Ailleurs
A 41 ans, Benoit Charbonneau écume la planète à la recherche de pierres précieuses pour la Place Vendôme
Par Laurent Guillaumé
Publié le 05 Septembre 2021 à 11h01
A 41 ans, Benoît Charbonneau est considéré comme l'un des fournisseurs incontournables en pierres précieuses, pierres fines et perles de Tahiti d’exception pour les Maisons de haute joaillerie de la Place Vendôme. Rencontre pour info-chalon.com
Ce jeune gemmologue ne se contente pas simplement de les sourcer et de les vendre, mais il a aussi à cœur de partager sa passion pour les gemmes et de transmettre son précieux savoir-faire auprès du plus grand nombre.
Comment s’explique votre passion pour les pierres précieuses ?
Depuis tout petit, j’ai toujours été attiré par les minéraux d’une manière générale et par les pierres précieuses et fines en particulier. En effet j’ai toujours aimé les belles choses et tout ce qui brille. C’est ainsi tout naturellement que je me suis orienté vers des études de joaillerie à l’âge de 16 ans. Après 6 années d’études dans ce domaine à l’issue desquelles j’ai terminé major de France, j’ai ainsi décidé de partir travailler à St Barth pendant 6 ans. Afin de compléter cette formation initiale, j’ai ensuite étudié aux USA au GIA (Gemological Institute of America). A l’issue de ces expériences très riches en joaillerie et en gemmologie, j’ai créé ma société GEM SELECTION en 2015. Elle intervient dans la vente de pierres précieuses, les pierres fines et les perles de Tahiti pour les joailliers, les particuliers, les investisseurs et les collectionneurs.
Quelles sont les difficultés pour évoluer dans un tel milieu ?
Comme dans tous les domaines, il faut une formation solide, combinée à un bon relationnel, une capacité d’adaptation importante et enfin une empathie certaine afin de tisser des partenariats solides avec mes fournisseurs présents aux quatre coins du monde. Grâce à ma formation initiale de joaillier, j’ai pour singularité de bénéficier d’une vision large et technique en termes de selection des gemmes que j’achète à travers le monde. Cela me permet d’anticiper les demandes des clients et surtout de connaître les contraintes techniques.
Quels sont les critères sur lesquels vous vous appuyez lorsque vous achetez un morceau de pierre brute ? Y a-t-il parfois des déceptions ?
En fait, j’achète essentiellement des pierres précieuses et fines déjà taillées, ce qui m’évite bien des surprises. En effet l’achat de pierres brutes est beaucoup plus hasardeux au regard de la perte de matières et des inclusions qui, lors de la taille par le lapidaire, peuvent paraître plus importantes que prévu. Néanmoins même taillées, les gemmes que j’achète sont loin d’être bien taillées. De ce fait, cela m’amène à les refaire tailler grâce aux lapidaires présents sur place dans les pays dans lesquels je me source afin de satisfaire le niveau d’exigence souhaité par mes clients. Par ailleurs en cas de doute j’ai toujours avec moi des instruments de gemmologie qui me permettent de vérifier si la pierre est naturelle, traitée ou chauffée. Pour les pierres onéreuses, je fais également réaliser un certificat de gemmologie auprès de laboratoires de gemmologie reconnus afin de certifier chaque gemme achetée sur place. Le prix des gemmes que je sélectionne se situe de 60€ à 80000€ le carat (1 carat = 0,20 gramme) pour la revente auprès des joailliers et des particuliers.
Les seules déceptions rencontrées sur place sont souvent le manque de gemmes de qualité disponibles. A part cela, je ne suis jamais déçu d’un voyage d’achat.
Vous parcourez le monde au plus près du terrain pour dénicher des pierres ?
Je me rends partout dans le monde, à savoir partout où il y a des zones gemmifères. Je me suis rendu dans 55 pays à travers le monde au cours de ma carrière afin de répondre aux différentes demandes que l’on m’a faite, que ce soit pour les Maisons de haute joaillerie, pour les artisans bijoutiers joailliers, pour les particuliers ou les investisseurs.
Dans le prolongement de mes activités de négoce de gemmes, j’ai décidé en 2018 de créer DISCOVERY GEMS afin de partager ma passion à travers des séjours de gemmologie de terrain à travers le monde comme au Sri-Lanka, en Inde, en Thaïlande, au Brésil, en Russie et à Madagascar. Ces circuits en gemmologie sont ouverts aux néophytes et aux professionnels de la joaillerie et de la gemmologie.
Depuis peu, je me suis spécialisé sur les gemmes d’exception pour répondre aux demandes des particuliers pour les accompagner afin d’investir dans les pierres précieuses et les pierres fines dans une logique de diversification de placements grâce à mon expérience singulière et exceptionnelle dans le domaine de la gemmologie et de la joaillerie.
Trouve-t-on encore des pierres précieuses et fines en France ? Quels conseils donnez-vous à nos plus jeunes chercheurs ?
Hélas, la France n’est pas vraiment une terre fertile en pierres précieuses ou pierres fines. Je citerais néanmoins l’Auvergne qui est réputée pour la présence de Saphirs et d’Améthystes, mais malheureusement en quantité trop limitée pour parler de zones gemmifères à grande échelle.
