Chalon sur Saône
Dieu que la fête colorée des années 80 à Chalon fut belle !
Publié le 13 Janvier 2018 à 17h06
Si d’aventure vous étiez sujet au rébarbatif manque, aux coups de blues, voire en proie à un état neurasthénique, et que par le plus curieux des hasards vous décidiez de vous mouvoir jusqu’au spectacle des années 80 dans le Parc des Expos ce vendredi soir à Chalon-sur-Saône, alors bien vous en aurait pris. Dans une ambiance folle comme cette période pouvait en générer, le très intergénérationnel public a cautionné cette pratique dérivative en manifestant son approbation au moyen entre autres de son organe vocal. La première de la tournée n’a pas vacillé sur ses bases.
Exit les temps morts
Certes, la salle n’est pas un modèle du genre en matière d’acoustique. Il n’empêche que les incessants flux sonores n’ont pas pour autant été rédhibitoires. Divisé en deux camps, le terrain imparti aura placé aux avant-postes les damnés de la bougeotte, debout pour mieux lâcher la bride à leur corps, avec également par moments une forêt de bras levés, signe ostensible d’un engagement fort. En retrait, la cohorte de personnes assises appréciant à leur manière la vision panoramique, quand, subitement prises dans le feu de l’action, elles ne penchaient pas en faveur de la station verticale…Trois heures de show total avec les conditions du réel, musiciens aidant, avec également un passeur d’émotions –Philippe Cataldo (« Les divas du dancing »)- sobre et pas plus prolixe que cela en guise d’animateur, d’où un rythme endiablé du début à la fin à la solde d’airs gais, vifs et entraînants, et de textes remontant à la surface une foultitude de sentiments prêts à s’enflammer à la moindre occasion…
Une avalanche de titres dynamisants aux vertus curatives
Cette vitrine reluisante de la variété française et internationale s’est affranchie des codes communément admis, la particularité résidant pour les artistes, dans l’interprétation tombant sous le sens de leurs propres chansons, mais aussi d’autres, de leurs semblables. Parfois en duo, et, le cas échéant, de manière collégiale. Un rayonnement extrême pour une inlassable tête chercheuse. « Nuit de folie » avec Sacha de Début de soirée (sans William), « La Macarena » avec Pedro Castano, « Nuit sauvage » avec Jean-Pierre Morgand, « Banana Split », « Les brunes comptent pas pour des prunes » avec la pétillante Lio, « Partenaire particulier » avec Partenaire Particulier », « Les valses de Vienne », « Joue pas » avec François Feldmann, « Besoin de rien, envie de toi » avec Sloane (sans Peter), «Un peu plus près des étoiles », « Capitaine abandonné » avec Alain Llorca (ex-membre du groupe Gold), « Débarquez-moi »,« Papa chanteur », « Femme que j’aime» du plébiscité Jean-Luc Lahaye aux éternelles allures d’adolescent, et enfin Joniece Jamison à la voix majestueuse, au four et au moulin via une flopée de titres, dont « Simply the best », de Tina Turner. Parmi les cadeaux offerts aux tenants de sensations à la stabilité pérenne, notons, liste non exhaustive, « Manureva » d’Alain Chamfort, « Ca plane pour moi » de Plastic Bertrand, « Les mots bleus » de Christophe, « L’encre de tes yeux » de Francis Cabrel , « Let’s dance », « We will rock you », «Satisfaction », « Porque te vas », « La bamba »…Même les défunts ont eu leurs instants de gloire : Johnny avec « Quelque chose de Tennessee, France Gall avec « Evidemment » et « Si, maman si ». Et comme ces artistes en avaient toujours sous la semelle, c’est avec encore beaucoup d’entrain qu’ils se firent les brillants ambassadeurs du groupe Téléphone par le biais d’un pot-pourri mûr à point. Un ensemble chanté, joué, dansé…aux antipodes du menu fretin.
Michel Poiriault
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