Faits divers

Tribunal correctionnel de Chalon - 1 an de prison pour avoir voulu séquestrer sa compagne et sa belle-fille

Tribunal correctionnel de Chalon -  1 an de prison pour avoir voulu séquestrer sa compagne et sa belle-fille

« Ce jour-là vous avez fichu une trouille bleue à tout le monde » a confié le procureur Damien Savarzeix en s’adressant avec solennité à Patrick, un Epinacois de 53 ans, jugé ce lundi en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Chalon.

Et le chef du parquet d’ajouter « A cause de vous on a sorti l’artillerie lourde ». En effet un important dispositif de gendarmerie avait été mis en place, plusieurs véhicules de secours ainsi que le SAMU avaient été envoyés, des médiateurs avaient même été dépêchés. Poursuivi pour violences, le quinquagénaire a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 mois avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve de 2 ans avec obligation de travailler et de se soigner et interdiction de détenir une arme.
Comme n’a pas manqué de le rappeler son conseil Me Valérie Faure-Revillet, Patrick a littéralement pété les plombs dans la soirée du 17 août dernier. Au retour de vacances en compagnie de sa compagne et de la fille de cette dernière. C’est d’ailleurs celle-ci qui a prévenu les gendarmes qu’elle était séquestrée dans un véhicule avec sa mère et que le compagnon de cette dernière menaçait d’y mettre le feu. Heureusement plus de peur que de mal : à la vue d’un véhicule de gendarmerie le prévenu est revenu à la raison et a arrêté ses agissements répréhensibles.
L’enquête, immédiatement diligentée, a montré que Patrick s’était disputé avec sa compagne, après avoir giflé sa fille au cours d’une brève altercation. Ayant pris son amie par le cou et la menaçant d’aller chercher un fusil. Et qu’il avait empêché les deux femmes de s’en aller, en bloquant la voiture de sa concubine, en dégonflant les pneus, en donnant quelques coups de marteau sur les vitres et en l’aspergeant d’essence. Disant qu’elles allaient périr dans les flammes.
Depuis 2003 le prévenu a été condamné à cinq reprises et les cinq fois pour des faits de violences, d’intimidation, de menaces de mort. Ce qui lui a valu de l’emprisonnement. Mais depuis deux ans il se reconstruisait en vivant en couple avec une gendarme. Un lien très fort les unissant, aux dires de Me Faure-Revillet, un lien qu’il a cru perdre, lorsque sa compagne  s’est montrée d’un avis contraire au sien en ce qui concerne l’homosexualité de son fils. Une homosexualité dont l’annonce a été source de contrariétés.
« L’enquête a révélé que le bidon contenait de l’eau et que l’odeur d’essence n’était due qu’à un fond. Mais personne ne le savait et tout le monde a cru qu’elles allaient mourir. Vous vous imaginez le stress que vous leur avez occasionnées » a aussi souligné le procureur Savarzeix. « C’était de l’intimidation mais à aucun moment il ne voulait leur faire du mal » a estimé Me Faure-Revillet. Et l’avocate de faire observer que si on incarcérait son client tout s’effondrerait et sa reconstruction personnelle et professionnelle s’interromprait.
Le maintien en détention n’ayant pas été finalement prononcé par le Tribunal, Patrick est sorti libre de l’audience et a donc pu regagner Epinac avec celle qu’il aime toujours et qui l’aime toujours.

Gabriel-Henri THEULOT