Givry

Musicaves de Givry 2017 – Philippe Perrousset : « Les Musicaves, ce sont nos récoltes, les vendanges d’une année de boulot »

Musicaves de Givry 2017 – Philippe Perrousset : « Les Musicaves, ce sont nos récoltes, les vendanges d’une année de boulot »

Le festival se confond presque, maintenant, avec le vin de Givry, à moins que ce ne soit l’inverse. Après la projection hier soir d’un film à l’Axel, les Musicaves débutent à Givry même ce mercredi 28 juin. Pour les évoquer, info-Chalon.com a rencontré celui qui en est la figure de proue, ce mélomane, flûtiste professionnel et enseignant au conservatoire de Chalon-sur-Saône qu’est Philippe Perrousset.

En me confiant le soin de couvrir les Musicaves de Givry en même temps que le numéro de téléphone portable de celui qui en est la figure de proue, le Big Boss d’Info-Chalon.com, Laurent Guillaumé, m’avait prévenu que Philippe Perrousset était un sacré personnage. Et comme ledit personnage, m’avait donné rendez-vous chez lui, à Mellecey, c’est-à-dire dans son antre, sur son territoire, j’étais un tantinet nerveux au moment de frapper à sa porte. Mais comme celle-ci s’ouvrit sur un homme aussi accueillant que chaleureux, tout se passa bien, très bien même.

« Les vendanges d’une année de boulot »

Pourtant, il était plutôt inquiet Philippe Perrousset, quand je l’ai rencontré. On n’était plus qu’à quelques jours des Musicaves et la météo prévoyait un sale temps. Le genre de temps qui te fiche en l’air un festival comme celui dont il est à l’origine, parce qu’il faudrait que les concerts aient lieu « en intérieur », ce qui limite forcément le nombre de spectateurs, d’entrées et, par conséquent, de recettes. Or, les Musicaves de Givry c’est un festival fragile quelque part, même s’il fête ses 20 ans cette année. En repartant de chez lui, d’ailleurs, je ne pourrai m’empêcher de penser qu’il s’en est fallu de peu que celui n’existe pas et que, en un sens, son existence ne tient qu’à un fil, même s’il bénéficie de soutiens de financeurs fidèles, comme par exemple le Grand Chalon, le Département de Saône-et-Loire, la Région de Bourgogne Franche-Comté, la commune de Givry et, surtout du Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB).

Pourquoi ? Parce que durant notre conversation à bâtons rompus, il m’a dit ceci, qui m’a beaucoup marqué : « Les Musicaves, ce sont nos récoltes, les vendanges d’une année de boulot ». La comparaison avec le travail du vigneron s’arrêtera sans doute là – bien que l’on qu’on puisse encore trouver de nombreux autres points communs –, mais, comme pour celui qui vit du vin qu’il produit, le festival des Musicaves de Givry dépend lui aussi du temps qu’il fera au moment le plus critique, c’est-à-dire, pour cette année, entre le 28 juin et le 2 juillet. Un temps de chien et…c’est une aventure de deux décennies qui peut être sérieusement remise en cause, malgré toute l’énergie que déploient sans compter ce passionné qu’est Philippe Perrousset, ses fidèles, qu’il appelle sa « garde rapprochée », mais aussi les cinquante bénévoles et dix-huit techniciens professionnels qui font vivre le festival.

"Un festival de découvertes"

Deux décennies, seulement, que les Musicaves existent ? Les moins de vingt ans pourraient croire qu’elles se confondent avec l’existence même du vin qu’elles ont contribué à populariser en le distinguant notamment d’une autre appellation qui, phonétiquement, s’en rapproche, à savoir le Gevrey-Chambertin. Pourtant, à l’échelle d’une vie humaine, il sort tout juste de l’adolescence, après sa naissance en 1998, à la suite, si l’on en croit Philippe Perrousset, et il n’y a pas de raison de ne pas le croire, d’une soirée très « animée » au domaine Besson, l’un des trois grands « écrins » historiques de la musique que l’on peut découvrir chaque année à Givry. « Découvrir », car les Musicaves de Givry, « c’est un festival de découvertes ». Le contraire de ces « festivals de blues », de ces « festivals de jazz », dédiés à une « chapelle » musicale, qui « ne font qu’entretenir les certitudes ou incertitudes des gens ». Car, aux Musicaves, on ne vient pas pour écouter une série d’artistes de la même obédience musicale. La programmation*, Philippe Perrousset le souligne à la moindre occasion, y est depuis le départ éclectique et arrêtée selon des critères pour le moins originaux, ceux de Philippe Perrousset : « Je programme égoïstement pour les autres des artistes que j’affectionne et qui me font vibrer, sans penser à l’audimat que tel ou tel artiste peut générer. » Un parti pris qui, à s’en tenir à la fréquentation des Musicaves depuis 1998, n’est pas forcément inapproprié, loin s’en faut. En effet, depuis la première édition du festival, ce sont « presque 100 000 spectateurs » qui ont fait le déplacement pour voir et, surtout, entendre 200 concerts, donnés par « 1 000 artistes de tous horizons et tous continents ». Et « quand ils viennent d’ailleurs », précise Philippe Perrousset, « c’est pas que des youyous à n’en plus finir. Ce sont des gens qui ont un parcours, qui ont vécu des choses. Ce qui se ressent dans leur musique ». Et ce qui fait que, souvent, l’on peut sentir souffler « comme un vent de révolte » durant un festival qui n’en possède dès lors que plus d’âme. Une considération que tout un chacun pourra vérifier en écoutant cette année, entre autres artistes de qualité, un certain Bachar Mar-Khalifé, dont je vous avais entretenu il y a quelques temps déjà**. Vérification que tout un chacun pourra d’autant plus facilement opérer que les concerts des Musicaves sont, Philippe Perrousset y tient de par son histoire personnelle, plus qu’accessibles d’un point de vue financier***, en plus d’être, il y tient aussi, conviviaux.

Samuel Bon

(Photo : Philippe Perrousset, au centre)

* Pour consulter le programme :

http://www.lesmusicaves.fr/programme-2017/

*Lire l’article d’Info-Chalon.com :

http://www.info-chalon.com/articles/chalon-sur-saone/2015/10/18/16905/le-coup-de-coeur-de-gibert-chalon-ya-balad-de-bachar-mar-khalife/

***Pour réserver :

Se rendre sur le site Internet des Musicaves : www.lesmusicaves.fr

ou

s’adresser aux offices de tourisme du Grand Chalon :

 

Givry

2 rue de l’Hôtel de Ville

Tel : 03.85.44.43.36

 

Chalon-sur-Saône

4 place du Port-Villiers

Tel : 03.85.48.37.97