Faits divers

TRIBUNAL CHALON : Quand se connaître par internet peut conduire à la prison...

TRIBUNAL CHALON : Quand se connaître par internet peut conduire à la prison...

Benjamin et Alexia se sont connus par internet il y a juste deux ans. Rapidement ils ont décidé de vivre ensemble. Mais, dixit mademoiselle, son copain a changé de comportement au bout de quelques mois. Et bien vite les disputes ont succédé aux disputes. Jusqu’à cette dernière semaine de juillet 2016, où les choses ont empiré. Et ont valu à Benjamin, un habitant de la banlieue chalonnaise âgé de 20 ans, de se retrouver devant le tribunal correctionnel de Chalon, encadré par deux gendarmes.?
Car le 26 juillet la dispute a été plus violente qu’à l’ordinaire. Ce soir-là, Benjamin a demandé à Alexia de lui prêter son ordinateur, afin de regarder un des nombreux films qu’il avait téléchargés. Mais celle-ci a refusé. Le ton est alors monté et les violences physiques ont débuté. Le jeune homme a essayé de brûler sa copine avec une cigarette. « C’était pour lui faire peur » dira-t-il plus tard. Plus grave, il a essayé de l’étrangler et lui a donné des coups de pied dans le visage. Lui occasionnant notamment une fracture du nez.
?Interrogé par la présidente du Tribunal, le mis en cause a reconnu être impulsif et a expliqué qu’il avait été soigné pour hyperactivité, lorsqu’il était plus jeune.?« Les coups ont été particulièrement graves » a souligné Me Maïté Péleija, conseil de la jeune femme, qui a fait l’objet de 6 jours d’ITT. 
Avant d’ajouter  «Ce qui m’interpelle, c’est le détachement du prévenu ». Opinion partagée par la magistrate du parquet qui a fait remarquer que celui-ci avait tendance à minimiser et à justifier les faits. La représentante du ministère public a également mis en exergue « une problématique de violences avec ses compagnes ». Il y a quelques années la séparation avec son ex-petite amie s’était en effet mal passée.?
Ce qu’a réfuté Me Kadir Sarikan, défenseur de Benjamin, en affirmant que son client n’était pas coutumier du fait. « On a l’impression que ce sont encore deux enfants qui n’ont pas muri » a indiqué l’avocat. « Ils auraient dû se séparer avant. On ne serait pas là en train de juger cette affaire ».
?Jamais condamné, Benjamin a finalement écopé de 8 mois de prison avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve de 2 ans, avec obligation de travailler ou de suivre une formation, de se soigner et d’indemniser la victime et avec interdiction d’entrer en contact avec celle-ci et de paraître à son domicile avec exécution provisoire. 
Le dossier a été renvoyé sur intérêt civil à l’audience du 13 octobre 2016 à 9h 30 mais en attendant le mis en cause devra payer 600 € au titre de l’article 475-1 du Code de procédure pénale.?? 
Gabriel-Henri THEULOT