Vous changez le a par le e, et Goldman fusionnera avec Goldmen de façon incandescente en mars à Chalon...

Vous changez le a par le e, et Goldman fusionnera avec Goldmen de façon incandescente en mars à Chalon...

Il reste quelques places…Interview d’Alain Stevez pour info-chalon.com, chant –lead guitare-clavier

Près de deux décennies après sa mise en retrait de la vie publique, Jean-Jacques Goldman peut dormir sur ses deux oreilles. Effectivement, en adoubant officieusement le groupe Goldmen, c’est en quelque sorte une passation de pouvoir qui s’est opérée en douceur. L’occasion de s’en rendre compte de visu et tout ouïe le vendredi 11 mars 2022 à 20h30 à Chalon-sur-Saône, salle Marcel-Sembat.

Cette fois toutes les conditions semblent réunies

Avec six hommes dans le vent de l’Histoire musicale, d’un coup d’un seul c’est le tribute Goldmen (littéralement hommage puis hommes en or) qui s’en viendra partager l’immense patrimoine de Jean-Jacques Goldman sur la scène chalonnaise d’ici peu de temps. D’abord programmé le 10 avril 2020, ajourné à cause de la covid-19, repoussé au 9 janvier 2021, le fameux « Jamais deux sans trois » trouvera enfin sa conclusion le mois de mars prochain. Pas trop tôt, diront les adulateurs d’un chanteur déclaré personnalité masculine préférée des Français à neuf reprises dont, encore, en 2021…Ambiance enflammée à prévoir  le 11 mars, avec Goldmen qui mettra les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu…  

Deux ans que le public chalonnais vous attend de pied ferme. Une pression bienfaisante, et l’obligation d’être au zénith de votre forme ?

« Pour ça, il y en a qui font du sport, il y en a qui se préparent mentalement, d’autres qui travaillent leurs instruments, bref tout le monde y met un peu du sien pour essayer d’être en forme. C’est exactement ça, c’est un truc de dingue la forme qu’il faut pour entrer dans ces arènes qui sont quand même immenses et qui nous donnent un stress incroyable en effet. »

Que s’est-il passé au plan artistique depuis le début de la pandémie ?

« Pendant les périodes de confinement, John, le saxophoniste, et moi, faisions quelques lives internet, et sur Facebook. On a créé un buzz avec Eve Petry, une chanteuse de l’est, qui a chanté avec moi «Là-bas », donc virtuellement, elle m’a envoyé sa vidéo, son son. On a fait un buzz avec 160.000 vues sur Facebook. Nous avons vécu musicalement ce confinement bien sûr sans rien lâcher. »

Etait-ce un pari osé, la constitution de Goldmen ?

«Ca remonte à 2010. Je ne vais pas dire osé, parce qu’oser faire de la musique je ne pense pas que ce soit une réalité. On aime faire la musique, donc on ose toujours, peu importe la musique que l’on essaye de faire, après ça fonctionne, ou ça ne fonctionne pas. Disons que nous nous sommes lancés dans un défi plus qu’on a osé, et puis il s’est avéré que ça a répondu directement à l’attente du public, qui était en manque de Jean-Jacques. On a tout de suite vu que ça marcherait plus ou moins  dès la première date. »

Où se nichent les difficultés pour chanter du Goldman ?

«Ce sont surtout les aigus, c’est ça le plus compliqué, parce que Goldman a une voix très, très haut perchée. Il a changé les tonalités de certains morceaux pour chanter en live parce que je pense qu’il n’aimait pas sa voix aiguë. Il a voulu un peu changer et déchanter comme il l’a fait aussi pour d’autres chanteurs. Mais même avec les changements de tonalité qu’il s’est permis sur ses concerts, ça reste quand même des chansons haut perchées, et il faut une tessiture assez aiguë pour chanter du Goldman. J’ai cette chance d’avoir une tessiture aiguë et de pouvoir le chanter. »

Goldman ou Goldmen, la frontière n’est-elle pas de plus en plus mince aux yeux des fans ?

