Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - A Mellecey, il avait fait usage de son arme à huit reprises...
Publié le 16 Juillet 2020 à 21h11
Un homme âgé de 60 ans au casier judiciaire vierge, placé sous contrôle judiciaire il y a 2 jours*, est jugé ce lundi 16 juillet pour violences volontaires avec usage d’une arme contre son épouse, et outrage envers un gendarme du PSIG de Chalon-sur-Saône, dont le prévenu « espérait » qu’il n’était « pas musulman ».
« J’ai pas rajouté ‘bicot’, je leur ai simplement dit que de s’occuper de la faune avec les bougnoules et puis les noirs, ça serait mieux. » … Le prévenu a été arrêté chez lui par des gendarmes du PSIG de Chalon, parce qu’il venait non seulement de mettre en joue son épouse, mais qu’il avait tiré, par terre, dit-il, dans la haie, dit sa femme. Il a tiré « deux ou trois fois », dit-il, les gendarmes ont ramassé 8 douilles vides sur et autour de, la terrasse de leur maison à Mellecey. Les militaires ont saisi l’arme et les 164 cartouches 22 mm.
Détonateur : la clé d’un coffre-fort
Les faits se sont déroulés dans un contexte de séparation conjugale, sur fond d’un comportement alcoolique qui s’est installé depuis que monsieur a mis fin à sa vie professionnelle, il y a 9 ans. Ancien chef d’entreprise, il vit de ses économies, et justement, la clé du coffre (dans une banque) est le personnage tiers. Souvent c’est un amant ou une maîtresse, ici c’est la clé d’un coffre. Madame l’avait emmenée avec elle lors de son premier départ du domicile début mai. Elle était revenue le 4 juillet, pour « une dernière chance » qui s’est définitivement dissoute dans le canon de l’arme pointée sur elle, parce qu’il était hors de question pour lui qu’elle reparte avec cette clé.
Le PSIG de Chalon intervient
A l’audience, il mégote sur la direction du canon : « vers la voiture », « vers le capot ». Le vice-procureur, Charles Prost, met fin aux dissections inutiles : la victime était juste à côté, donc les faits sont constitués. 30 ans de mariage, et puis. Presque 2 grammes d’alcool par litre de sang, la clé du fameux coffre, une carabine, des cartouches, il tire, elle décampe à pied, « j’étais à découvert, je n’étais vraiment pas tranquille » a dit l’épouse. Un médecin fixe une ITT de 3 jours, « choc ». L’époux était parti pécher ce jour-là avec un copain, ils ont bu, « une bouteille à deux, entre 7 heures et midi ». Info, intox, nul ne sait. Le PSIG l’a récupéré assis sur une chaise « en phase d’endormissement », explique la présidente Verger.
« Je vais la massacrer avec mon coupe-chou »
Il n’est pas resté endormi longtemps, il a mené une vie pas possible aux gendarmes. « Comportement irrespectueux, irascible. » Pendant le transport à l’hôpital il provoque les militaires qui doivent l’emmener de force vers le médecin, il refusait de sortir du véhicule. Il disait, « occupez-vous des arabes à Chalon-sur-Saône », rapporte le procès-verbal. Direction ensuite la brigade de Châtenoy-le-Royal. Déchaîné, il vociférait encore, « je vais la massacrer avec mon coupe-chou ». Il retrouve ses médicaments posés sur un bureau, se jette dessus pour les avaler, on use de la force pour l’en empêcher. Une fois placé en chambre de sûreté, le bal continue : il frappe sur les murs, simule des malaises. Un feu d’artifice.
« C’était une provocation délibérée. Droit dans les yeux et sourire en coin »
Il est à la barre pour répondre également de ses propos racistes à l’encontre d’un gendarme, du PSIG lui aussi, qui partait faire du sport. Le jeune gendarme est à l’audience accompagné d’un major. « C’était une provocation délibérée, dit-il. Droit dans les yeux et sourire en coin. Je pense qu’il était conscient de ce qu’il faisait, il a voulu me blesser et c’est le cas. Il vient de réitérer ici, alors qu’il est à jeun. Je n’ai pas à me faire rabaisser. Mais je ne demande pas d’excuses car elles ne seraient pas sincères. » Le procureur relève qu’en effet le prévenu ne s’excuse pas, tout au plus a-t-il dit qu’il était « gêné ». Sinon, le rodéo avec les forces de l’ordre, était dû à « l’énervement, l’anxiété, le dérapage complet, quoi ». Et une position haute, forcément, pour ainsi renvoyer les gendarmes à des occupations plus utiles, selon lui, que d’arrêter un homme ivre et armé qui a tiré des coups pour faire peur à son épouse.
