Chalon sur Saône

Lors de la journée d’échanges sur la sécurité et la Sureté (3), Serge Calvier, Vice-président de la FNAR et Directeur de « Nil Obstrat » précise les choses

Lors de la journée d’échanges sur la sécurité et la Sureté (3), Serge Calvier, Vice-président de la FNAR et Directeur de « Nil Obstrat » précise les choses

« Ce qui est demandé par le Préfet de Mâcon n’est pas acceptable ! Il va donc falloir se battre sur l’excès de zèle de certaines préfectures ! » a t’il déclaré!

Sur le thème de La Sécurité et sûreté contexte et enjeux pour la création et la diffusion artistique dans l’espace public, découvrez quelques extraits de l’intervention de Serge Calvier : 

« L’essentiel ce sont les valeurs. Les valeurs citoyennes de liberté et de l’espace public, c’est fondamental car sinon les terroristes auront gagné. Il faut à tout prix que nos villes soient animées, soient vivantes, que l’espace public soit l’espace de toutes les libertés : de circuler, d’expression, de création pour les artistes, de manifester… et la rue c’est le lieu citoyen de l’échange, de la vie collective et du vivre ensemble. C’est donc fondamental de ne pas perdre cela  et de ne pas faire qu’à cause d’une possible menace terroriste, toutes les libertés soient bafouées et que ces espaces (les rues) deviennent des espaces concentrationnaires, fliqués… et qu’ils deviennent invivables ou tout le monde se méfie de son propre voisin et de l’autre.

Il ne faut pas oublier non plus l’essentiel c’est que l’Etat d’Urgence est un état d’exception. Les limitations de liberté doivent être exceptionnelles car la règle c’est la liberté citoyenne de notre République. Je vais également revenir sur la surenchère du zèle de la circulaire dite « Collomb » qui remonte en fait à longtemps puisqu’elle remonte à Charles Pasqua en 1995 où il avait été évoqué que suite à toutes ces sollicitations des forces publiques, cela serait bien de les faire payer. Il y a eu d’ailleurs un texte de loi, c’est l’article L 211-11 dans le Code de la Sécurité Intérieure qui en définit le cadre et il est très clair dans sa volonté de faire payer certains services. En effet, il est bien spécifié dans la loi que c’est quand les forces publiques interviennent à la demande d’un organisateur ou d’une collectivité et dans le but d’assurer un service de sécurité qui pourrait être très bien assuré par une entreprise privée.

C’est fondamental parce que cela veut dire que notre festival relève bien du domaine de l’Etat. Je vous lis d’ailleurs l’article : « Les organisateurs de manifestations sportives, récréatives et culturelles à but lucratif pouvant être tenues d’y assurer un service d’ordre lorsque leurs objets ou leurs importances le justifient, font que les personnes physiques ou morales pour le compte desquelles sont mis en place par des forces de Police ou de Gendarmerie pour assurer des services d’ordre et qui ne peuvent être rattachés aux obligations normales incombant à la puissance publique en matière de maintien de l’ordre, sont tenues de rembourser à l’Etat, des dépenses supplémentaires qu’ils ont a supporter dans leurs intérêts ».

Ceci signifie quoi ? L’instruction du 4 mai le dit bien d’ailleurs : on doit payer à l’Etat que pour des activités lucratives alors que nous, dans l’espace public, pour des spectacles gratuits, des manifestations publiques ouvertes à tous, il n’y a pas d’aspect lucratif, c’est donc simplement le service public de la culture. On ne fait pas appel à eux pour des activités lucratives qui pourrait être fait par un service privé mais que l’on sollicite l’Etat qui dans son rôle régalien doit nous assurer une sécurité. Donc ce qui est demandé par le Préfet ce n’est pas acceptable ! Il va donc falloir se battre sur l’excès de zèle de certaines préfectures ! ».