Chalon sur Saône
Nouveau rassemblement du collectif «Occupons Chalon» devant l'agence Pôle Emploi de Chalon-sur-Saône
Publié le 23 Avril 2021 à 19h44
Membres du collectif «Occupons Chalon» et syndicalistes, ils étaient une cinquantaine à s'être mobilisés, ce matin, devant l'agence Pôle Emploi de Chalon-sur-Saône, pour alerter le gouvernement sur la précarité de leur situation et exiger l'abrogation du projet de réforme de l'Assurance chômage. Plus de détails avec Info Chalon.
Toujours mobilisé contre la réforme de l'Assurance chômage, le collectif «Occupons Chalon» a une nouvelle fois manifesté ce vendredi 23 avril 2021, appelant à un rassemblement à 10 heures 30 devant les locaux de l'agence Pôle Emploi de Chalon-sur-Saône, située au 19 Avenue John Fitzgerald Kennedy.
Des membres des cinq fédérations CGT se sont joints au rassemblement ainsi que quelques Gilets Jaunes du Chalonnais. C'est dans cette même optique que l'Unité Locale de la CGT appelait également à 2 heures de grève le 23 Avril de 10 heures à 12 heures.
Une action était prévue à 11 heures. Pour ce faire, les manifestants s'étaient munis de casseroles, bidons et cuillères en bois «pour faire du bruit afin de dire NON à cette réforme».
Faut-il y voir un joli pied de nez pour la culture réduite au silence par la crise sanitaire?
Les revendications du collectif Chalon, lequel occupe depuis maintenant cinq semaines l'Espace des Arts, s'inscrivant dans le vaste mouvement de grogne des professionnels du monde de la culture, portent entre autres sur la réouverture, dans le respect des règles sanitaires, des théâtres et des lieux de diffusions fermés depuis fin octobre pour cause de pandémie mais aussi sur la prolongation de «l'année blanche» pour les intermittents dont les droits ne sont maintenus, pour l'instant, que jusqu'au 31 août 2021.
Les membres du collectif demandent également un plan de financement fiable permettant la reprise du secteur culturel (salles, festivals, etc) et l'ouverture des droits à l'Assurance chômage à 250 heures pour les primo entrants et les chômeurs en fin de droits. Soit autant de personnes qui n’ont pas encore eu leur statut ou qui se retrouvent en fin de droits... voire dans une très grande précarité.
«C'est autant de personnes qui ne bénéficient pas de l'année blanche et n'ont vraiment aucune aide, c'est un énorme scandale! Nous sommes engagés dans une lutte sociale et nous ne lâcherons rien!», dira à ce sujet, un manifestant.
Un autre participant au rassemblement devant l'agence Pôle Emploi souligne à son tour que la gestion de la crise empêche des millions de personnes de travailler et qu'un chômeur sur deux n'est pas indemnisé dans notre pays où le chiffre historique de 10 millions de pauvres a été dépassé.
«Notre combat est devenu aussi celui de l'emploi de manière générale, et il va bien au-delà des seules revendications du secteur culturel! Il y a trop de gens qui se retrouvent dans des situations impossibles, sans aucun revenu! Certes, l'année blanche, la réouverture des lieux ne résoudront pas tous leurs problèmes mais ça fera avancer les choses. Nous appelons à la mobilisation générale contre le projet de réforme de l'Assurance chômage car c'est là que réside le problème de fond», précise ce dernier.
Pour d'autres excédés par cette situation où leur statut est «remis en cause tous les deux ans», parlant d'«une lutte sans fin pour (leurs) droits».
Une intermittente du spectacle nous expliquera que «sa première nécessité consiste à travailler suffisamment d'heures dans l'année (Ndlr : en l'occurrence 507 heures) pour ouvrir ou simplement conserver ses droits à l'Assurance chômage pendant les périodes sans activité», avouant au passage que cet état d'alerte permanent finit par la fatiguer.
«Comment faire des projets professionnels ou simplement de vie avec une telle épée de Damoclès au-dessus de sa tête?»
Après le concert de casseroles, il y a eu quelques prises de paroles, comme celle de Thierry Barbier, le secrétaire général de l'Union Locale CGT, afin de dénoncer cette précarité que va engendrer la réforme gouvernementale tant décriée.
Beaucoup des professionnels de la culture qui enragent de ne pas être suffisamment entendus par le gouvernement s'inquiètent aussi des conditions de réouverture des lieux de spectacles.
Ils réouvriront un jour mais cela sera-t-il possible pour tout le monde?
Aucune crainte pour les scènes nationales comme l'Espace des Arts toujours occupé par le collectif Chalonnais mais quid des petites structures?
Soulignons que cette situation peut engendrer une rupture d'égalité et surtout entraîner un risque pour la diversité culturelle.
Sans droits sociaux, point de culture pour tous!
Convaincus que l'Espace des Arts doit rester le point de ralliement de toutes les personnes concernées par la réforme de l'Assurance chômage, les membres du collectif «Occupons Chalon», pour qui la surdité du gouvernement est incompréhensible car la précarité ne sévit pas que dans le monde de la culture, appellent à la convergence des luttes.
Décidemment, cette réforme de l'Assurance chômage, qui entrera en vigueur d'ici le 1er juillet, ne passe vraiment pas.
D'autres actions du collectif «Occupons Chalon» sont à prévoir.
(Photos gracieusement fournies par un manifestant)
Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati
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