Chalon sur Saône
Le rire sera le propre de Virginie Hocq le mercredi 16 novembre à Chalon, grâce à ses personnages mis dans de beaux draps
Publié le 04 Novembre 2016 à 05h12
Artiste aux multiples facettes vue à droite et à gauche, Virginie Hocq exportera à la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône le mercredi 16 novembre à 20h30 son savoir-faire avec truculence. L’humoriste et comédienne a plus d’un tour dans son sac, et elle n’aura de cesse d’accumuler les victimes expiatoires lors de « Sur le fil », son cinquième seule-en-scène déballé en 2014. Une thérapie énergétique à l’endroit des pisse-vinaigre, ou de ceux qui n’en loupent pas une pour entretenir leurs zygomatiques. Interview pour info-chalon.com
« Sur le fil », qu’est-ce à dire ?
« Disons que c’est bien d’effectuer un bilan un petit peu des choix qu’on a décidés de faire : en l’occurrence depuis l’âge de 8 ans je voulais faire du théâtre. J’ai l’impression que j’avais un fil de vie ; j’ai décidé la couleur, et les choses que j’allais en faire, donc du théâtre parce que je me dis que l’on a tous un fil de vie, que c’est peut-être bien de s’écouter et qu’heureusement rien n’est tout tracé. Alors ça s’appelle « Sur le fil », ça me permet de visiter d’autres vies que la mienne, d’autres vies que j’aie pu croquer, des gens qui m’inspirent, des choses que j’ai imaginées…»
Vous avez étrenné ce spectacle il y a deux ans, comment le public l’a-t-il vécu jusqu’ici ?
Est-il perçu différemment selon le lieu où vous vous produisez ?
« J’ai une grande chance, car c’est une très grande tournée, par les temps qui courent c’est peut-être difficile. L’accueil est toujours similaire, c’est-à-dire que c’est un spectacle assez humain. Comme il n’y a pas de politique ou ce genre de choses, et que ce sont des faits de la vie, je crois que ça fait juste du bien de sortir d’un spectacle et de dire : mon Dieu, oui c’est vrai qu’il faut être curieux, qu’il faut voir le spectacle, en profiter, qu’il faut vivre. C’est un moment où on rigole, où finalement on suit une histoire, un parcours, et c’est assez positif. »
Qu’est-ce qui rapproche, et sépare, l’humour belge du français ?
« C’est une question que l’on me pose souvent comme je suis Belge et que j’ai un tempérament. C’est peut-être une éducation, l’autodérision, dans notre humour. En tout cas je sais que l’éducation était comme ça et que mes parents me disaient de ne pas me prendre au sérieux et de me moquer de moi avant de me moquer des autres. Peut-être que dans l’humour français on pointe plutôt les détails et les problèmes des autres, plutôt que se regarder un peu soi en disant : c’est vrai qu’il y a quand même du boulot !«
D’une manière générale, les humours masculin et féminin sont-ils faits pour s’entendre ? La femme serait-elle aussi, dans ce secteur, l’avenir de l’homme ?
« On a tous des paroles et des mots à défendre, que ce soit des mots ou les autres. Il y en a qui ont réussi comme Pierre Palmade et Michèle Laroque à en faire un spectacle ; ce sont des humours avec un point de vue masculin et un point de vue féminin. Maintenant, je n’ai pas souffert du fait d’être une femme et de pratiquer l’humour. Jamais on ne m’a dit que ça allait être difficile parce que je suis une femme. On m’a plutôt dit ceci parce que ce métier est difficile. J’ai un papa qui m’a rappelé qu’il y avait beaucoup d’appelés et peu d’élus, donc en tant que femme je n’ai jamais eu de barrières. J’ai été assez audacieuse, ou peut-être inconsciente pour décider de faire ce métier. »
Quand on pond un texte (une coécriture pour « Sur le fil »), et que l’on porte ensuite les paroles sur les planches, ce doit être plutôt jouissif et efficace, non ?
« C’est un grand bonheur, une grande chance. Oser les choses, à un moment on se dit qu’on va faire un sketch, on imagine un personnage, et on sent que ça prend, que les gens rigolent, c’est une super reconnaissance. Je suis vraiment très contente, vous ne pouvez même pas vous imaginer ! Ca signifie que mon tempérament, mon rythme, plaisent, et ça donne plein, plein de couleurs. J’invite toujours les gens à être curieux et à aller voir plein de choses différentes, car c’est ce qui fait notre culture. Je ne suis pas souvent chez moi, j’ai une petite fille, mais en tout cas elle sait que sa maman est heureuse dans le métier qu’elle fait, et ça c’est quand même une super force. »
Etes-vous d’ores et déjà dans la perspective d’un 6ème seule-en-scène ?
«Je vais aller jusqu’au bout de celui-ci, la dernière date aura lieu le 22 avril prochain en Belgique. Et puis je ne suis pas du style à avoir peur du rien, parce que le rien nourrit aussi, il est indispensable. Les enfants, on leur donne plein d’activités maintenant, on a peur qu’ils s’ennuient, sauf que s’ennuyer, rêver, ça veut dire déjà construire et imaginer des choses. Donc je me laisserai ce temps-là. J’ai d’autres projets, que ce soit au cinéma, etc. mais là je serai portée par quelqu’un, et ce n’est pas moi qui vais devoir initier tout un spectacle, avec des répétitions, qui sont quand même très lourdes puisque je suis seule sur scène. L’après ne m’effraie pas. »
Entre ce type de prestation, le théâtre, le cinéma, la télévision, le doublage, quel est le domaine que vous affectionnez le plus ?
«Ca fait partie de mon métier. C’est comme si c’était dans un petit sac et que j’avais le loisir comme les enfants de choisir dans un paquet de jouets, un petit pot, un petit nounours. J’ai l’impression que c’est la même chose pour moi. C’est ainsi que je pouvais imaginer mon métier : pouvoir un jour faire un tournage, puis le lendemain faire une pièce de théâtre, puis le lendemain faire un sketch, puis faire une pub radio, et un jour porter les autres sur la mise en scène. Pour moi c’est complémentaire, et heureusement, car si j’étais juste comédienne, je pense que je deviendrais un peu trop égocentrée. »
Les modalités pratiques
Renseignements auprès d’A Chalon Spectacles, structure organisatrice, au 03.85.46.65.89, ou à cette adresse : [email protected] Prix de la place : 34,00 euros. Placement assis. Points de vente : Office de tourisme et des congrès du Grand Chalon, Fnac, Culture, Carrefour, Leclerc, Géant, Cora, Auchan…
Crédit photo : Emanuele Scorcelletti Propos recueillis par Michel Poiriault
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