Chalon sur Saône
Philippe Cataldo et ses Divas du dancing le 12 janvier à Chalon avec ses potes, pour une énième résurrection des ardentes années 80
Publié le 26 Décembre 2017 à 20h43
Pour celles et ceux qui sont en parfaite adéquation avec le phénomène des années 80, Philippe Cataldo devrait leur rappeler quelque chose d’intimement lié à leur parcours personnel. A défaut, les Divas du dancing, plus sûrement. Le vendredi 12 janvier prochain à 20h au Parc des Expositions de Chalon-sur-Saône, l‘artiste réacclimatera tout un chacun au moyen de sa chanson fétiche en particulier, via un spectacle voué corps et âme à cette période d’exultation. En outre, c’est lui qui a été choisi comme passeur d’émotions afin d’introduire les passages de ses coreligionnaires. Interview pour info-chalon.com
L’alchimie entre Jean Schulteis et vous-même a plutôt bien fonctionné en 1986 avec Les Divas du dancing ?
«Oui, avec une anecdote quand même singulière, parce qu’en fait j’avais cette musique qui existait, je crois qu’on avait enregistré le playback en 84, quelque chose comme ça, ou peut-être un petit peu avant, et on a fait le tour de Paris pour trouver un auteur. Ca a duré deux ans, tout le monde avait écrit de bons textes, on s’adressait à des professionnels bien sûr, mais il n’y avait pas cette petite chose en plus qui collait à l’ambiance de la musique. Un ami m’avait alors suggéré cette histoire de dancing, mais n’était pas parvenu à écrire un texte qui allait, et comme nous avions le même producteur avec Jean Schulteis, Claude Puterflam, qui était le propriétaire du Studio Gang, Studio mythique où ont enregistré Michel Berger, France Gall, et Jean-Jacques Goldman, puisque l’album de Johnny Hallyday qui était sorti à l’époque s’intitulait Gang… Donc, bien sûr c’est vrai que Jean écrivait très bien, faisait des chansons magnifiques, mais enfin cette idée de collaboration ne m’était pas venue, Claude voulant un peu séparer, non pas les artistes, mais le travail de chacun, avec un fonctionnement indépendant. Et puis, voyant que l’on ne trouvait pas de texte, on s’est dit qu’on allait s’adresser à Jean, lequel a repris cette idée, mais on avait une urgence, il fallait absolument que j’enregistre les voix (on avait un délai de huit jours, c’était vraiment très court, parce qu’ensuite Michel Berger reprenait le studio pour un album de France). J’ai dit à Jean : « Ecoute, tu te débrouilles, tu fais ce que tu veux, il y a cette idée du dancing et de quelqu’un qui va faire danser les dames dans les dancings. Trois jours après il m’a appelé et m’a dicté le texte : « Va tanguer sur le parquet ciré, Les violons ça fait rêver… » Je me suis dit que c’était génial ! Il y avait un petit souci sur le refrain qu’il a rectifié deux jours après, et là j’ai contacté Claude mon producteur en lui disant que l’on pouvait entrer en séance, que j’avais le texte qu’il fallait pour cette chanson. Ensuite on a collaboré sur d’autres chansons, Jean poursuivait aussi sa carrière, mais il y eu ce petit miracle ! On avait l’auteur à côté, et on ne savait pas que c’était lui qui trouverait les mots qui convenaient.»
Comment avez-vous alors vécu cette brusque poussée de fièvre ?
« Comme tout le monde, on fait tout pour, non pas que l’on fasse tout, mais on fait quand même ce métier pour accéder au public le plus large, donc ça veut dire avoir un tube, pas forcément un tube, mais une audience conséquente, car la finalité, ça reste quand même le public. C’est vrai que quand ça arrive on est les premiers surpris, d’autant qu’à l’époque ça allait très vite. On avait des producteurs indépendants, mais les distributions de disques étaient faites par les maisons de disques, donc dès qu’il y avait un disque qui commençait à accrocher, ça allait très vite, parce qu’il y avait toute la machinerie de la maison de disques qui se mettait en marche. Du jour au lendemain on se retrouvait dans les avions, dans les trains, à faire de la télé, des promos, des galas, donc là vraiment on change de vie en quelques semaines. Après, il faut tenir le coup, parce que c’est fatiguant nerveusement, parce qu’on bascule « d’un statut à un autre », puisque l’on se retrouve sous la lumière, avec des gens qui réagissent sur notre chanson. C’est vrai qu’il faut y être quand même un peu préparé, et j’avoue que les gens qui m’entouraient m’ont aidé à vivre ça le mieux possible. »
Quand l’on parvient ainsi au sommet, n’est-il pas casse-gueule de maintenir ensuite un tel niveau de popularité ?
«Ca ce n’est pas encore nous qui le décidons, c’est le moment où dans les médias ça a basculé. On a bénéficié de cette espèce de folie des radios libres, parce que c’est vrai que c’est grâce aux radios libres. Mais très vite quand une chanson démarrait, je vois Monique Le Marcis par exemple sur RTL qui a commencé à jouer tout de suite Les Divas, enfin bon, quand les médias traditionnels voyaient qu’une chanson commençait à accrocher, on prenait le relais. Et ensuite le problème c’est qu’au milieu à partir de 88 il y a eu la privatisation des chaînes de télé, les radios libres qui étaient un petit peu « anarchistes » se sont retrouvées à travers de grands groupes, et tout d’un coup il y a eu une nouvelle politique médiatique concernant la chanson, qui a fait que nous on a commencé à disparaître, parce qu’il y avait moins la possibilité d’apparaître, comme ça sur les ondes. Alors, casse-gueule ? Ca faisait bizarre mais nous étions aussi un peu préparés, je continuais surtout aussi une activité de compositeur, j’avais connu ça, j’avais connu le succès, ça me satisfaisait, après, que ça ne dure pas, voilà, ça fait partie des règles du jeu. Et puis c’est revenu vingt-vingt-cinq ans après ! »
Et si vous deviez dresser votre autocaricature artistique ?
