Faits divers
Mic-mac entre « amis » Place de l'Obélisque à Chalon-sur-Saône
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 08 Janvier 2022 à 08h29

« Quand les policiers sont arrivés avec leurs armes à la main, j’ai eu peur, j’ai couru. – Ah ! Vous voyez ! Ça fait peur, une arme. – C’était la police ! – Ah ben oui, ils ont de vraies armes. »
Les policiers ont de vraies armes, et lui, il en tenait une fausse. Un pistolet en plastique ramassé, dit-il, vers la voie de chemin de fer, et qu’il a pointé en direction des filles, ce soir du 7 octobre 2021, vers l’Obélisque à Chalon-sur-Saône. Il est jugé à l’audience de comparutions immédiates de ce 6 janvier, mais il comparaît libre -il était sous contrôle judiciaire depuis le 9 octobre- et il est jugé par un seul juge. Il est né en 2003 en Guinée. Il se présente dans sa tenue de travail. Il passe un CAP dans 4 mois et c’est crucial pour lui car il est arrivé en France il y a 4 ans, il fut pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, soit le Département de Saône-et-Loire, et, s’il a un titre de séjour, celui-ci n’est que d’1 an. Son casier est vierge.
Les faits ce soir-là
Le garçon avait « un plan cul », on reprend les termes employés par la concernée : une jeune femme qui vit dans le centre-ville, quartier Citadelle. Il semblerait que le prévenu se soit un peu trop attaché à elle et vive mal la vie très libre de la femme, mais il parle à peine de cela, il met tout sur une histoire d’argent : il lui a prêté quelques centaines d’euros et elle ne l’a pas intégralement remboursé. C’est dans ce contexte que, croisant la femme et sa coloc en descendant du bus au début du boulevard de la République, des insultes fusent, l’arme est pointée. Il a fait tomber son revolver, au bruit elles comprennent que c’est un jouet, mais le gars les colle, elles appellent un ami à leur rescousse, lequel ne trouve rien de mieux que de sortir de son sac à dos une bouteille de Vodka qu’il venait d’acheter. Il en donnera un coup sur la tête du prévenu, lequel maintient à l’audience que l’ami était soul, et le mime agitant sa bouteille en marmonnant des « woooh, euh, woooh », ajoutant : « En vrai, physiquement, je pouvais le manger, le gars. »
Il reste 100 % nature - ce qui est si rare à la barre
Outre cette scène, qui s’est terminée dans l’escalier de l’immeuble où vivent les deux femmes, on reproche au prévenu d’avoir giflé la fille le 28 août, d’avoir pénétré dans leur domicile à deux reprises à leur insu. Or, s’il reconnaît son comportement craignos et violent du 7 octobre en soirée, il conteste tout le reste, et ce, depuis sa première audition. « Ça a été inventé. » Compte-tenu de l’absence totale d’éléments à charge (on n’a que la parole des victimes et elles ne sont ni présentes ni représentées, ne se constituent pas parties civiles, nada) il sera relaxé de ces préventions.
Reste la fameuse scène du 7. Le garçon, animé par une bonne foi qui semble complète attendu qu’il ne cherche pas à lustrer le tribunal dans le bon sens du poil mais reste 100 % nature - ce qui est si rare à la barre -, le garçon en devient drôle. Drôle par excès de naturel, et tout le monde se marre mais sans se moquer de lui, juste parce qu’il introduit dans la salle un air un peu délié, sans corset et sans clichés, il fait entrer la vie dans le prétoire et comme c’est déjà la 5èmeheure d’audience, on relâche un peu.
« Comment vous avez fait, pour venir de Guinée ? »
On relâche, mais pas trop. Le président Dufour ne perd évidemment pas de vue l’instruction qu’il mène, obtient la reconnaissance que le prévenu est bien allé jusque dans l’escalier des victimes, et peut dire en substance au jeune adulte que ça va bien de faire n’importe quoi, genre d’avoir « un plan cul », de lui prêter des sous, et de se trouver pris dans un petit jeu, comme ça, entre séduction et on ne sait quoi, que tout cela n’est pas sérieux et qu’il faudra grandir encore un peu. En substance.
« Comment vous avez fait, pour venir de Guinée ? » l’interroge le président. « J’ai fait Mali, Sénégal, Algérie, Maroc, Espagne, et je suis allé à Paris, la seule ville que je connaissais de nom. » Il dort dehors, il s’entoure de ses bras quand il le dit. Un jour, dans un train « des contrôleurs m’ont chopé, ils ont compris ma situation et m’ont fait descendre, la police était là ». C’était en Saône-et-Loire (si on a bien compris). Il est mineur, il est donc placé sous la protection de l’aide sociale à l’enfance.
« Il s’est fait avoir, et voilà »
Clémence Perreau, substitut du procureur, demande la relaxe pour les violations de domicile, et une peine de 6 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire, « avec l’idée de l’accompagner », pour le surplus ainsi que 500 euros d’amende pour les faits du 28 août. Il aurait giflé la fille puis l’aurait poussée violemment contre une porte qui se serait fendue. « Pas une seule investigation dans le logement, pas de vérification que la porte était abîmée, pas de confrontation », liste maître Marceau qui ajoute que l’ami des filles aurait pu être poursuivi lui aussi pour le coup de bouteille « car celui-ci n’était pas en état de légitime défense ». L’avocat conclut : « Il faut qu’il prenne acte que l’idylle est finie et que son argent est perdu. Il s’est fait avoir, et voilà. »
Sursis probatoire de 18 mois
Le tribunal déclare le jeune homme coupable de violence avec arme (qu’elle soit factice ne change rien à la qualification pénale, ndla), et le condamne à une peine de 4 mois de prison entièrement assortis d’un sursis probatoire pendant 18 mois. Interdiction de contact avec les deux jeunes femmes et interdiction de paraître à leur domicile.
Dispense d’inscription de la peine au B2
L’avocat avait fait une demande de dispense d’inscription de la peine au B2, le tribunal y souscrit, d’une part pour ne pas barrer l’accès à une orientation professionnelle que le jeune homme dit viser, d’autre part « en vue du renouvellement de votre titre de séjour ». Maître Marceau précise que les services de la préfecture ne regardent pas le casier mais le TAJ (traitement des antécédents judiciaires*), et que, par conséquent… « Je sais bien, répond le président, je sais bien, mais… » L’audience est levée.
Florence Saint-Arroman
*https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32727
« Le Taj est un fichier de police judiciaire (police, gendarmerie) utilisé lors des enquêtes judiciaires (recherche des auteurs d'infractions), administratives (recrutement à un emploi sensible...) et certaines enquêtes de renseignement. Il contient des informations sur les personnes mises en cause et sur les victimes. Seuls certains professionnels habilités ont le droit de consulter le Taj. L'accès d'une personne inscrite au Taj à ses informations personnelles dépend du motif de son inscription. »



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