Cinéma

Retour sur les années Pinochet au Mégarama Axel avec «La Cordillère des songes»

Retour sur les années Pinochet au Mégarama Axel avec «La Cordillère des songes»

Hier soir, au Mégarama Axel, La Bobine proposait «La Cordillère des songes», dernier volet de la trilogie de Patricio Guzmán sur le Chili, en proie aux fantômes de la période Pinochet. Plus de détails avec Info Chalon.

Synopsis: Au Chili, quand le soleil se lève, il a dû gravir des collines, des parois, des sommets avant d’atteindre la dernière pierre des Andes. Dans mon pays, la cordillère est partout mais pour les Chiliens, c’est une terre inconnue. Après être allé au nord pour Nostalgie de la lumière et au sud pour Le bouton de nacre, j’ai voulu filmer de près cette immense colonne vertébrale pour en dévoiler les mystères, révélateurs puissants de l'histoire passée et récente du Chili.


Cinéaste chilien exilé depuis 1974 à Paris, Patricio Guzmán, âgé de 78 ans, a passé presque 50 ans de sa vie à parler de son pays, une œuvre essentiellement axée sur les années de la présidence de Salvador Allende (1970-1973) et de la dictature d’Augusto Pinochet (1974-1990).


Chacun des 3 film de cette trilogie est ancré dans un espace géographique spécifique, renvoyant au caractère immuable des éléments et participant du patrimoine commun à tous les Chiliens. Ansi après «Nostalgie de la lumière» (2010) qui prenait place dans le Nord et Désert d'Atacama, «Le bouton de nacre» (2015) dans le Sud et l’Océan Pacifique, le dernier volet prend place dans la Cordillère des Andes, éléphantesque mur occupant quelque 80 % de la superficie du pays sans que nul ou presque ne le regarde en face.


Patricio Guzmán y interroge les notions de mémoire et d'oubli, les rapports de violence entre les hommes et le rapport au temps, symbolisé par l'omniprésente Cordillère des Andes, plus longue chaîne de montagnes du monde et frontière naturelle du Chili avec l'Argentine.


Les magnifiques plans aériens sur ce titanesque massif contrastent avec le récit des faiblesses du Chili, enserré entre montagnes et océan, un pays isolé derrière cette muraille infranchissable évoquant les notions de corruption, privatisation de l’exploitation des richesses et creusement abyssal des inégalités.


Et que dire de la charismatique figure du passionant documentariste Pablo Salas, qui n’a, lui, jamais quitté Santiago, la capitale, et qui s'échine depuis 1973 à documenter tous les mouvements populaires qui égrènent l'histoire du Chili?


Distingué par l’Œil d’or, au dernier festival de Cannes, «La Cordillère des songes» a attiré 131 personnes, au Mégarama Axel.


Prochain film proposé par La Bobine, l'association Chalonnaise pour le cinéma, «Les Siffleurs» du réalisateur roumain, Corneliu Porumboiu, jeudi, à 19 heures et 21 heures, au Mégarama Axel.


Une soirée spéciale sera également proposée, lundi, à 19 heures 30, à l'occasion de la projection de «Le Poulain» en présence du réalisateur, Mathieu Sapin, et de l'acteur Gilles Cohen.

 

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati