Politique de droite

Debout La France, Front National, Florian Philippot ou Chalon sur Saône - Maxime Thiébaut répond aux questions d'info-chalon.com

Debout La France, Front National, Florian Philippot ou Chalon sur Saône - Maxime Thiébaut répond aux questions d'info-chalon.com

L’année 2017 a été particulièrement mouvementée pour vous. Pouvez-vous revenir sur les raisons de votre départ de Debout la France ?
 
J'ai quitté Debout la France suite à un désaccord stratégique avec Nicolas Dupont-Aignan. Après le premier tour de l'élection présidentielle, il avait deux alternatives, à savoir soutenir Marine Le Pen ou ne rien faire. 
 
Ayant choisi de se rallier à elle, il n'avait pas d'autres choix que d'aller jusqu'au bout en travaillant avec le FN pour gagner les élections législatives. C'est ainsi que fut établi l'accord gouvernemental avec Mme Le Pen. Cela n'entravait en rien l'indépendance financière de Debout la France. Nicolas Dupont-Aignan devait en effet être le Premier ministre de Mme le Pen en cas de victoire à l'élection présidentielle. Nous avions certes perdu ce combat, notamment suite au débat catastrophique, mais nous n'avions pas perdu pas la guerre électorale ! Il restait en effet les élections pour le renouvellement de l'Assemblée nationale.
 
NDA (ndlr : Nicolas Dupont-Aignan) a malheureusement préféré rompre l'accord pour des raisons qui le concernent localement. Ce fut pour moi une erreur car cela envoyait un message négatif à l'électorat patriote. J'aurais préféré que la belle "Alliance patriote et républicaine" continue et soit portée par Mme Le Pen, NDA et Florian Philippot afin que nous optimisions nos chances de gagner les législatives ou de créer une vraie et forte opposition face au pouvoir macroniste.
 
C'est donc en harmonie avec mes convictions gaullistes que j'ai quitté Debout la France avec beaucoup de mes compagnons de route.

A ce sujet, vous serez ce jeudi 9 novembre à Colombey-les-deux-Eglises pour commémorer la mort du Général de Gaulle. Vous risquez certainement de croiser Nicolas Dupont-Aignan qui fait le déplacement chaque année... Comment appréhendez-vous ce moment ?

Je l'appréhende bien et peut-être aurons nous l'occasion de discuter. Malgré notre désaccord, nous avons recommencé à échanger. C'est un homme compétent qui mérite de participer au redressement de la France. 
 
J'ajoute que la commémoration de la mort du Général de Gaulle est un symbole fort. Celui du rassemblement pour rendre à notre pays sa souveraineté et retrouver notre démocratie nationale au service de l'avenir.
 
Parlons maintenant de votre nouvelle formation politique. Quand et comment avez-vous rencontré Florian Philippot ? Et pourquoi avoir cofondé avec lui le mouvement Les Patriotes ?
 
J'ai rencontré pour la première fois Florian Philippot à Paris en novembre 2016 lors d'un café organisé par Sophie Montel. L'objectif était de faire connaissance suite aux élections régionales de 2015. Je savais bien que Florian était passé par HEC et l'ENA... mais je ne m'attendais pas à une telle brillance intellectuelle conjuguée à une vraie simplicité et une sympathie. 
 
Nous nous somme revus lorsque NDA avait injustement été évincé au premier débat présidentiel sur TF1. Il m'avait été demandé de me rapprocher de différents candidats afin d'obtenir, en vain, sa participation. 
 
Ce n'est qu'après le premier tour que nous avons, Florian et moi, noué une véritable amitié politique et humaine qui a abouti sans préméditation à la création de l'association "Les Patriotes". L'idée nous est venue lorsque l'accord entre Nicolas Dupont-Aignan et Mme Le Pen fut rompu. Il fallait en effet redonner espoir aux patriotes désorientés et participer à la refondation du FN au service, à l'époque, de Mme Le Pen. 
 
Trois vice-présidents ont alors été nommés : la députée européenne Sophie Montel, passionnée par la cause animale, qu'elle défend avec brio, et véritable élue de terrain ; l'acteur Franck de la Personne, un humaniste ouvert sur le monde de la culture et fin connaisseur du milieu artistique ; et votre serviteur. Se sont ensuite joints à l'aventure de nombreuses personnes de qualité tels que les jeunes conseillers régionaux Eric Richermoz, Thomas Laval et Joffrey Bollée.
 
