Faits divers
1 an de prison pour avoir tapé sur sa compagne dans une chambre d'hôtel de Chalon Sud
Publié le 16 Août 2017 à 09h05
L’enquête a aussi révélé qu’Olivier et sa compagne, qui se sont rencontrés il y a deux ans à la clinique Val Dracy, avaient consommé chacun une bouteille de whisky, de vendredi midi à samedi deux heures du matin, et que ce n’était pas la première fois que les choses dégénéraient entre eux en raison de l’alcool.
Mieux valait avoir mis une boule Quies dans chaque oreille si on souhaitait bien dormir à l’hôtel B&B Chalon Sud au cours de la nuit du 11 au 12 août 2017. Car, cette nuit-là, la quiétude des clients de cet établissement hôtelier, situé à Saint-Rémy, a été grandement perturbée par un violent différend ayant opposé un couple occupant l’une des chambres depuis la veille.
Un différend ayant entraîné l’intervention des policiers chalonnais, suite à un appel d’un client logeant dans une chambre voisine, puis l’interpellation du principal protagoniste.
Ce dernier, poursuivi pour violence par une personne en état d’ivresse manifeste sans incapacité en récidive et pour dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui, s’est retrouvé ce lundi 14 août 2017 devant le tribunal correctionnel de Chalon dans le cadre d’une comparution immédiate.Avant l’instruction à la barre de l’affaire par la présidente Céline Therme, Me Mathilde Leray Saint-Arroman, conseil du prévenu, a sollicité pour son client une expertise psychiatrique. Après un court délibéré, le Tribunal a décidé de joindre la demande au fond et de poursuivre le procès.
Une femme ensanglantée
Il était 2 heures samedi 12 août 2017, quand des fonctionnaires du commissariat de police de Chalon sont intervenus à l’hôtel B&B de Saint-Rémy. Arrivés devant la porte d’une chambre, ils ont entendu des éclats de voix et des bruits de choc. C’est alors qu’une femme est sortie de la chambre, le visage tuméfié et des traces de sang dans les cheveux. Entrant dans la chambre les policiers ont trouvé le mobilier au sol, dégradé, et ont remarqué des traces de sang sur le lit et sur les poignées des portes.
Une bouteille de whisky était vide dans le lavabo de la salle de bain. Aussitôt, ils ont interpellé un homme, en l’occurrence Olivier, un quadragénaire originaire de la région lyonnaise, et qui, quelques instants plus tard, lors d’un contrôle d’alcoolémie, a livré un taux d’1,29 mg par litre d’air expiré. ?Il semble que le différend aurait pour origine une conversation téléphonique d’Olivier avec son jeune fils, en début de soirée du vendredi 11 août 2017, et au cours de laquelle ce dernier lui aurait demandé de l’argent pour subvenir à ses prochaines dépenses scolaires.
La femme, compagne du prévenu depuis 2 ans, lui aurait alors dit que la mère de l’enfant touchait déjà l’allocation de rentrée scolaire. Une réflexion qui aurait déplu au mis en cause. La situation se serait dégradée au fil des heures, au point d’atteindre son paroxysme au milieu de la nuit.
« C’est lui l’agresseur »
Les forces de l’ordre étant arrivées alors que se déroulait la querelle, il eut été difficile pour Olivier de ne pas reconnaître les faits. Mais, alléguant un trou noir provoqué notamment par sa forte imprégnation alcoolique, il a tenté de minimiser sa responsabilité. Affirmant même que c’était sa compagne qui avait commencé. Provoquant en cela la colère du vice-procureur Aline Saenz-Cobo à l’encontre du prévenu.
«Cela ne le gêne pas de taper sur une femme, sur ses compagnes, sur un tiers. Ce qui le gêne, c’est de prendre ses responsabilités. Ce n’est pas une bagarre, c’est madame qui s’est défendue. C’est lui l’agresseur et c’est lui qui doit être condamné ».
Et la représentante du ministère public aussi de rappeler que des témoins ont déclaré avoir entendu une femme exprimer des cris de douleurs et appeler au secours et que d’autres ont dit avoir ouï un homme insulter et menacer une femme. « Et il y a également le certificat médical rédigé aux Urgences de Chalon » a argué la magistrate du parquet. « Même si curieusement il ne mentionne aucune ITT (Incapacité totale de travail), il fait quand même état d’un nez cassé, de coups à la tête et aux jambes, de traces d’étranglement... Le déchainement de violences a provoqué chez la victime un tel traumatisme émotionnel qu’elle a été admise au centre hospitalier spécialisé de Sevrey ».
L’enquête a aussi révélé qu’Olivier et sa compagne, qui se sont rencontrés il y a deux ans à la clinique Val Dracy, avaient consommé chacun une bouteille de whisky, de vendredi midi à samedi deux heures du matin, et que ce n’était pas la première fois que les choses dégénéraient entre eux en raison de l’alcool.
Atteint de bipolarité
De son côté, Me Leray Saint-Arroman, qui défendait Olivier, a souligné que son client avait été diagnostiqué bipolaire en 2015 et que depuis le début de l’année il ne suivait aucun traitement. « La mise à l’épreuve à laquelle il était soumis dans le cadre d’un sursis a été un échec. Elle ne lui a pas permis de prendre conscience de l’importance des soins » a fait remarquer l’avocate, avant de conclure « Je ne crois pas qu’une simple détention aura un effet bénéfique. Je vous suggère une UHSA (Unité hospitalière spécialement aménagée) ».
C’est pourtant la première solution qu’a choisi le Tribunal en infligeant à Olivier, qui tombait sous le coup d’une récidive pour avoir été condamné par le tribunal correctionnel de Mâcon en avril 2016 pour des faits similaires, 12 mois de prison, peine plus légère que celle qu’avait requise le vice-procureur Saenz-Cobo, à savoir 15 mois de prison, et en rejetant la demande d’expertise psychiatrique sollicitée par la défense. Enfin l’affaire a été renvoyée sur intérêts civils à l’audience du 12 octobre 2017.
Gabriel-Henri THEULOT
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