Tribunal correctionnel de Chalon - Ivre et drogué au volant, il attrape 6 mois de prison

Mickael, un Autunois de 22 ans, a pour habitude de faire la fête le week-end avec ses amis. N’hésitant pas à boire de l’alcool et à consommer de la résine de cannabis. Le 2 juillet dernier, la fête s’est mal terminée, puisqu’il a été contrôlé par des gendarmes de la cité éduenne et que ceux-ci ont constaté qu’il était au volant d’une voiture sous l’empire d’un état alcoolique et ayant fait usage de stupéfiants. Qui plus est, il n’avait pas de permis de conduire...
Le jeune homme a été jugé ce jeudi en comparution immédiate et a été condamné à 6 mois de prison avec mandat de dépôt et à l’annulation de son permis de conduire avec interdiction de le repasser dans un délai de 6 mois. Il est donc parti au centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand, où il ne devrait que passer une nuit. Car, dès ce vendredi matin, il devrait rencontrer le juge de l’application des peines, le Tribunal ayant en outre ordonné un placement sous surveillance électronique ab initio.
Mickael a été défendu par Me Alice Girardot, qui s’est montrée assez convaincante dans sa plaidoirie. Puisqu’on peut dire que son client ne s’en tire pas si mal... En premier lieu le Tribunal n’a pas retenu la demande du parquet concernant une révocation partielle d’un précédent sursis, à hauteur de 2 mois. Et parce que depuis quelques semaines le prévenu a tendu, à plusieurs reprises, le bâton pour se faire battre. Le 2 juillet 2016, il a donc récidivé, après avoir été condamné, seulement 9 jours plus tôt, le 23 juin 2016, dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, à 4 mois de prison avec sursis pour des faits similaires, commis en novembre 2015. Et surtout parce que le 5 juillet 2016, soit trois jours après les faits jugés ce jeudi, il ne s’est pas rendu au rendez-vous de la personne chargée de la mise à l’épreuve.

Il a voulu rendre service...

Samedi soir, des gendarmes patrouillaient au centre ville d’Autun, lorsqu’ils ont aperçu une voiture sur un parking en train de reculer dans une autre. Les militaires ont alors décidé d’aller contrôler le conducteur, qui n’était autre que Mickael. Un dépistage de l’alcool a fait apparaître un taux de 0,69 mg par litre d’air expiré et un dépistage des stupéfiants un taux relativement élevé de cannabis. Les gendarmes se sont aussi rapidement rendus compte que le mis en cause ne pouvait pas leur présenter son permis de conduire, celui-ci lui ayant été retiré pour quelques mois à la suite de la CRPC du 23 juin 2016.

« Il m’a dit qu’il n’était pas en état de conduire... J’ai voulu rendre service au propriétaire de la voiture » a expliqué Mickael. Lequel a expliqué aussi que depuis la fin de l’après-midi il avait bu une quinzaine de canettes de 33 centilitres de bière et qu’il avait roulé une dizaine de joints, qu’il avait fumés avec ses copains. Le prévenu a également indiqué qu’il avait essayé pendant deux mois après les faits de novembre 2015 d’arrêter l’alcool et la drogue mais qu’il était rapidement retombé.

L’enquête de personnalité a aussi révélé qu’il vivait chez ses parents et qu’il travaillait depuis octobre 2015 en qualité d’intérimaire pour une entreprise autunoise. Elle a aussi établi qu’il fumait deux-trois joints par jour, qu’il avait commencé il y a cinq ans et qu’il était véritablement dépendant depuis deux ans.

Après avoir rappelé que le mis en cause sera jugé en novembre 2016 pour des vols de carburant dans des magasins discount, le vice-procureur Charles Prost a fait observer. « On peut être légitimement inquiet, parce qu’il a été condamné récemment. C’est tout-à-fait préoccupant, car il ne tient pas du tout compte de la condamnation du Tribunal. Heureusement qu’il n’y a pas eu de morts, ni de blessés, comme dans un récent accident ».

Conseil de Mickael, Me Girardot a bien sûr évoqué la personnalité de son client, notamment signalant qu’il avait le soutien de sa famille. Sa maman, son papa et sa sœur assistaient en effet au procès. L’avocate chalonnaise a aussi souligné que sa place n’était pas en prison et qu’une peine mixte était certainement préférable à un mandat de dépôt, comme demandé par le ministère public.

Gabriel-Henri THEULOT