Givry

Certains givrotins s'interrogent, à propos des travaux de défrichement qui ont été réalisés récemment sur la chaume

Certains givrotins s'interrogent, à propos des travaux de défrichement qui ont été réalisés récemment sur la chaume

Pourquoi ces travaux ? Est-ce légal, dans un site classé Natura 2000 ?
Info-Chalon.com a enquêté...

 Ces travaux ont été réalisés à la demande de deux viticulteurs, Baptiste Lumpp et Nicolas Ragot. Ces jeunes givrotins souhaitent en effet « planter, ou plutôt replanter de la vigne, sur des parcelles, qui figurent parmi les plus historiques de Givry ». Ces terrains, qu'ils ont loués à des personnes privées, ont d'ailleurs, selon Nicolas Ragot, « été reclassés en 2015 par l'INAO (Institut national de l'origine et de la qualité), qui les a fait évoluer d'appellation Bourgogne en appellation Givry. »

A ce stade, pour préciser le contexte, on peut rappeler, que jusqu'à la fin du 19ème, la vigne occupait presque 800 hectares sur Givry, avec une forte implantation, sur ce que les givrotins appellent communément La Chaume.

Bon nombre de ces vignobles ont été massivement dévastés par le phylloxéra et n'ont jamais été remplacées. Des pins ont été plantées en 1950 sur certaines parcelles, la nature a repris ses droits sur d'autres et des constructions ont été réalisées sur près de 100 hectares dans les années 1970.

Il aura fallu une centaine d'années et plusieurs générations de vignerons, pour que l'on trouve les moyens de reconstituer une partie seulement du vignoble givrotin, dont la superficie représente aujourd'hui 300 hectares.

D'après Nicolas Ragot, « les viticulteurs ont aujourd'hui les autorisations nécessaires pour planter de nouvelles vignes sur 100 hectares supplémentaires, mais je pense que dans un premier temps, on se limitera à 50. Ce ne sont donc pas les premières réimplantations, ni les dernières.... ».

 

C'est dans ce cadre que, dès septembre 2019, chacun des deux viticulteurs a déposé un dossier, qui ne demande pas moins de 9 autorisations administratives. Une fois celles-ci obtenues, ils ont lancé pendant le confinement, pour ne pas déranger d'éventuels promeneurs, les travaux de défrichement des chemins d'accès, qui leur permettront d'accéder aux futures parcelles avec leurs engins agricoles.

Baptiste Lumpp en a profité pour défricher l'emplacement de sa nouvelle vigne, qui se situe vers les « Bois Chevaux », et donc en dehors du périmètre « Natura 2000 ».

Quant à Nicolas Ragot, il a dû stopper les travaux à l'entrée de sa future parcelle, appelée « Combes Gris », car il n'avait pas encore reçu la dernière autorisation. Il confirme que ce terrain est bien situé dans la zone classée Natura 2000, mais précise « qu'il fait partie d'un espace de 7 hectares, où les pelouses calcicoles ont progressivement disparu, pour laisser la place à des friches. Cette situation a d'ailleurs fait l'objet en 2015 d'une alerte auprès de la Direction Départementale de l’Équipement, pour demander la sortie de ces terrains du périmètre Natura 2000. »

Il est donc à ce jour en attente de cette dernière autorisation, « qu'il devrait recevoir très prochainement ».

 

En conclusion, pour ces deux viticulteurs, les travaux réalisés et à venir se font dans le respect de la réglementation et des règles de l'art, sur des terrains privés et avec des financements privés. Ils souhaitent donc que cette polémique stérile cesse au plus vite !