Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - « Jaloux », « possessif », il était raide dingue de sa compagne, et s’en comportait comme un dingue.
Publié le 27 Avril 2020 à 20h41

Deux ans de violences. Le droit appelle cela des « violences habituelles ». L’homme âgé de 39 ans qui se tient à la barre en ce 42ème jour de confinement national, ne les conteste pas. « Jaloux », « possessif », il était raide dingue de sa compagne, et s’en comportait comme un dingue. La vie commune a pris fin un le 22 septembre 2019 tard le soir, à Châtenoy-le-Royal. Il comparaît librement, il vivait sous contrôle judiciaire depuis les faits.
Ceux-ci n’ont donc rien à voir avec le confinement. En revanche, comme toutes les formes de violences intrafamiliales, celles-ci ne tiennent que de s’exercer dans le huis-clos domestique. Il y a donc bien une forme de confinement, de quelque nature qu’il soit, qui toujours permet les abus. Toujours.
« De grosses disputes », avec les mains, voire les poings
L’instruction de la présidente Caporali permet de comprendre que monsieur avait quitté sa femme et mère de ses 4 enfants, pour une autre, avec laquelle il s’était installé fin 2017. Début 2018 s’enclenchent de « grosses engueulades ». « Comment ? » fait mine de ne pas avoir compris le vice-procureur. « De grosses disputes. » Par « grosses », entendre « avec des coups ». Il ne la battait pas comme plâtre, mais c’était physique, c’était violent.
Il savait qu’il avait « un problème », dit-il
Deux années durant lesquelles, « une fois par mois, ou plus », une dispute éclatait. Il la brutalisait. Même enceinte, elle a pris un coup de poing, dans le ventre. « J’étais sûr qu’elle couchait avec xxx. J’en suis sûr. » Le moteur, de toute éternité, des passions amoureuses. Le mot « passion » provient du verbe latin « patio », qui veut dire « subir ». C’est tout de suite moins fun. Il savait qu’il avait « un problème », dit-il à la barre. Il avait décidé lui-même d’aller voir une psychologue, un peu avant ce soir de septembre 2019, où il a fini sa soirée à attendre que la police vienne le chercher.
Il voulait qu’on l’arrête pour que « ça » s’arrête
La dispute avait bien dégénéré. Il s’était saisi d’un couteau, avait menacé de se tailler les veines, « un appel au secours », dit-il, puis l’avait pointé sur la poitrine de sa compagne, lui demandant s’il devait la « planter ». Il a dû se faire peur autant qu’il lui a fichu une trouille bleue. Il voulait que la police intervienne, il voulait qu’on l’arrête pour que « ça » s’arrête. Bon, l’opération est coûteuse au dernier degré pour tout le monde (femme, enfants, lui-même, et coût social en sus) mais c’est un homme soulagé qui comparaît, sauf sur un point.
Un diagnostic plutôt pratique, en tout cas ça le rassure
Soulagé car les modalités de son contrôle judiciaire lui ont imposé d’aller consulter un psychiatre, et voilà pas que le médecin le diagnostique « bipolaire » et lui prescrit le traitement afférent. Un médicament de la famille des « neuroleptiques atypiques » a commencé par l’assommer, puis d’ajustement en accoutumance l’a transformé en un homme à l’humeur stable. Ce diagnostic semble le rassurer beaucoup, « je suis sûr que je suis né avec (la bipolarité), j’ai toujours été impulsif », répond-il au juge assesseur qui cherche à comprendre pourquoi cette violence envers cette femme-ci et pas celle qui l’avait précédée dans la vie de monsieur. Le prévenu voit les choses ainsi : il a toujours été bipolaire, donc malade, et si ça s’est manifesté à coups de poing si tard dans sa vie, c’est parce qu’il aimait davantage cette femme, beaucoup plus, en fait, que celles dont il a pu être amoureux avant.
Ce qu’il attend du tribunal ? « Voir ma fille »
Pourtant, la présidente rapporte « des échanges d’insultes », ou la fois où madame pousse monsieur en premier, sauf que lorsqu’il répond, elle chute et se cogne. Du coup on pourrait interroger aussi la qualité de cette relation. Mais bipolarité et sentiments passionnels ont formé un pack explicatif satisfaisant pour le prévenu. Le contrôleur judiciaire, l’AEM (association d’enquête et de médiation) a fait un rapport positif, « très satisfaisant ». L’assesseur demande au prévenu ce qu’il attend du tribunal : « Voir ma fille. Oh je sais bien que je vais avoir une peine, et je ne dis pas que ça m’est égal, mais… », mais sa priorité est là : voir sa fille. Or il a une interdiction de contact avec la victime, et à peine on organisait des visites en lieu neutre que le confinement est tombé. Il ne voit plus son enfant.
« J’ai besoin d’un garde-fou »
Cet homme travaille. Il a déménagé depuis les faits. Il tient à son suivi, « j’ai besoin d’un garde-fou ». Avec un garde-fou, il se voit stable sans autre difficulté, sans garde-fou, au secours. Bon. Le vice-procureur rappelle les conséquences des violences intra-familiales sur les enfants, « pendant 2 ans », mais vu l’évolution, requiert un sursis probatoire assorti de 10 mois de prison au cas où. Maître Jérôme Duquennoy plaide le sursaut de son client qui a finalement fait ce qu’il fallait pour se faire interpeller et que le bal prenne fin. L’avocat est ok pour une peine de sursis probatoire mais rappelle au tribunal que ce père veut voir sa petite.
Pas d’interdiction de contact, « c’est surtout pour votre fille »
Le tribunal condamne monsieur à 8 mois de prison intégralement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans. Obligation de soins avec un psychologue et un médecin psychiatre (traitement médicamenteux) ; obligation de rester dans le dispositif AIR (accompagnement individuel renforcé). Le tribunal n’ordonne pas d’interdiction de contact avec la victime, « c’est surtout pour votre fille. N’allez pas trop vite ! S’il y avait de nouveaux faits, vous serez emprisonné. » Il acquiesce, il a le sourire, doublement soulagé.
Florence Saint-Arroman
La victime ne se constitue pas partie civile, ne demande pas d’indemnisation de son préjudice. Le médecin avait fixé 3 jours d’ITT suite à la scène du 22 septembre.



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