Edito

VACCINATION - L'accélération qui désaccélère....

VACCINATION - L'accélération qui désaccélère....

Enième polémique autour de la gestion COVID et énième raison de pointer l'organisation gouvernementale.

Sans doute qu'on va encore nous accuser de "défoncer des portes ouvertes" mais pour autant les faits sont bel et bien révélateurs d'un capharnaüm permanent en terme de communication politique. A grands renforts d'encarts pubs dans tous les médias, le gouvernement a annoncé "l'accélération" de la phase vaccination alors même qu'une majorité de Français exprimaient une forme de méfiance vis à vis du vaccin. Une méfiance qui commençait à s'estomper ces derniers jours avec le déploiement des "vaccinodromes" un peu partout sur le territoire français et l'afflux massif des personnes âgées de plus de 75 ans dans la boucle des vaccinés. 

Ce mercredi, le Préfet de Saône et Loire a communiqué sur le fait que le dispositif de prise de rendez-vous était désormais suspendu, compte tenu des stocks de vaccins, pas à la hauteur des ambitions affichées. Tous les créneaux de vaccination étant désormais distribués jusqu'à la mi-mars, il faudra donc patienter pour les autres. Un non-sens en terme de communication et surtout d'efficacité sanitaire démontrant une fois encore le décalage entre les grandes injonctions gouvernementales et la réalité du terrain. 

Autant au début de la crise, il y a désormais un an, certaines maladresses pouvaient être pardonnées parce que toute la société française a été débordée en l'espace d'un claquement de doigts, même si nombre de mesures auraient du être prises bien plus tôt, comme en atteste un certain nombre d'échanges entre experts rendus publics au fil des mois. 

Finalement, démonstration est faite que la France n'est pas à la hauteur de ses ambitions et surtout de la prétention de ses répresentants politiques. Il est peut être temps de redescendre d'un étage et faire preuve d'humilité face à la COVID et surtout de pointer nos incapacités structurelles (qui ne datent pas d'hier) et sur lesquelles il va falloir travailler pour demain en tirer une saine expérience. Croire et surtout sans cesse faire croire que notre pays est en capacité de répondre aux exigences du moment est une absurdité inouïe. Il est grand temps de revenir au pragmatisme de terrain et d'arrêter sans cesse de gérer cette crise de défaillance en défaillance. 

 

Laurent Guillaumé