Je conseillerais à tous les passionnés de minéraux et gemmes d’écouter leur cœur et pour les plus téméraires de faire des études dans ce domaine. La gemmologie est une activité passionnante qui permet d’évoluer dans de nombreux domaines. (Expertises, formations, ventes, laboratoires etc...)
Vous avez depuis peu une nouvelle activité concernant les perles de Tahiti, pouvez-vous nous en dire plus ?
Effectivement depuis peu, je réalise des créations en perles de Tahiti montées sur cuir. Les perles de Tahiti sont issues de sécrétions de nacres provenant d’une espèce d’huître particulière appelée la « pinctada margaritifera », cultivées principalement en Polynésie. La nuance de couleurs de la perle de Tahiti varie du noir au gris avec différents reflets comme le vert, bleu, peacock, aubergine, cuivre et bronze.
Chacune de nos pièces est unique et fabriquée à la main, montée sur des lanières en cuir de kangourou qui a la particularité d’être à la fois souple et très résistant. Ces lanières de cuir sont ensuite roulées à la main et assemblées par des noeuds. Chaque pièce peut être portée au quotidien sans aucune contrainte. Je choisis chaque perle personnellement, ce qui nécessite une sélection très particulière pour ne conserver que 5 perles sur 1000 perles produites, en effet je ne conserve que les perles sans défaut. Les prix de chacune des créations varient de 422€ à 26000€ en fonction du diamètre et du nombre de perles désirées.
Comment observez-vous le marché des pierres précieuses avec votre expérience ?
Les gemmes sont des éléments créés par la nature, et donc de fait, rares. Aussi, il est certain que pour certaines pierres précieuses et fines, la demande dépasse déjà l’offre. C’est ce qui explique par exemple la poussée fulgurante du prix des rubis Birmans ou des saphirs du Cachemire.
Par ailleurs, ces pierres précieuses et fines suivent l’engouement qu’ont nos nouvelles générations pour les matières naturelles contrairement aux matières synthétiques, comme le diamant de synthèse, qui a fait parler de lui ces derniers temps mais dont l’image commence déjà à se détériorer puisqu’il n’est pas du tout ce produit écologique qu’on a tant voulu nous vendre. Il est important de savoir que son empreinte carbone est en effet bien supérieure à celui du diamant naturel puisqu’il faut une puissance énergétique phénoménale pour le produire. Son processus de création industriel et donc très loin d’un processus naturel, admirable, inspirant et évocateur grâce aux miracles de la nature, repose en réalité sur une production en série et à une cadence rapide alors qu’un diamant naturel est une matière unique et âgée de plus d’un milliard d’année ! Comme cela a été le cas pour les saphirs de synthèse, et de toutes les autres imitations de pierres précieuses, ces pierres fabriquées industriellement resterons dans la catégorie des « accessoires » et de la bijouterie dite de « fantaisie ».
C’est pourquoi l’investissement dans les gemmes reste une excellente oportunité pour ceux qui souhaitent diversifier leur patrimoine.
Pour en savoir plus : www.gem-selection.com www.discovery-gems.com
-
Prudence absolue au petit matin sur les routes de Saône et Loire
-
Nouveau commerce : ‘La Fabrique’, la boulangerie pâtisserie et salon de thé
-
Une vingtaine de sapeurs-pompiers mobilisée après la découverte d'un véhicule dans la levée du canal à Champforgeuil
-
Le coup de ❤️ d’Info-Chalon pour Madeleine 95 ans en compagnie de ses filles Jocelyne et Martine, son fils Alain et ses gendres Gilbert et Serge.
-
Au volant de sa Mini One sur l'A6, la jeune Parisienne est repartie en train
-
Après Nevers et Auxerre, l'Université de Bourgogne-Europe et le département de Saône et Loire ouvrent une première année de médecine à Chalon sur Saône
-
‘Chez Louis’ dévoile sa nouvelle formule gourmande
-
Pas le moment de faire une prise de sang !
-
A Saint-Marcel, cette année, Raymond Burdin a partagé la vedette avec un invité spécial
-
TRIBUNAL DE CHALON - VIF « Tout le monde dans cette maison porte les stigmates de la violence de monsieur »
-
L'hôpital de Chalon sur Saône recrute - 39 postes à pourvoir
-
Frédéric Brochot, éleveur charolais, gagne contre un castor et contre l’Office Français de la Biodiversité
-
2025 ? Comme un air de déjà vu ...
-
A Louhans, un goût pour les fausses plaques plutôt suspect
-
Un épisode de pollution de l'air annoncé en Saône et Loire et dans toute la Bourgogne-Franche Comté
-
Marie-Claude et Michel ont fêté leurs 60 ans de mariage
-
TRIBUNAL DE CHALON - La fête des conscrits a viré au fait divers
-
De l’émotion à la cérémonie des vœux de Frédéric MOUSSET, directeur du Casino JOA de Santenay
-
Marathon des vins de la côte chalonnaise : 123 courageux ont testé la boucle sud ce dimanche
-
Chalon ... balcon sur le Mont-Blanc !
-
"Nous sommes le dernier filet de sécurité au plus près du terrain !" - Les voeux aux agents de la ville de Chalon et du Grand Chalon
-
Enorme succès de l’Orchestre National de France avec une représentation exceptionnelle