Cinéma

Festival international du film policier de Beaune 2017 : avec "The Limehouse Golem", le réalisateur Juan Carlos Medina signe un thriller de qualité

Festival international du film policier de Beaune 2017 : avec "The Limehouse Golem", le réalisateur Juan Carlos Medina signe un thriller de qualité

Le Festival international du film policer de Beaune continue. Retour sur "The Limehouse Goelm », du réalisateur Juan Carlos Medina.

Avec The Limehouse Golem, le réalisateur Juan Carlos Medina, qui a confié hier avoir « toujours été fasciné par les monstres et la ville de Londres », que Verlaine a qualifiée de « Babylone prête pour le feu du Ciel », a voulu livrer « une vision de cauchemar de Londres ». Y est-il parvenu ? Une fois vu celui-ci, une chose est à peu près sûre : The Limehouse Golem, dont l’histoire se déroule à la fin du XIXème siècle, ne sera certainement jamais employé par une agence de tourisme afin de donner l’envie de visiter Londres et d’y séjourner. La capitale britannique n’y apparaît en effet pas sous son meilleur jour Sa photographie, qui donne l’impression que l’air y est irrespirable, la noirceur des personnages, la brutalité des mœurs… on est heureux de ne pas avoir vécu à cette époque. Et, en ce sens, on peut dire que Juan Carlos Medina a bel et bien atteint son objectif.

En avait-il d’autres ? Si c’est le cas, il ne s’est pas épanché dessus lors de la brève présentation qu’il a donnée hier avant la projection de son film. Quoi qu’il en soit, s’il a cherché à illustrer concrètement les ravages psychiques que peuvent provoquer une agression sexuelle sur une fillette, surtout quand cette dernière a été niée par une mère à la masse et incapable de ressentir la souffrance infligée par sa fille, il y est sans doute parvenu. Certes, peut-être pas avec la plus grande finesse qui soit, mais il y est arrivé. Etait-ce son but secret ? Difficile à dire. En tout cas, ce n’est pas le moindre intérêt de ce film que de contribuer à sensibiliser le spectateur à la double peine que subissent encore trop d’enfants quand, abusés physiquement par des adultes, ceux-ci voir leur souffrance relativisée, niée, quand elle n’est pas tout simplement légitimée par des phrases telles que : « moi aussi, j’ai connu ça ; ça montre ce qu’est la vie ; ça forge un caractère… » C’est-à-dire, pour la victime, l’estocade.

Bien sûr, ce n’est pas seulement pour cela qu’il faut voir The Limehouse Golem, qui a par ailleurs bien d’autres qualités, dont une intrigue prenante. Néanmoins, ce qu’il rend ainsi visible contribue sans doute à en faire un film qu’il faut  très certainement voir.

 

Samuel Bon

 

  1. Durée : 1 h 48

Synopsis : Londres, 1880. Une série de meurtres secouent le quartier malfamé de Limehouse. Selon la rumeur, ces crimes ne peuvent avoir été perpétrés que par le Golem, une créature des légendes hébraïques d’Europe centrale. Scotland Yard envoie Kildare, l’un de ses meilleurs détectives, pour tenter de résoudre l’affaire. Un conte gothique, d’après le best-seller de Peter Ackroyd.