Faits divers

Tribunal correctionnel de Chalon - Quelques verres de trop... et ça le rend violent

Tribunal correctionnel de Chalon - Quelques verres de trop... et ça le rend violent

En ce début mars Jean-Christophe était convoqué par le parquet de Chalon en CRPC (Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité) pour des actes de violence, aggravée par deux circonstances, suivie d'incapacité n'excédant pas 8 jours.

Mais ce Chalonnais, qui n'avait jamais eu affaire jusqu'alors à la justice, s'est retrouvé ce lundi dans le box des accusés de la salle de Cour d'assises, où se déroulait l'audience de comparutions immédiates. A nouveau poursuivi pour des faits de violence. En l'occurrence des faits de violence, suivie d'incapacité n'excédant pas 8 jours, par une personne étant ou ayant été conjoint, concubin ou partenaire lié à la victime par un pacte civil de solidarité.


« Le problème, c'est l'alcool » a fait tout simplement remarquer à la barre Carole, la victime, qui n'est autre que sa compagne depuis juste un an. Une compagne, qui lui a déjà pardonné, qui a retiré sa plainte, et qui ne réclame aucun dommage-intérêt. Et surtout qui souhaite continuer la vie commune. Comme l'a souligné le vice-procureur Aline Saenz-Cobo « Le prévenu peut devenir agressif quand il a bu ». Jean-Christophe, qui a tout de suite reconnu les faits, en a pleinement conscience. « Ce n'est pas normal. C'est inacceptable. Ce n'était jamais arrivé auparavant ».
Et pourtant c'est arrivé à deux reprises en à peine plus de deux mois. Une première fois, le 11 décembre dernier, dans l'appartement que le couple occupe à Chalon. Ce soir-là, Jean-Christophe avait pas mal bu. Notamment du crémant, a-t-il précisé à la demande de la présidente du tribunal de grande instance de Chalon Catherine Grosjean, qui présidait l'audience. Le ton est rapidement monté. Carole a parlé d'une ancienne connaissance. Visiblement pris d'un accès de jalousie, Jean-Christophe s'est emporté. Au cours de la dispute il a ainsi poussé sa concubine, qui est tombé sur le chambranle d'une porte. Avec pour conséquences des blessures entrainant 5 jours d'ITT. Pendant son instruction à la barre la présidente Catherine Grosjean a rappelé qu'il y avait déjà eu auparavant une algarade dans le salon et que la victime s'était déjà retrouvée à terre.


Une nouvelle scène de jalousie


Une seconde fois, pas plus tard que dans la nuit de vendredi à samedi, dans un bar de la Cité de Niépce. A tous les deux, Jean-Christophe et Carole y ont consommé deux bouteilles de vin rouge. C'est alors qu'une nouvelle scène de jalousie a éclaté, Monsieur ayant eu la mauvaise idée d'échanger quelques mots avec une ancienne connaissance. Ce dont lui a fait reproche Madame. Reproche que n'a pas du tout accepté le prévenu, qui s'est mis à donner des coups de poing dans le ventre de l'infortunée victime, avec en prime un magnifique « coup de boule ».

« Ce ne sont pas des faits anodins » a estimé la présidente Catherine Grosjean. Un avis partagé par le vice-procureur Aline Saenz-Cobo. « Ce sont des faits graves de délinquance » a signalé la représentante du ministère public au mis en cause, qui tentait de minimiser la situation en employant le terme d' « incident ».

Défenseur de Jean-Christophe, Me Kadir Sarikan a indiqué que « c'est ensemble qu'ils surmonteront cette épreuve ». Avant d'estimer que « l'éloigner de sa compagne, comme le préconise Madame le procureur, ce ne pourra qu'éluder le problème temporairement ». Dans ses réquisitions la magistrate du parquet avait en effet demandé 6 mois de prison avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans, avec notamment l'interdiction de rencontrer la victime et de paraître à son domicile avec exécution provisoire.

Finalement Jean-Christophe a été condamné à 6 mois de prison, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans avec exécution provisoire avec obligation de suivre des soins en matière de psychologie et d’alcoologie et d'effectuer à ses frais un stage de sensibilisation aux violences au sein du couple.

Gabriel-Henri THEULOT