Faits divers

A bord d'une voiture volée, ils venaient de voler des marchandises sur la zone de Chalon Sud

A bord d'une voiture volée, ils venaient de voler des marchandises sur la zone de Chalon Sud

Ils conduisaient une voiture volée. La police les a arrêtés le 18 mars sur la zone commerciale de Chalon sud. Ils avaient volé pour 1500 euros de marchandises sur la zone commerciale de Chalon Sud.

La police arrête trois hommes dont un mineur 

Le magasin appelle la police le 18 mars en fin d’après midi : un homme a franchi les caisses en courant, un sac à la main. Le personnel désigne aux policiers un individu qui se trouve encore sur le parking. La police le tient à l’œil et observe qu’un autre homme arrive, donne à l’autre, le plus jeune (mineur, 17 ans) une veste et un paquet. Un autre est dans la voiture, une Modus. Le plus jeune enfile la veste et monte à l’arrière. La voiture démarre, le troisième monte dans la voiture dans le rond-point proche du magasin Darty. La police intervient, il faudra sortir une arme pour obtenir que le conducteur coupe le contact. 

Des vols, à bord d’une voiture elle même volée 

Les trois sont placés en garde à vue. Les deux majeurs sont jugés en comparution immédiate, ce lundi 21 mars. Le printemps commence mal. Ils sont nés en Algérie, l’un en 96, l’autre en 93. Yasser a donc 29 ans, est domicilié à Paris 19e chez un compatriote. Il a reçu une obligation de quitter le territoire français, n’a pas de permis de conduire enregistré en France mais a passé son permis dans son pays. On lui reproche d’avoir volé 10 boîtiers d’écouteurs sans fil au magasin Boulanger, un sweat BMW Motorsport, ainsi que le recel de la Modus, déclarée volée en novembre 2021 à Marseille. 

Un sac tapissé d’alu

Le second prévenu est âgé de 29 ans, il est domicilié à Saint-Etienne mais passe le plus clair de son temps à Lyon, où il travaille, dit-il. Il reconnaît vol veste et baskets Nike au préjudice du magasin Intersport. La voiture : nul ne savait qu’elle avait été volée en dépit de l’absence de papiers... Un pote de Vaulx-en-Velin l’avait prêtée... Bon. La fouille du véhicule a exhumé : des baskets Nike, neuves, une pince coupante, un cutter, un sweat BMW avec son antivol, 2 vestes de la marque Nike, un sac Lidl dont le fond est tapissé d’aluminium, et les boîtes d’écouteurs sans fil. 

« On venait faire un tour »

« Vous veniez faire quoi à Chalon-sur-Saône ? demande le président.

- On venait faire un tour. 

- Il y en a pour 1500 euros de marchandises. C’est pas juste pour vous, les dix paires d’écouteurs.

- On n’est pas venus pour voler.

- Vous êtes venus avec un sac aménagé spécialement pour commettre des vols.

- On ne l’a pas préparé. »

Ce court échange synthétise le gros des débats. Alors même qu’ils ont « reconnu leur culpabilité », plaidera maître Faure-Revillet. 

CESEDA versus la vie, y compris fiscale 

Ça se corse lorsque l’un des prévenus parle de ses fiches de paie. Le tribunal soupçonne que ce sont des faux, ou qu’alors elles n’existent pas. Or on a connu des personnes en séjour dit irrégulier puisque non autorisé administrativement par l’Etat français, travailler, chez des compatriotes la plupart du temps, faire dument des déclarations d’impôts. A partir de là on comprend que pour un juge pénal, l’interdiction administrative de travailler empêche logiquement tout travail, mais cela existe pourtant, et l’administration fiscale remplit son office. Une des mains ignore donc ce que fait l’autre, il en va des administrations comme des hommes. 

« Tout démontre qu’il s’agissait là d’une expédition »

Marie-Lucie Hooker, substitut du procureur, ne croit pas, elle, que ces hommes ignoraient que la voiture ait été volée, « mauvaise foi », dit-elle. Ils arrivent ensemble sur la zone, deux d’entre eux vont chez Boulanger, le troisième chez Intersport. Ils sont arrêtés ensemble, dans la voiture. « Tout démontre qu’il s’agissait là d’une expédition. » Il ressort du fichier TAJ d’autres faits impliquant les deux prévenus, « ils ont échappé aux poursuites jusqu’ici ». A Chalon, « expédition lucrative », pour laquelle elle requiert deux peines de quelques mois de prison ferme avec maintien en détention assortis de mois de prison avec sursis.

Il avait volé deux chaussures gauches

Maître Faure-Revillet plaide qu’ils ont donc reconnu les faits, elle demande une relaxe pour le recel de véhicule parce qu’ils avaient un certificat de cession daté de janvier 2022, « pourquoi se seraient-ils interrogés sur sa provenance ? » Elle plaide aussi qu’ils ne sont ni professionnels du crime, ni trafiquants, ni endurcis. Le second prévenu a volé une paire de baskets, certes, mais deux chaussures gauches, « l’une de taille 43, l’autre de taille 46 ». Celui-ci est accessible au sursis simple. Pour Yasser, il était avec un mineur certes, mais un gaillard qui semble majeur. Il a volé 10 paires d’écouteurs, pour les revendre, mais il est « dans une situation délicate », travaillant en deux endroits, or l’un des deux ne le paie pas. L’incarcérer alors que ce sont les premiers faits qu’on lui reproche... l’avocate demande un sursis simple pour lui aussi. 

Prison, ferme et avec sursis 

Le tribunal considère qu’Ahmed est le meneur, le condamne à la peine de 8 mois de prison dont 5 mois avec sursis. Il est maintenu en détention pour la partie ferme. Aucun aménagement n’est possible vu sa situation administrative. Le second prévenu est relaxé du chef de recel de la voiture, etcondamné à 6 mois de prison avec sursis. 

FSA