« On ne parle plus que de nous, peut-être pas, ça me fait plaisir que vous me le disiez, mais c’est triste parce qu’alors on ne parlerait plus de Jean-Jacques. De toute façon Jean-Jacques est toujours le n°1 des Français, donc il n’y a pas de souci à se faire là-dessus. Disons que l’on prend une place qu’il a laissée libre et qu’il aime laisser libre, puisqu’il aime qu’on chante ses chansons. Comme je dis toujours, on est comme le public, sauf que nous on a les outils pour les chanter : on a les guitares, la batterie, c’est comme s’il se passait une communion dans nos concerts. On le fait pour tous ceux qui sont présents sur place. »

A quelque chose malheur est bon. Si le chanteur adulé ne s’était pas soustrait au milieu, le destin de votre tribute n’eût pas été identique…

«Oui, s’il ne s’était pas arrêté en 2002, on n’aurait pas ce succès-là, je ne pense pas, parce que le succès est surtout dû aussi au fait que les gens sont en manque de Jean-Jacques. Ils essaient de venir revivre les moments et l’énergie scéniques de Goldman sur scène, c’est ce que l’on nous dit à chaque fois. Les gens nous disent que cette énergie-là leur rappelle les concerts de Goldman. Donc en effet, s’il était encore là, on n’aurait pas cette opportunité, c’est clair. »

Avez-vous eu des contacts avec Jean-Jacques ?

« Je l’ai rencontré il y a quelques années à la SACEM. Je l’ai remercié, il m’a dit qu’il n’y était pour rien…Donc ça, c’est du Jean-Jacques tout craché ! Ensuite, il y a eu des fans qui lui ont écrit, qui lui ont parlé de nous. Il a répondu, nous nous sommes empressés de noter la petite phrase sur le site internet de Goldmen, parce que c’est quand même une fierté : il a dit qu’il aimait bien le groupe Goldmen, qu’il me connaissait, qu’il trouvait que c’était un bon esprit musicien, etc. Tout dernièrement, j’ai un ami qui l’a rencontré dans un « Ouigo » à Lille, et il a fait tout le trajet dos à dos avec Jean-Jacques. Ce n’était quand même pas rien, c’était très curieux d’ailleurs, car il avait une chance sur combien ? Il lui a demandé un selfie, et lui a demandé s’il connaissait les Goldmen ; il a répondu « Oui, oui »,  et ajouté : » Alain a un défaut, il chante mieux que moi MAINTENANT ! »

Quels sont les titres que vous préférez interpréter ?

«On aime tous « Le coureur », car c’est une chanson piégeuse, compliquée à faire, et nous quand on est musiciens, on aime bien les défis et les challenges. La chanson à chanter, pour moi c’est « Il suffira d’un signe », elle est très physique dans tous les sens du terme. Ma chanson préférée reste quand même « Le coureur », et il y a cet album « En passant », qui est pour moi un album incroyable de sa carrière. » 

Et le public, lui, se pâme d’admiration devant lesquels ?

«On a un « Waouh ! » quand j’annonce « Comme toi », là les gens applaudissent. Après, « Là-bas », on l’a fait récemment au Zénith de Lille avec une chanteuse qui était invitée, les gens applaudissent en intro, mais je crois que les gens aiment toutes ses chansons. Après, tout un chacun aime sa chanson. Il y a des chansons attendues aussi : « Il suffira d’un signe », « Encore un matin », « Au bout de mes rêves »… »Je te donne » plaît beaucoup. »

Qui sont vos partenaires sur scène, et s’agit-il d’un spectacle goldmanien à 100% ?

«C’est goldmanien à 100%, puisque nous ne jouons que des titres de Jean-Jacques Goldman, même de la période de départ Fredericks Goldman Jones. Sinon, les personnages sur scène, il y a Pierre-Henri à la basse, John au saxo et aux percus, Laurent au clavier et aux chœurs, Jeremy à la batterie, et puis Manu à la guitare et au chant. Ils sont tous choristes, sauf Jeremy.» 

 

Renseignements/réservations :

A Chalon Spectacles : 03 85 46 65 89 – [email protected]  -

 

Photos : DR                                                                                        Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                                            [email protected]