« Oh là ! Je n’ai pas fait que Les Divas du dancing, j’ai beaucoup composé pour la télé, la radio, une musique de ballet qui a été nommée à l’Opéra de Paris…J’ai repris mon travail de compositeur, mais une autocaricature, alors là je n’en sais rien, franchement, j’avoue que je ne sais pas quoi vous répondre. Je ne peux pas avoir ce recul pour ça. »
Vous avez été intronisé en qualité de Monsieur Loyal pour le spectacle des années 80, alors qu’au départ aucun présentateur n’était prévu. De quelle manière incarnerez-vous votre rôle ?
«Pour l’anecdote, j’étais quelqu’un pour qui, quand on a commencé cette aventure des années 80 en 2007 avec Hugues Gentelet qui avait créé la RFM Party, ça faisait exactement vingt ans lorsque je suis parti avec eux sur ce spectacle. Je suis resté quatre ans pleins sur cette tournée. Je n’avais pas eu l’occasion dans les années 80 de faire de la scène. A 53 ans j’ai appris à faire de la scène, et comme on dit : « Il n’est jamais trop tard… ». J’étais paradoxalement comme pas mal d’artistes avec un côté timide, et en même temps j’étais capable de faire des choses que ne feraient pas les timides, on est toujours dans cette espèce de complexité des artistes. C’est vrai qu’au fur et à mesure, moi qui étais terrorisé à l’idée de monter sur scène, j’ai commencé à être à l’aise, à aimer parler au public, etc. Sur notre spectacle précédent, avec un nombre d’artistes plus réduit, naturellement je ne me suis pas imposé, mais enfin, voilà, Hugues Gentelet a remarqué que j’avais une aisance pour parler aux gens, faire des enchaînements entre les chansons, etc. Quand l’idée de créer ce nouveau spectacle des années 80 est arrivée, Hugues m’a dit que si je voulais je pouvais présenter le spectacle, ce qui me ravit, car j’adore ça. C’est un nouveau challenge que je vais relever avec plaisir. »
Impatient de démarrer cette tournée ? Quelles sont vos attentes ?
« Impatient, oui, bien sûr, on compte les jours ! Et les attentes, c’est vrai que nous sommes gâtés en général quand nous faisons des spectacles sur les années 80, car le public réagit très bien, il y a ce côté très chaleureux, très festif, quels que soient les endroits où l’on passe, l’été en plein air, dans des salles moyennes, dans des grandes salles, dans des Zénith. Il ne faudra pas décevoir les gens avec ce nouveau spectacle , franchement, je pense qu’on a tous les éléments pour que ça se déroule bien, et puis je pense qu’on va continuer avec de nouvelles chansons, de nouveaux arrangements, une nouvelle mise en scène, qui vont surprendre les gens, afin qu’ils passent une bonne soirée. A priori ça devrait marcher ! »
Comprenez-vous ce besoin très fort du public de s’abandonner festivement aux charmes des années 80 ?
«On est tous très surpris depuis dix ans, parce que nous, les artistes, on n’était pas du tout dans cette « nostalgie », parce qu’on a continué à faire des choses, et que si on commence à regarder derrière et à se dire ceci ou cela, on ne fait plus rien. Donc on avance, on évolue, on travaille avec des gens nouveaux, pour ma part je travaille avec des jeunes. Mais on n’avait pas mesuré l’impact laissé par nos chansons chez les gens de notre génération, et surtout, grande surprise, avec la nouvelle génération, car on a des gamins de 20 ans qui viennent nous voir ! Donc j’avoue que c’est merveilleux et que c’est un bonus supplémentaire. Je pense que ces années 80 ont marqué les gens, parce que la société a commencé a basculer dans les années 90 jusqu’aux années 2000 avec différents soucis : le chômage, les grandes crises sociales, les grandes crises économiques…Il me semble qu’il y a ça dont les gens se souviennent, et que nous étions tous des artistes extrêmement différents, avec des ambiances différentes, des musiques différentes, des textes différents. Il y a cette espèce de richesse dans le kaléidoscope qu’offrent les chansons des années 80, qui fait qu’effectivement ça tient le coup pour remplir des soirées, des spectacles, des CD. Voici comment j’arrive à m’expliquer un petit peu la chose. »
Que chanterez-vous à Chalon-sur-Saône le 12 janvier prochain ?
« Les Divas du dancing » bien sûr. Ensuite j’ai des duos ; avec mon ami Jean-Pierre Morgand, nous avons une reprise de « Manureva » d’Alain Chamfort, j’ai un duo aussi avec Joniece Jamyson sur la chanson «Je dois m’en aller » de Niagara. Nous sommes plusieurs à également faire des collégiales…Je ne peux pas vous dire exactement quels seront les titres définitifs dès maintenant, car on est train de faire avec les musiciens ce que l’on appelle le conducteur du spectacle avec le choix des chansons. Il y a d’autre part un passage piano-voix où je chante « Evidemment » de France Gall, différents morceaux, peut-être des nouveaux... Nous sommes ravis de chanter nos chansons et d’autres que l’on aime, qui appartiennent à des chanteurs des années 80 ».
Plus de places assises !
Toutes les places assises ayant été écoulées, il ne reste que des places debout, au tarif de 30,00 euros. Renseignements auprès notamment d’A Chalon Spectacles : 03.85.46.65.89 [email protected]om
Propos recueillis par Michel Poiriault
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