Faits divers

TRIBUNAL DE CHALON - Ce samedi 20 mars en début de soirée, frappé, mordu, pincé sa compagne, battu un de ses chiens, frappé un policier, mordu un policier...

TRIBUNAL DE CHALON - Ce samedi 20 mars en début de soirée, frappé, mordu, pincé sa compagne, battu un de ses chiens, frappé un policier, mordu un policier...

« Dans son état normal, il n’aurait jamais fait ça », dit son ami. Fait quoi ? Le prévenu a 23 ans, il est jugé ce lundi 22 mars selon la procédure de comparution immédiate

.... pour avoir, ce samedi 20 mars en début de soirée, frappé, mordu, pincé sa compagne, battu un de ses chiens, frappé un policier, mordu un policier, insulté tout l’équipage qui portait secours à la femme violentée. Pourquoi cet homme au casier vierge et à la vie globalement paisible, réputé gentil, est-il devenu « un monstre » ?

« Il est devenu fou »
Peu après 20 heures, la police intervient rue du Port Villiers, appelée par un ami du couple : son pote « est devenu fou ». « Une fois de plus, ils ont assuré », dit maître Bibard pour les policiers. Les trois hommes ont dû maîtriser un forcené, intervention physique et personne pour s’en plaindre : sans eux pour l’arrêter, le prévenu pouvait aller loin et vu ses regrets à l’audience, il n’aurait pas supporté d’avoir plus gravement blessé son entourage. Le jeune homme prend du LSD depuis 5 ans, les week-ends, pour « 20 euros par semaine » expose la présidente Caporali. Il y a quelques années il avait fait une crise, ça lui avait fait peur, il avait arrêté pendant 6 mois, dit-il, puis il a repris.

Elle a cru mourir sous l’assaut de son amant aimant transformé en bête sauvage
Pourquoi reprendre ? Parce que la fois où il avait pété une durit, il avait pris « 8 cartons » et en avait conclu que c’était trop. C’est pour cette raison que samedi, il est allé acheter 3 buvards « vers le bowling », et avec sa copine ils ont fait moit moit. Un buvard et demi chacun. Pourquoi ? « Parce qu’on s’amuse, sous LSD, quand ça se passe bien. On voit des couleurs, on réfléchit autrement. » La présidente rebondit : « Est-ce que d’être dans le box, ça vous ouvre une autre piste de réflexion ? » Le prévenu répond sans hésiter : « Oui. J’ai frappé ma femme, je n’y toucherai plus. » Il parle du LSD, mais ça pourrait concerner également la jeune femme qui a dit aux enquêteurs qu’elle envisageait de rompre avec lui. Elle a cru mourir sous l’assaut de son amant aimant transformé en bête sauvage. De quoi flipper, c’est sûr.

Gentil pour de vrai, mais, comme chacun, pas que
Il travaille (contrat d’insertion). Son goût pour les couleurs et l’amusement a bon dos : il était addict au cannabis et à l’alcool, mais « c’est fini depuis 3 ans », sauf que le LSD a pris place de béquille et d’évasion hebdomadaire. Dans son environnement on relève qu’il a trois malinois. Trois, c’est beaucoup, et puis des malinois, c’est particulier. C’est un homme gentil, soit, mais son univers, son monde à lui, n’est pas si paisible que ça, au fond. Voilà une nouvelle piste de réflexion. Le parquet requiert une peine de 8 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans.

« Je suis fort comme Pikachu »
« D’habitude il est gentil, doux, attentionné » a dit la jeune femme. Samedi, ils ont pris chacun leur part de drogue. Au début ça allait. Puis c’est le trou noir. Il commence par demander en boucle l’heure qu’il est, il appelle son pote pour lui demander l’heure également. Puis il commence à frapper sa compagne et à la mordre. Il en fera autant contre les policiers, gueulant « Bâtards, j’ai pas peur de vous, je suis fort comme Pikachu. » Pikachu était devenu ingérable. Méchante bascule. Le prévenu ne saura jamais quelle scène il jouait. Les policiers en ont bavé pour le menotter, dans les escaliers il a fait le mort, entraînant son escorte dans sa chute. Dans le véhicule c’était violent aussi.

Deux ans de probation

« Ce soir-là, patatras, plaide maître Lépine. Il en est conscient. Il sait que c’est inadmissible, il est volontaire pour arrêter le LSD. » Le tribunal le condamne à une peine de 6 mois de prison entièrement assortis d’un sursis provisoire pendant 2 ans, avec obligations de travailler ou de se former, de se soigner, et d’indemniser les victimes (les policiers – la femme ne se constitue pas partie civile). Le jeune homme s’enquiert immédiatement de la façon dont il doit s’y prendre pour payer les indemnités.

Florence Saint-Arroman

Le couple avait pris 1.5 buvard chacun, « pour éviter un bad trip ». Mais ça ne marche pas comme ça, d’autant moins que le buvard ne donne pas la composition exacte du produit : on ne sait pas ce qu’on ingère.
https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues/LSD
« Toute consommation de LSD peut être vécue comme une expérience très traumatisante appelée « bad trip » et qui constitue le principal risque de l’usage de L.S.D. Si le risque de « bad trip » est particulièrement important chez les personnes anxieuses ou à tendance dépressive, il peut toucher tout usager, même la première fois. Il se caractérise par un état de tension et d’angoisse, une perte totale du contrôle de ses émotions. Il peut également entraîner des complications psychiatriques plus sévères. Elles se traduisent par un délire paranoïde, confus (illusions délirantes, perte de contact avec la réalité) et de brusque passage d’un état d’inertie à un état d’excitation, qui peuvent nécessiter une hospitalisation et/ou un traitement médicamenteux »