Chalon sur Saône
L'humorisation obéira au doigt et à l'oeil le 25 mai à Chalon
Publié le 16 Mai 2018 à 09h57
« Les Boutboul : bienvenue à Loose Vegas ». On ne devrait manifestement pas trouver le temps long ni bayer aux corneilles, sur fond de sosie de la légende Elvis Presley et de concours aux States dans la mythique ville de Las Vegas, de réincarnation de Michael Jackson, et de faible pour la dive bouteille quant au seul élément de la cellule familiale, la daronne. Suite et fin de la saison 2017-2018 de café-théâtre le vendredi 25 mai à 20h au Théâtre Piccolo de Chalon-sur-Saône, et interview pour info-chalon.com de Philippe Chaubet, coauteur et comédien.
A quand remonte la création de la pièce, combien de fois a-t-elle été jouée, et quel est son avenir ?
« En fait, on était au Théâtre Trévise, il y avait une scène ouverte, il y a plusieurs scènes ouvertes de France d’ailleurs qui datent de 1990. On était plusieurs comédiens, ça existe encore, à l’époque on a commencé à faire des sketchs, puisque c’était le principe de cette scène ouverte tous les dimanches soir, et de sketch en sketch c’est devenu une pièce en 2013. Elle s’est mise en place doucement et a tourné à travers la France depuis cette date-là. On en est peut-être à deux cents représentations. Elle est appelée à durer, parce que ce que l’on aimerait c’est une programmation sur Paris assez longue, avec une production qui puisse s’en charger, ce que l’on n’a jamais eu jusqu’à présent. On est vraiment en freelance, car c’est compliqué de faire venir des producteurs. Elle a un avenir, parce qu’elle a un gros, gros potentiel comique, vous verrez. On est en attente de ça, on cherche, c’est compliqué, on travaille là-dessus, mais en attendant on tourne en France, en Belgique et en Suisse. »
Comment la vendre de façon globale ?
« L’idée originale, c’est que c’est tiré de « Confessions intimes » et de «Strip-tease », les deux émissions qui se ressemblent. L’une est Française, l’autre est Belge, sur l’addiction des fans qui deviennent un peu schizos en devenant sosies de leurs idoles, et c’est exactement le cadre de la pièce. «
Vous êtes coauteur. De quelle manière avez-vous procédé ?
« J’ai écrit le tout début, j’étais à l’origine des sketchs et de la pièce évidemment, et j’ai un coauteur en revanche qui m’a aidé à faire la structure, car faire des sketchs c’est une chose, faire la structure c’en est une autre. Donc j’ai bien été aidé à l’époque pour la structure « dramatique » puisque c’est une comédie, mais une comédie n’a lieu que si c’est un drame à la base, et à travers des idoles, c’est forcément dramatique, donc ça en devient comique. C’est un prétexte aussi pour chanter, danser, c’est ce qu’il se passe, il y a du show à l’américaine avec un mini-concert à l’intérieur. »
En plus, vous en êtes l’un des trois comédiens. Qui interprétez-vous ?
« Je suis le sosie d’Elvis. Evidemment, comme tous les sosies, ça ne marche pas, parce que même le plus performant va s’en rapprocher, mais ça restera une caricature. Là on n’a pas voulu faire trop facile et faire ça mal, on fait ça au mieux, donc il y a des shows et de la danse. En ce qui concerne le sosie de Michael Jackson la danse est vraiment parfaite, le chant n’est pas mal non plus, mais comme ça reste des sosies, ça ne fait que se rapprocher des vrais. Ca reste caricatural et drôle de toute façon. »
Y a-t-il parfois distorsion entre l’écriture et les réactions du public ?
« C’est bizarre, il y a bien sûr une trame et des rires qui arrivent aux mêmes endroits dans chaque lieu où on passe et où on joue ; on sait que ça, ça fonctionnera tout le temps. En revanche, c’est vrai que la question est bonne, parce que parfois il y a des gens qui rigolent bien, bien, bien plus fort à des endroits plutôt anodins, et à d’autres c’est l’inverse. Il y a des rires énormes à Bruxelles par exemple, et à Orléans on peut les diviser en deux, alors voilà. Et ça on ne l’a jamais compris, on ne cherche pas non plus à comprendre, parce que le rire c’est tellement magique quand ça fonctionne ! Parce que quand ça ne fonctionne pas, Dieu merci, ça ne nous arrive pas , mais c’est arrivé sur d’autres projets ou d’autres choses, c’est plus compliqué, car la discipline la plus difficile dans l’art dramatique c’est la comédie, comme au cinéma d’ailleurs. On a l’impression que c’est facile et « mal vu » par l’intelligentsia, mais la comédie c’est vraiment ce qu’il y a de plus difficile, et celui qui l’a inventée c’est Chaplin. Tout le monde l’encense aujourd’hui, et c’est normal parce que c’était un génie. C’est de la comédie sous une forme de drame de base. »
Est-ce un moyen éclatant pour rendre hommage au King Elvis ?
« Oui, oui. Il y a un petit moment où le gars est tellement dans sa schizophrénie, qu’il répète dans son salon pour aller chanter à Carrefour, mais il se croit à Vegas. Donc il joue le jeu, il est à fond à Vegas, tout en anglais avec des fautes forcément, et il va chanter quelques chansons avec les déhanchements qui lui ressemblent, mais qui ne sont pas obligatoirement les mêmes ! C’est vachement agréable à faire. »
Le rire s’insinue-t-il à tous les étages ?
« Oui, totalement. Parce qu’il y a le troisième personnage, le plus important. Le rôle majeur, c’est la mère de famille qui tient plus ou moins cette famille, c’est quand même assez compliqué, et elle boit pas mal pour tenir le coup. Son idole, c’est le rosé de Provence, c’est tout ce qu’elle peut faire pour essayer de s’en sortir, et les trois vont s’unir parce qu’ils s’aiment quand même beaucoup, ça c’est hyper important. Ils vont finir par aller à Las Vegas pour passer un concours du meilleur sosie, en sachant que ça va être compliqué. »
Etes-vous en mesure de vous décrire à grands traits ?
«C’est une carrière assez lambda de beaucoup de comédiens à Paris. Il y a les tournages télé les plus répandus, à savoir que toutes les émissions à l’époque, quand j’étais jeune, c’était Navarro, Julie Lescaut jusqu’à aujourd’hui Le jour où tout a basculé, toutes ces choses-là. Et ensuite c’est énormément de théâtre depuis dix-sept ans, avec une formation classique au cours Florent, donc beaucoup de théâtre classique. Après, la comédie, parce que c’est quand même très, très agréable à faire. »
Envisagez-vous une suite aux Boutboul ?
« Oui, oui, on est en train justement de la mettre en place en écriture. Elle devrait être prête à consommer cet été je pense, ça fait trois ans que nous sommes dessus. Ce sera une suite sans que ça ne soit une suite, on va plutôt dire un second opus, parce qu’il faut penser à ceux qui n’ont pas vu le premier. Ca reste toutefois dans la même veine, et ça va se passer autrement sur la suite. Ceux qui auront vu le premier, bon ben très bien, ils auront les personnages, et il y aura ceux qui le découvriront sans avoir vu le premier, ça ne les gênera pas. On espère pouvoir jouer cette comédie en novembre-décembre de cette année. Ce sera à Paris dans un second temps, car c’est difficile dans la capitale. »
Ce n’est pas complet
Il y a encore des places (22,00 euros l’unité) à saisir. Se les procurer dans les grandes surfaces ainsi qu’à l’Office de tourisme et des congrès du Grand Chalon.
Michel Poiriault
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