Chalon sur Saône
L'humour, mais pas naguère. Maintenant, au jour le jour. L'événementiel par La Bajon le 13 novembre à Chalon
Publié le 25 Octobre 2019 à 11h05
Suffisamment facétieuse sans être obligée de sortir des sentiers battus pour s’acoquiner avec les espiègleries au-dessous de tout soupçon, La Bajon a tellement embarqué son public dans son dérèglement de l’existant à Chalon-sur-Saône au premier trimestre 2019, qu’elle a été invitée à pourfendre les principaux acteurs de la vie quotidienne à nouveau dans la cité de Niépce. Le verdict tombera à 20h le mercredi 13 novembre en la salle Marcel-Sembat. Interview pour info-chalon.com.
Vous êtes venue à Chalon au Théâtre du Port Nord le 16 mars dernier, et vous repositionnerez « Vous couperez » dans une salle bien plus grande en novembre. Une belle montée en puissance, non ?
« Oui, c’est une formidable aventure, le public s’agrandit…et les salles aussi. En mars l’ambiance était juste incroyable, et j’ai hâte de revenir, du coup ! »
Comment avez-vous vécu l’intervalle ?
« Il y a eu plus de vidéos, et puis petit à petit les gens commencent à me connaître. Je pense aussi qu’il y a peut-être le bouche-à-oreille sur le spectacle, parce que de plus en plus de gens reviennent voir le spectacle. C’est un spectacle super, car il change tout le temps, il est tout le temps en lien avec l’actualité, ce qui fait que si vous venez en mars, et que vous revenez deux-trois mois après, le spectacle ne sera plus le même du tout. On l’adapte sans arrêt en ce moment. »
Dans votre spectacle, qu’est-ce que vous hachez menu, et avez-vous des têtes de Turc ?
(rires). « Je n’ai pas de tête de Turc en particulier. Il y en a que j’aime bien charrier, c’est vrai, mais je charrie tout le monde en fait. J’aime bien rire de tous, quel que soit le parti politique, quelle que soit la notoriété de la personne, j’y vais, et pas à reculons ; j’y vais vraiment avec de l’humour surtout. Je n’ai pas d’ennemis, on rit de toutes les personnalités qui font l’actualité. »
Un homme, qui écrit pour une femme, en l’occurrence Vincent Leroy, il doit y avoir une sacrée osmose pour que l’interprétation soit optimale ?
« Alors déjà, c’est de la coécriture. On écrit vraiment tous les deux, il n’y en a pas un qui écrit plus que l’autre, et on est très complémentaires. Vincent est ce que l’on appelle un punchliner, quelqu’un qui a des idées de vannes, et je vais plus arriver sur des idées de fond. »
Qui sont, des hommes ou des femmes, les plus réceptifs et convaincus dans les salles ?
« C’est très surprenant, parce que ça plaît à tous les âges et à tous les milieux sociaux. Il y a autant de femmes que d’hommes, il y a des personnes âgées, des enfants, des trentenaires, il y a vraiment de tout…Ca devient du coup très familial. J’y vais, c’est quand même de l’humour grinçant, piquant, c’est ce que les gens viennent chercher, mais avec de la jovialité, de la bienveillance. Donc ça plaît au public qui vient en famille.»
Humoriste est-il un métier qui vous trotte depuis longtemps dans la tête ?
« Depuis que je suis petite, oui, donc je me suis dirigée très naturellement vers l’humour. Après humoriste est arrivé sur le tard, parce que j’ai commencé à être comédienne à 28 ans, et puis j’avais peur au départ de me retrouver toute seule sur scène. Le premier one-man-show que j’ai vu c’était celui de Jamel Debbouze, et je me suis dit : oh là là, tenir une heure et demie en étant drôle tout seul, je me suis dit qu’heureusement je ne faisais pas ce métier. Finalement, je le fais, et je suis très heureuse de le faire, parce que ce sont des sensations absolument incroyables ! On reçoit une dose d’amour folle, et je ne regrette pas du tout. »
Pour vous l’humour doit-il avoir des garde-fous ?
« Je me mets naturellement des limites, puisque on s’empêche d’être méchants gratuitement, d’aller vers la facilité ou de blesser les gens. En fait, la limite c’est vraiment de faire attention à ne pas blesser les gens, et j’en suis très heureuse. Je fais attention à ce que ça reste, pas une arme de destruction, mais plutôt une arme pour arriver à rire des sujets les plus graves, et puis que ça reste un moyen d’expression. »
Existe-t-il des différences fondamentales entre les humours masculin et féminin ?
«Le sexe, déjà. Je ne crois pas, j’observe toutefois quand même qu’il y a une tendance des femmes à aller un petit peu plus loin et être un petit peu plus grinçantes en ce moment. Non, je ne vois pas de différences, on fait tous le même métier, on a les mêmes contraintes et les mêmes difficultés. Quand on se croise entre humoristes c’est toujours un plaisir, parce qu’on est tous dans le même bateau en fait. »
Il y a encore de la place
Tarif unique : 36,00 euros, placement libre. Infos auprès d'A Chalon Spectacles (03.85.46.65.89, [email protected]). Points de location : Office de tourisme et des congrès du grand Chalon (03.85.48.37.97), billetterie internet&grandes surfaces, réseaux France Billet et Ticketnet.
Crédit photo : Pascalito Propos recueillis par Michel Poiriault
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