L'association n'est devenue une formation politique (ndlr : avec le statut juridique de parti politique) que peu de temps après que Florian ait quitté le FN suite à sa nomination comme vice-président "à rien" par Mme Le Pen. Cette dernière avait en effet décidé de donner raison aux mégrétistes en abandonnant tout programme de gouvernement, et donc en rediabolisant le FN autour de deux sujets : la lutte contre l'islam radical et l'immigration massive.   

En parlant de programme, Florian Philippot a présenté ce mardi matin sur RTL « la Charte des Patriotes ». Ce sont vos engagements pour la France ?

C'est notre ADN, la colonne vertébral de notre engagement en 26 points. Nous souhaitons retrouver tous les attributs de notre souveraineté afin de pouvoir édifier un avenir prospère aux Français. 
 
Pour prendre une image, nos gouvernants depuis 30 ans veulent construire la maison France sans en avoir les outils. Ils ont les bons matériaux (notre savoir-faire, nos intellectuels, nos travailleurs, etc.) mais ne pourront rien en faire si c'est l'Union européenne, Mme Merkel ou le FMI qui tiennent le marteau, la truelle ou la visseuse. Il faut donc retrouver notre souveraineté : nos lois, nos frontières, notre monnaie, notre politique commerciale, etc.
 
Pour se faire, nous souhaitons rassembler le meilleur de la droite et le meilleur de la gauche, les personnalités qui ont compris ce constat et les Français qui se sentent dépossédés. Tout le monde a compris mais les hommes politiques mentent. Ils font des promesses qu'ils ne pourront pas tenir car ce ne sont plus eux qui décident. Et pendant ce temps-là, les classes moyennes et populaires souffrent de choix politiques désastreux.

En Saône-et-Loire, comment s’organise Les Patriotes ? Pourquoi ne pas avoir pris la tête du mouvement dans le département ?

Nous partons des initiatives locales. Les fédérations se construisent de la base, de l'implantation locale, et ne sont pas imposées par Paris comme dans les partis politiques classiques. Nous avons ainsi un comité par ville, par bassin de vie ou par circonscription. C'est pourquoi nous ne sommes pas opposés à la double appartenance. N'importe qui peut être adhérent chez nous et dans un syndicat ou un autre parti politique tant qu'il se sent en adéquation avec notre Charte.
 
Nicole Caboche a été nommée car elle a le temps, la volonté et les capacités d'être référente de Saône-et-Loire. C'est une femme d'expérience et de terrain qui saura, avec toute l'équipe, créer une vraie synergie. 
 
Quant à moi, je suis bien assez occupé par mon travail d'assistant parlementaire, mon doctorat et la formation politique en général. 

Quels sont les objectifs électoraux des Patriotes pour les années à venir ?

Nous avons pour ambition de nous présenter à toutes les élections. Nous allons créer une vraie dynamique alors que nous avons déjà plus de 5000 adhérents ! C'est pourquoi nous allons progressivement préparer les élections européennes et municipales. 

Vous nous parlez des élections municipales… Mènerez-vous la liste Les Patriotes à Chalon-sur-Saône ?

Il est un peu tôt pour répondre à cette question par l'affirmative ou la négative mais il est certain qu'une liste sera constituée à Chalon-sur-Saône. Loin des vieux clivages politiques qui divisent et dont le maire actuel est un adepte, nous chercherons à rassembler toutes les bonnes volontés, dans le seul intérêt chalonnais, autour de quelques grands principes qui guideront la politique municipale du futur mandat. 

Enfin, le FN nous expliquait dernièrement avoir suspendu Lilian Noirot du poste de secrétaire départemental FN 71 en raison de votre investiture aux élections législatives en Bresse. Qu’en pensez-vous ?
 
Le FN ne sait plus quoi inventer pour justifier telle ou telle décision injustifiable. Lilian Noirot était un très bon cadre local. Il a fait un travail exceptionnel au service de Mme Le Pen pendant de nombreuses années. Sa suspension fut arbitraire.
 
Cet argument ne tient pas la route car j'ai reçu à l'époque une lettre d'investiture signée par le secrétaire général du FN, mais il prouve que ce parti est incapable de rassembler... et est donc dépassé.
 
Laurent Guillaumé