Bourgogne
Un plan État-Région pour la filière automobile en Bourgogne-Franche-Comté
Publié le 13 Mars 2022 à 20h40
La filière automobile sera profondément transformée dans les prochaines années : transition vers le véhicule électrique, digitalisation, changement des habitudes de consommation... La filière est d’ores et déjà confrontée à des défis majeurs liés au COVID-19, aux tensions d’approvisionnement ou encore à la hausse des prix de l’énergie, phénomènes accentués par la guerre en Ukraine.
L’automobile fait partie de l’ADN de la Bourgogne-Franche-Comté. La filière compte plus de 350 établissements et près de 45 000 salariés, hors intérim et représente 5,1 % de l’emploi salarié régional soit près du tiers de l’emploi industriel.
Pour aider les entreprises, les salariés et les territoires à affronter les défis majeurs qu’ils auront à relever, l’Etat et la Région Bourgogne-Franche-Comté décident de lancer le Plan Auto BFC.
Cette mobilisation inédite repose à la fois sur le plan national pour l’automobile de l’Etat, et sur la feuille de route automobile de la Région adoptée le 26 janvier 2022.
Conçu pour apporter des réponses concrètes aux enjeux de la mutation de la filière automobile, le Plan Auto BFC élaboré par l’État et la Région se décline en trois volets :
La FIMA s’attachera dès mars 2022 à accompagner les sous-traitants de la filière automobile dans un délai de 18 mois maximum.
Son objectif est triple :
- Disposer d’un état des lieux complet de l’impact sur les sous-traitants implantés en région,
- S’assurer que chaque sous-traitant dispose d’un plan stratégique et se voie proposer rapidement l’outil adapté à sa situation,
- Anticiper et accompagner les entreprises qui seraient en difficulté : perte de marché, diversification, rupture technologique.
La FIMA s’appuie sur la mobilisation d'une quinzaine d’agents spécialisés des services de la Région, de l’Etat et de l’Agence Economique Régionale. Elle sera ponctuellement renforcée par des partenaires locaux comme Bpifrance, le PVF, PFE, UIMM, Banque de France, Urssaf, FIEV, réseaux bancaires qui auront la possibilité de faire remonter à la FIMA des points de vigilance particuliers. Le réseau consulaire à travers les CCI sera également associé à la démarche. Enfin, les intercommunalités auront un rôle particulier à jouer car elles connaissent le tissu économique de leur territoire. Une coopération étroite avec la FIMA permettra d’identifier les entreprises prioritaires à visiter. Au regard de leur compétence sur l’immobilier d’entreprises, les intercommunalités seront amenées à contribuer au développement des projets industriels.
Les membres de la FIMA ont travaillé avec l’INSEE et de nombreux partenaires (Dreets, AER, CCIR, Banque de France, Emfor, Pôle véhicule du futur, Pôle emploi, Urssaf) pour affiner la liste des établissements de la filière automobile.
En fonction de la taille de l’entreprise, de leur niveau de dépendance à la filière automobile et à d’autres points d'alerte (situation financière, dépendance au moteur thermique), la FIMA priorisera ses visites dans les entreprises. Lors des visites, les membres de la FIMA pourront orienter les entreprises vers les dispositifs appropriés.
Durant la phase de test, neuf sous-traitants ont d’ores et déjà été visités.
Le dispositif choc industriel mis en place par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), dans le cadre du programme Territoires d’industrie, répond à la diversité des situations dans les territoires.
Cette mission s’organise en deux temps :
- La détection de projets d’entreprises ou de projets collectifs, financés par l’Etat ou par la Région,
- La détermination d’axes stratégiques pour le territoire, à travers une feuille de route industrielle partagée à horizon de 5 ans,
En Bourgogne-Franche-Comté, cette mission a déjà été engagée de façon « curative » sur deux territoires d’industrie. D’abord, dans le Haut-Jura suite à la fermeture de la fonderie MBF Aluminium, et depuis la semaine dernière, dans l’Yonne suite à l’annonce de la fermeture de l’entreprise Benteler à Migennes.
L’Etat et la Région ont décidé d’amplifier cette démarche, en faisant de la Bourgogne- Franche-Comté une région pilote du déploiement du dispositif de façon « préventive ».
Ainsi, d’ici la fin de l’été, d’autres territoires d’industrie seront accompagnés à travers un conventionnement entre l’ANCT et la Région, en cours de discussion.
Sans attendre cet accord global de déploiement, la Région réservera une enveloppe financière pour mettre en œuvre les conclusions de l’étude « choc industriel » réalisée sur Saint-Claude par l’Etat et l’ANCT.
Les mutations de la filière automobile auront des conséquences importantes sur l’emploi sur le territoire régional ainsi que sur les compétences recherchées par les entreprises.
De nombreux outils existent déjà et certains seront renforcés :
- L’accord AREFE (appui régional à l’effort de formation des entreprises) dédié aux sous-traitants de l’industrie automobile en Bourgogne-Franche-Comté, signé en 2019 avec l’Etat et l’opérateur de compétences interindustriel (OPCO2I).
Il permet de favoriser et d'accompagner le développement d’actions structurantes visant le maintien, le développement de l’emploi, des compétences et des qualifications ainsi que la sécurisation des parcours.
- La GPECT (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences Territoriale) sera renforcée. Une feuille de route Etat/Région permettant de mobiliser des moyens coordonnés a été votée en novembre 2021 et sa mise en œuvrepermettra d’accentuer cet accompagnement.
La GPECT est une démarche prévisionnelle coordonnée d’entreprises et d’acteurs locaux destinée à anticiper et à accompagner les mutations économiques d’un territoire.
- Le dispositif TRANSCO, « transitions collectives », a fait l’objet d’un protocole Etat- Région en 2021. Il a pour objet d’assurer la reconversion des salariés dont l’emploi est menacé à moyen ou long terme en les accompagnant vers des métiers porteurs à l’échelle de leur territoire. Il vise à penser les restructurations d’entreprise différemment, avec une forte dimension d’anticipation et une place importante redonnée au dialogue social.
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