« C’est quelqu’un qui a toujours eu besoin de sa toute-puissance »
Sa future ex-épouse le dit au tribunal : « C’est quelqu’un qui a toujours eu besoin de sa toute-puissance. Pendant des années je me suis tue. C’est le 3 mai que j’ai commencé à parler. » Elle dit avoir subi des violences morales, psychologiques, et la dépendance économique. « Je ne suis pas surprise de ses propos, il a toujours été dans le déni de ses comportements violents, et il a toujours eu le vin mauvais. » Et le contentieux au cœur du conflit, le contentieux symbolisé par la clé du coffre, qui d’après le prévenu aurait justifié qu’il aille chercher son arme, qu’il la charge et qu’il en use, « pour qu’elle me rende la clé », le contentieux réapparaît : « Malgré le fait qu’il dit avoir réfléchi pendant sa garde à vue, hier matin, il était à la banque pour vider le coffre et vider les différents comptes dont l’un m’appartient. » La présidente recentre sur l’audience pénale.
La volonté de « blesser psychologiquement et de manière durable »
Maître Peleija plaide que l’épouse ment, qu’elle est parfois contradictoire, « il n’est pas l’homme qu’elle décrit ». Pourtant ce dernier transparaît dans les propos du prévenu lui-même. Il aurait été violent physiquement une fois ou deux ? Faux, dit-il, « si j’avais eu des violences, elle aurait eu des marques ». Preuve ? Par ailleurs les violences psychologiques ne font pas de bleus mais blessent plus sûrement peut-être, d’autant plus sûrement qu’elles ne sont pas visibles, constatables à l’œil nu. Le procureur qui reprend l’ensembles des faits, y lit la volonté de « blesser psychologiquement et de manière durable », l’épouse comme le gendarme. « L’alcool ne l’exonère pas, il savait ce qu’il faisait. » A la procédure figurent des accès de colères, des bris d’objets, des scènes.
« Des faits graves, et préoccupants, sa situation psychique est très fragile »
Le procureur requiert une peine de 9 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire de 2 ans. Parmi les obligations, celle de soins « psychologiques et psychiatriques », car « ce sont des faits graves, et préoccupants, sa situation psychique est très fragile ». Après le départ de sa femme, début mai, le prévenu dit qu’il n’a plus dormi, et ne mangeait plus non plus, il a vu un psychiatre qui l’a mis sous anti-dépresseurs, anxiolytiques, un traitement qui l’assomme, et qui explique qu’à la barre il soit un peu « endormi », d’après son avocate. Endormi peut-être mais plutôt clair sur la défense de certains de ses intérêts, et cette fichue clé, il la voulait.
« Était-ce une méthode raisonnable ? »
« Était-ce une méthode raisonnable ? lui demande la présidente. – Absolument pas, mais j’étais pas en état… » Une juge assesseur lui rappelle que l’alcool est un facteur aggravant, parce qu’il a choisi de boire, ce n’est pas la bouteille qui lui a sauté dessus pour lui imposer une telle alcoolémie. Comment voit-il l’avenir ? « Mon épouse veut divorcer, moi aussi, voilà. » Son avocate envisage tout de même la possibilité d’une partie de prison ferme (la peine encourue est de 7 ans de prison), et demande au tribunal de l’aménager ab initio (directement). Il a une maison, il peut porter un bracelet électronique chez lui.
Deux ans sous main de justice, 9 mois de prison au cas où
Ça ne sera pas nécessaire, le tribunal le condamne à 9 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. Interdiction de contact avec la victime, hors procédure de divorce, interdiction de paraître à son domicile. Obligation d’indemniser les victimes (le gendarme et l’épouse), obligations de soins. Interdiction de détenir une arme, pendant 10 ans. Le tribunal ordonne l’exécution provisoire.
Florence Saint-Arroman
*Il a expressément renoncé au délai de 10 jours auquel il avait droit.
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