Faits divers

Il arpentait la rue, agité, en donnant des coups sur les carrosseries de voitures rue Denon à Chalon

Il arpentait la rue, agité, en donnant des coups sur les carrosseries de voitures rue Denon à Chalon

Il était énervé, en colère, et sûrement aussi en chagrin. Son chien était mort, il avait des problèmes pour se loger, des difficultés pour travailler.

Des riverains de la rue Denon, à Chalon, ont appelé la police, ont donné une description de l’homme : les policiers le connaissent déjà. Ils le retrouvent rue Saint-Vincent, marchant d’un pas vif et parlant tout seul. C’était en avril 2018, et le voilà à la barre du tribunal de police, ce mardi 14 septembre. A la base, son comportement devait être sanctionné par une composition pénale* mais l’homme, né en 1984, fut incarcéré 2 mois pour une autre cause, puis hospitalisé au CHS. Du coup, ce dossier de creux et de bosses fut renvoyé tant et si bien qu’il arrive au tribunal de police.

« Consommation de multiples toxiques qui ont entraîné une psychopathie » 

Le prévenu a déjà été condamné trois fois pour des dégradations ou destruction de biens, et aussi pour des violences. « C’est quand vous êtes énervé ? » vérifie la présidente Sordel-Lothe. « Oui, quand je suis en colère. » Il vivait en probation ces deux dernières années, alors, comme le rappelle son avocat : « Il y a déjà eu du travail de fait. » De l’histoire de cet homme on n’apprendra rien, si ce n’est qu’il est majeur protégé. Sa curatrice est dans la salle. Que dit l’expertise psychiatrique - obligatoire pour toute personne sous protection civile qui doit être jugée ? « Carences, immaturité affective » et « une consommation de multiples toxiques qui ont entraîné une psychopathie ».

Ne pas banaliser la prise de stupéfiants, cannabis compris

Le rapport souligne aussi une « évolution très favorable » : le processus de décompensation psychotique lié dans son cas à la prise de drogues et les passages à l’acte violents qui en découlent, sont jugulés par l’injection d’un antipsychotique, traitement auquel l’homme consent. Du coup, le sujet en devient « moins dangereux ». Maître Duquennoy s’appuie sur ces éléments pour plaider. Angélique Depetris, substitut du procureur, se saisit de l’occasion pour alerter, again and again, sur la banalisation des stupéfiants, « pas si banals que ça puisque ça peut créer des désordres psychiques et psychiatriques ». L’expert dit que le prévenu voyait son discernement « très altéré » au moment où, ivre de chagrin, de colère et d’impuissance, il donnait du poing sur de la tôle.

Une amende et un désir

Le tribunal le condamne à une peine de 100 euros d’amende. Et à part ça, a-t-il des projets à mettre en œuvre lorsqu’il sortira de l’hôpital, ce qui ne saurait tarder ? Il en a. Il voudrait aller vivre à Mâcon. Pourquoi ? « Parce que j’en ai de bons souvenirs. J’y allais avec mon père après le divorce de mes parents. On allait à la piscine, c’était bien. »

FSA

* https://www.demarches.interieur.gouv.fr/particuliers/composition-penale