Chalon sur Saône

La colère de Gilles Platret qui fustige les responsables de la Direction Départementale de la Police Nationale à Mâcon et l’Etat lors de la Journée d’échange entre la Ville de Chalon-sur-Saône, L’AMF (Association des Maires de France) et la Fédération Nat

La colère de Gilles Platret qui fustige les responsables de la Direction Départementale de la Police Nationale à Mâcon et l’Etat lors de la Journée d’échange entre la Ville de Chalon-sur-Saône, L’AMF (Association des Maires de France) et la Fédération Nat

Deux fonctionnaires de Police en renfort sur tout le département, voilà ce qui était proposé par la Direction Départementale de la Sureté Urbaine

Ce mercredi, dans la salle du Conseil Municipal de la Mairie de Chalon-sur-Saône à l’occasion de la table ronde sur le thème de « La Sécurité et sûreté », en tribune face à une soixantaine de personne le premier magistrat de la ville n’a pas mâché ses mots pour expliquer le clash qu’il avait eu le matin avec les différentes autorités de l’Etat au sujet de la sécurité du festival Chalon dans la Rue.

 Info-chalon vous propose quelques extraits sur l’intervention de Gilles Platret, Maire de Chalon-sur-Saône : « On a pendant des années et des années assuré une sécurité dite de type standard et avec des moyens modestes pour le  festival de Chalon dans la rue. Mais ces dernières années, il a été  accompagné d’efforts de la collectivité locale car cela a monté en puissance progressive, le festival prenant une dimension importante qui a suscité des moyens supplémentaires. Le tournant a été bien sûr les attentats qui ont été un déclencheur sur la nouvelle approche de la sécurité à mettre en place. En 2015, nous avions un peu renforcé les choses par l’application de nouvelles mesures sécuritaires et de protection mais c’est en 2016 et dans l’urgence que nous avons dû intervenir rapidement  pour prendre de nouvelles mesures car notre festival commençait 5 jours après l’attentat de Nice. A ce moment là, nous avons fait très vite pour mettre en place un dispositif anti-intrusion qui nous avait été conseillé par le Sous-préfet de l’époque. Maintenant, je rejoins tout à fait le Président de la FNAR, cela n’empêchera pas un  individu même avec un simple couteau à beurre de commettre l’irréparable car on ne peut que réduire les risques et  le risque zéro n’existe pas. En fait, l’enjeu pour nous, c’est comment est-ce que l’on peut gérer une grosse concentration publique dans un espace réduit ? Nous avons installé également depuis 2015 une vidéo protection qui nous permet avec une vingtaine de caméras, d’être très opérationnelles quand un incident survient car cela nous permet de suivre un individu excité ou agressif afin de faire intervenir nos équipes sur le terrain qui sont composées d’une vingtaine de policiers municipaux, d’une dizaine de policiers nationaux et le dispositif sentinelle de l’armée encore présente cette année sur le festival. Néanmoins, on a toujours un impératif, c’est d’éviter de mettre des artistes dans des cages parce que l’on demeure un festival des arts de la rue et non un festival des arts dans les cages. Maintenant, ma colère aujourd’hui s’explique sur ce qui s’est passé ce matin en réunion de sécurité avec le Sous-préfet de Chalon sur la mise à disposition des fonctionnaires de Police du département et d’une demi-compagnie de CRS qui devait assurer la sécurité du festival. Donc, aujourd’hui on n’a pas le sentiment que l’Etat soit partenaire parce qu’il est anormal alors que l’Etat qui a un rôle régalien par définition dans la sécurité quand on les sollicite depuis des années alors que ce n’est pas arrivé depuis bien des années. Alors que nous demandions des effectifs pour assurer  la sécurité du festival ( 250 000 personnes pendant 4 jours), c’est à dire une demi-compagnie de CRS soit 35 éléments et cela uniquement sur le weekend là où il y a le plus de monde c'est-à-dire vendredi-samedi-dimanche, ce n’est pas normal que l’état monnaye sa participation. Ils nous ont demandé 50 000 euros qui après négociation est redescendue à 30 000 euros alors que le comble, c’est qu’il doit assuré une sécurité qu’il nous doit par la loi et même par la constitution, donc on avait accepté 30 000 euros ce n’était pas de gaîté de cœur car j’estime que ce n’est pas aux collectivités de payer les CRS et on apprend en début de semaine que non seulement la demi-compagnie de CRS ne viendra pas et que les effectifs de Police Nationale de Chalon qui font leur boulot ont été avisés que samedi soir dernier qu’ils ne seront renforcés par la Direction Départementale de la Sécurité Publique à Mâcon qui regroupe les commissariats de Montceau-les-Mines, Le Creusot et Mâcon, uniquement par deux fonctionnaires. 2 policiers gracieusement et généreusement dépêchés par les Autorités Départementales de la Police Nationale pour renforcer les effectifs du commissariat de Chalon, cela n’est pas acceptable ! Parce que la meilleur des protections et je rejoins ce que vous avez dit, ce n’est pas des barrières partout, c’est d’avoir la présence dans les rues car cela rassure le public et cela permet des interventions plus rapides et cela se passe très bien ! Voilà l’enjeu aujourd’hui, nous avons fait ce qu’il faut en prenant aussi des sociétés de sécurité et l’Etat aurait dû être à nos côtés, or l’Etat aujourd’hui n’est pas partenaire. Je trouve cela inadmissible car sur un événement et un festival comme Chalon dans la Rue,  on n’a besoin  d’un Etat qui nous accompagne et ce n’est pas le cas! ».

(à suivre sur ce sujet, les déclarations de Serge Calvier, Vice-président de la FNAR)