Chalon sur Saône

Mobilisation des travailleurs sociaux devant la mairie de Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 01 Février 2022 à 20h03

Mobilisation des travailleurs sociaux devant la mairie de Chalon-sur-Saône

À l'appel de la CGT Santé et Action sociale, une centaine de salariés de l'action sociale et du médico-social étaient réunies ce mardi 1er février aux abords de la mairie. Les 183 euros d'augmentation de salaire font partie des revendications de ces oubliés du Ségur. Plus de détails avec Info Chalon.

Ils sont surveillants de nuit, femmes de ménage, éducateur spécialisé, animatrice, assistante sociale, conseiller en économie sociale et familiale, psychologue, moniteur éducateur, maîtresse de maison, éducateur jeunes enfants, monitrice d'ateliers, psychomotriciens…  mais ce sont surtout «des oubliés du Ségur».

À l'appel de la CGT Santé et Action sociale, rejointe par FO Action sociale, une centaine de travailleurs sociaux se sont réunis ce mardi 1er février, sur la Place de l'Hotel de Ville, ce mardi 1er février à 14 heures 30.

Cette centaine de travailleurs sociaux venaient principalement de l'AMEC, la Sauvegarde 71, l'UDAF, les Papillons Blancs, la Mutualité Française et l'ADFAAH.

Ce mouvement fait suite à ceux du 7 décembre 2021 et du 11 janvier 2022. 

En effet, depuis plusieurs semaines, les salariés de l'action sociale et du médico-social se mobilisent pour des augmentations de salaire et pour une amélioration de leurs conditions de travail.

Ils dénoncent la dégradation des conditions de travail du secteur social et médico-social, du service d'aide à domicile, de la protection de l'enfance, de l'insertion et du handicap.

«Nous demandons au gouvernement et aux syndicats employeurs de prendre leurs responsabilités. Nous demandons des réponses claires et rapides. Nous demandons d'être en cohésion et en cohérence plutôt que de jouer sur le clivage dans des différences de traitement pour des professionnels du secteur du social et médico-social. Nous sommes les oubliés du Ségur mais nous ne sommes pas invisibles!», lance à l'assistance Céline Cuenot, déléguée syndicale CGT de la Sauvegarde 71.

Sollicités au début de la crise sanitaire et sur le front pendant toute les périodes de confinement et les vagues successives de Covid-19, ils n'ont pourtant pas bénéficié de revalorisation salariale, «même pas une prime!», précise la militante CGT.

En effet, depuis plus de 20 ans, leurs salaires sont en berne.

«Nous sommes des salariés méprisés, exploités et oubliés de la société!», poursuit-elle.

Pour rappel, la valeur du point était de 3,40 euros en 2000, il est passé à 3,82 en 2021, soit une augmentation de 12,35%. 

Comparativement, le SMIC lui a augmenté de 46,83% sur la même période.

«Nous avons perdu près de 30% de pouvoir d'achat. Nos professions elles-mêmes se précarisent : de plus en plus d'entre nous ont des difficultés financières liées à des dépenses courantes : logement, transport, énergie, carburants, alimentation, éducation des enfants... Nous ne demandons pas l'aumône, une juste reconnaissance et de pouvoir vivre décemment», indique la syndicaliste.

Concrètement, l'Intersyndicale demande une augmentation de salaire de 183 euros, «pour un rattrapage général de 300 euros» et le maintien et l'amélioraton des nos conventions collectives.

«Les 183 euros, ils sont prêts à les donner à condition de mettre à plat et démanteler les différentes conventions collectives pour les fusionner dans une convention de bas niveau et mettrait fin à tous nos acquis sociaux. Depuis le début, FO dénonce cette convention unique», nous explique Isabelle Brussier, trésorière du SDAS 71 de FO.

Comme nous l'indique Martial Petit, délégué CGT de l'AMEC et membre de l'US Santé Action sociale, l'Intersyndicale veut une convention unique qui prend en compte les nouveaux métiers et qui réévalue les grilles salariales.

Toujours concernant les conventions, la CGT et FO soupçonnent NEXEM et la FEHAP (les deux principales organisations professionnelles des employeurs du secteur social, médico-social et sanitaire) de s'être rapprochées en vue de faire cette convention unique nivelée par le bas.

Autres revendications du mouvement : l'augmentation de la valeur du point, la sauvegarde et l'extension des congés trimestriels et d'ancienneté, la défense des diplômes, la prise en compte de la charge de travail, la fin des contrats précaires, l'arrêt des glissements de tâches et l'obtention de véritables moyens et de politiques forts.

«Je suis en contact avec Pierre-Paul Seince (Ndlr : responsable CGT de l'Union fédérale de la Santé et de l'Action sociale) pour d'autres actions à venir», précise Martial Petit.

Donc, affaire à suivre...

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati