Chalon sur Saône
Nicolas, un ex-SDF, témoigne
Publié le 01 Mai 2020 à 18h31

Nicolas, 22 ans, ex-SDF, a trouvé à Chalon les appuis nécessaires pour se remettre en selle. Parole d’un jeune homme qui reconnait les mains tendues.
Voix douce, propos pacifistes et d’une certaine maturité, Nicolas a 22 ans. Vous me direz : « c’est le début d’une vie ». Pourtant la sienne a connu la galère, la vraie, et dès l’âge de 19 ans : dormir dans sa voiture, faire la manche, chercher son repas dans les poubelles… Et toujours accompagné de son chien Nox.
Depuis peu, une nouvelle vie s’ouvre à lui, celle du travail, des responsabilités et des projets enfin possibles. Cette porte ouverte, il la doit à un ami, mais aussi à la Mission locale, l’Accueil de jour et Le Relais, les maillons d’une solidarité qui existe bel et bien à Chalon.
Arrivée à Chalon
Arrivé de Picardie, Nicolas vit déjà sans domicile fixe quand il rejoint un ami à Chalon, à la rue, lui aussi. Hébergé ici et là par des connaissances n’a qu’un temps. Squatter sur les berges de la Saône, également. Alors il cherche asile auprès de ses parents : « Ils voulaient bien m’héberger, mais sans mon chien. J’ai refusé. » Son fidèle compagnon de galère, Nox, recueilli à 1 mois et demi, promis à une mort certaine. La présence du chien est un obstacle que ses parents ne franchiront pas : à défaut du foyer familial, Nicolas dort deux mois dans leur garage, où il fait 6 °C l’hiver. « Je n’arrivais pas à trouver du travail, peut-être aussi à cause de mes dreadlocks et de mon chien. » Il rejoint son frère à Paris, travaille quelque temps au black et s’achète une voiture.
« La vie, c’est le partage »
De retour à Chalon, Nicolas travaille en Interim, mais il vit dans sa voiture. Trop jeune pour le RSA. C’est là qu’il rencontre Loïc, 34 ans, avec femme et enfants dans un petit meublé. C’est une autre galère pour Loïc, mais il partagera le peu qu’il a. « Loïc ne me connaissait pas, mais il m’a aidé. J’allais prendre une douche chez lui, un repas, quelques nuits quand la météo était difficile. Puis j’ai vécu chez eux 6 mois. Dès que je gagnais quelque chose, c’était pour participer, en priorité pour les besoins des enfants. Depuis, on s’entraide toujours. La vie, pour nous, c’est le partage. » Aujourd’hui, ils sont amis et mettent leur cagnotte en commun.
Merci à La Mission locale, L’Accueil de jour, Le Relais
De ses années de galère, Nicolas se souvient des bonnes rencontres : « À l’Accueil de jour, il y a des gens fantastiques. Ils nous aident pour les vêtements, les papiers, c’est énorme quand on n’a rien. »
« Je voulais sortir de la rue, précise Nicolas, et j’ai trouvé un remplacement de rippeur au Grand Chalon. » Au service déchetterie, le rippeur est un éboueur qui, placé à l’arrière du camion, charge les poubelles. « Cette expérience m’a beaucoup plu et ça allait mieux financièrement. Mais l’embauche est rare, en plus, il faut avoir le permis poids lourds. Après ce remplacement, La Mission locale m’a mis en contact avec Le Relais qui m’a offert un contrat d’insertion. Je travaille comme chauffeur-livreur : on va vider les conteneurs, on met en sac les affaires qui ne le sont pas, on charge le tout dans le camion et on ramène les dons. Des fois, on doit nettoyer voire jeter des dons à cause des déchets que certaines personnes jettent dans les conteneurs. On voit de tout : des sandwichs, des sacs de déchets poubelles, des canettes de boisson. C’est dommage parce que ça peut bousiller les dons des gens quand l’odeur imprègne tout. »
Nicolas a conscience de cette main tendue et sait exprimer sa reconnaissance : « Le Relais a vraiment un état d’esprit humaniste, j’y rencontre des gens formidables : mon chef nous aide pour toutes les démarches administratives. C’est grâce à lui que j’ai pu avoir une aide pour l’installation dans mon studio. » Aujourd’hui, il a son propre logement et travaille.
Un message à faire passer ?
« Vivre dans la rue m’a appris une chose importante : finalement, le bonheur est fait de choses simples. Il m’arrivait d’être heureux avec quasiment rien. Rien que pour ça, je ne peux pas dire que ça a été une expérience négative. C’est pour ça qu’il y a des SDF qui veulent rester dans la rue. Moi, je suis heureux d’en être sorti, parce que je peux envisager des projets dans une direction que je choisis. »
Des projets ?
« Un contrat d’insertion dure 2 ans. J’aimerais beaucoup renouveler mon expérience de ripper, c’est un emploi qui me plait bien. Justement, Le Relais nous aide à envisager l’avenir en nous proposant des formations. J’aimerais bien être formé au permis poids lourds. »
Nathalie DUNAND



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