Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - La dernière fois qu’on l’a vu*, il explosait la vitre du box en se jetant dessus

TRIBUNAL DE CHALON - La dernière fois qu’on l’a vu*, il explosait la vitre du box en se jetant dessus

La dernière fois qu’on l’a vu*, il explosait la vitre du box en se jetant dessus (elle est toujours colmatée de scotch marron). Il disait s’appeler X « alias Al Qaida ». Il disait qu’il « allait s’évader et charcler ce surveillant jusqu’à l’os ». Il disait qu’il était « le bras armé du Hamas français ». Mais ce lundi 9 mars, alors qu’on lui demande s’il a autre chose à ajouter, il répond : « Non, c’est bon, ça ira. » 

 

Il apparaît sur les écrans fixés en salle d’audience pour les visio-conférences, parce qu’il a été transféré une fois de plus. Du centre pénitentiaire de Varennes le Grand, on l’a emmené le 28 janvier à celui de Châteauroux. Le petit enfer qu’il met en scène en toute occasion, le conduit, courant février, à l’UHSA(1) de Fleury les Aubrais. « Je suis à l’hospitalisation sous contrainte », dit le prévenu. Il y a un traitement médicamenteux. Il ne sait pas ce qu’il prend mais le voilà calmé. Damien Savarzeix, procureur de la République, a déjà vu le prévenu agité et violent : « Je constate que vous allez mieux, ça me fait plaisir. Je ne sais pas quel est votre traitement mais il fait son effet. » « Ouais », lâche le prévenu. 

A cause de ce déplacement, l’expert psychiatre n’a pas pu voir le détenu. Le tribunal renvoie au 6 juin prochain et désigne un médecin-expert du ressort de la cour d’appel d’Orleans.  

La question de son placement sous contrôle judiciaire ne se pose pas, car il est en exécution de peine. Une peine de 18 ans et 4 mois de prison, sa sortie est prévue, pour le moment, à avril 2024.

 

Pendant le délibéré, le prévenu marmonne, grogne, rit brièvement puis silence. Il baille fortement, il s’étire, découvrant un ventre rebondit. Le présidente Verger lui dit qu’un médecin psychiatre viendra le voir avant qu’il soit jugé. On lui reproche d’avoir mis le feu à sa cellule le 29 décembre 2019, d’avoir menacé de mort et insulté des surveillants, le 29 décembre, puis le 2 et le 4 janvier. Il tonitrue un « d’accord ! » pâteux. 

 

Cinq surveillants entendent se constituer parties civiles, ainsi que le centre pénitentiaire de Varennes le Grand lui-même.

 

FSA

* https://www.info-chalon.com/articles/faits-divers/2020/01/09/42027/tribunal-de-chalon-un-peu-une-patate-chaude-qu-on-se-refile-de-prison-en-prison/

(1) UHSA : Unité hospitalière spécialement aménagée
https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2011/11-05/ste_20110005_0100_0076.pdf