Chalon dans la rue

A l'affiche du premier long-métrage de Xavier Legrand, actuellement en tournage à Chalon, Denis Ménochet incarne un "père-vers" narcissique

A l'affiche du premier long-métrage de Xavier Legrand, actuellement en tournage à Chalon, Denis Ménochet incarne un "père-vers" narcissique

Acteur principal, avec Thomas Gioria et Léa Drucker, de Jusqu’à la garde, le tout premier long-métrage de Xavier Legrand*, que celui-ci est en train de tourner, Denis Ménochet a bien voulu répondre aux questions de votre serviteur d’Info-Chalon.com.

Agé de 39 ans, Denis Ménochet le dit avec le sourire quand on l’interroge : il ne sait « rien faire d’autre que du cinéma ». Avant d’obtenir ses premiers rôles, aux alentours de ses vingt-cinq printemps, il faisait déjà ça. Mais à l’époque, il était derrière la caméra, pour réaliser des making off de films. Deux, exactement.

Depuis, il a beaucoup tourné, avec les plus grands, notamment le réalisateur Quentin Tarantino, qu’on ne présente plus. En effet, en 2009, on le retrouvait à l’affiche d’Inglorious Basterds, film dans lequel il incarnait Perrier Lapadite, un exploitant laitier français élevant seul ses trois filles et cachant une famille juive sous l’Occupation, avant de les livrer sous la pression.

Dernièrement, on a aussi pu le retrouver dans le casting d’Assassin’s creed, de Justin Kurzel. C’est en tournant sous l’égide de Xavier Legrand, à l’occasion d’un court-métrage au succès pour le moins fulgurant – Avant que de tout perdre (2014) – qu’il a connu ce réalisateur qui le dirige actuellement sur le tournage de Jusqu’à la garde. Et c’est précisément parce qu’il connaît cet homme qui a suffisamment de « classe » pour faire appel à ceux avec qui il a déjà travaillé que Denis Ménochet a volontiers repris du service pour lui. D’autant plus volontiers que le scénario de Jusqu’à la garde est selon lui « magnifique » et que travailler avec une équipe qu’on a déjà pratiquée c’est « humainement important », « parce que cela procure une énergie sur laquelle on peut se reposer ».

Or, de l’énergie, il en faut pour incarner le rôle de « pervers narcissique » qui est le sien dans le long-métrage de Xavier Legrand. En effet, c’est un rôle "déroutant". "Déroutant parce qu’on doit passer d’un sentiment à l’autre". D’autant plus déroutant que Denis Ménochet confie volontiers ne rien avoir à voir avec ce genre de personnes, sur lesquelles il a beaucoup lu, s’avèrent  « pleines de vide » et, pour le père qu’il incarne, « incapable d’exister en dehors du conflit ». Autrement dit un rôle qui, sans doute, se situe à mille lieues de celui qu’il devra jouer dans le prochain film de Garth Davis, consacré à Marie-Magdeleine, « la seule disciple féminine de Jésus-Christ »

S.P.A.B.

 

*Voir l’article d’Info-Chalon.com