En spectacle à Chalon-sur-Saone, Anne Roumanoff s'est livrée à info-chalon.com

En spectacle à Chalon-sur-Saone, Anne Roumanoff s'est livrée à info-chalon.com

Superstitieux s’abstenir…ou se rebeller ! Apprenez que l’humoriste Anne Roumanoff se répandra en propos pas obligatoirement policés lors de sa venue à Chalon-sur-Saône le vendredi 13 mai à 20h, salle Marcel-Sembat. Interview pour info-chalon.com

Vers une revitalisation de l’existant

Anne Roumanoff n’a pas pour habitude d’édulcorer le fond de sa pensée, c’est, n’exagérons rien, plutôt vers la propension à prendre sans interruption  le contrepied des faits avérés qu’elle se dirige. Par conséquent, exit « appeler un chat un chat », et vive le détournement des comportements sociétaux peu ou prou usuels ! A Chalon celle qui est l’officière de l’ordre des arts et des Lettres, par ailleurs chevalière de l’ordre national du Mérite, devrait-elle pourfendre la chape de plomb des pisse-froid, réussissant le tour de force durant le laps de temps qui lui sera imparti d’un tour de passe-passe destiné à l’allègement des tracas personnels. Du haut d’une expérience de trente-cinq ans échafaudée par le théâtre, le cinéma, la télé, les doublages, la pub, la presse écrite, la radio, les publications…

A Chalon les sujet s’empileront pour rendre les gens hilares ?

« On essaie, en tout cas les gens sortent de mon spectacle très contents, ils disent qu’ils oublient leurs soucis. En fait c’est un spectacle qui parle de l’époque actuelle, il y a des choses sur la vie quotidienne : les femmes, les femmes divorcées, les sites de rencontre, des sujets sociaux, du politiquement correct, du mouvement #MeeToo, et puis je parle bien évidemment des présidentielles, de l’Ukraine, également d’une voyante, d’une femme qui a du mal avec Internet… »

Ecrire pour soi puis incarner, est-ce plutôt gratifiant ou casse-gueule ?

« Ni l’un ni l’autre, puisque je fais ça depuis plus de trente ans. Oui, c’est bien parce que l’on a une totale liberté. »

Qu’est-ce qui fait le plus rire les femmes et les hommes, autrement dit l’humour est-il clivant et sexué ?

« Non, pas du tout, ni clivant ni sexué. Il n’y a pas de différences entre l’humour des hommes et des femmes. Les hommes et les femmes rient beaucoup à mon spectacle. »

 

Tout allait bien en janvier 2019 pour le lancement de votre dernier spectacle en date, mais depuis…

«Il s’est passé des choses, c’est pour ça que j’ai changé le titre, mon spectacle s’appelle : « Tout va presque bien ». Je parle aussi des masques, des gels, des vaccins, des tests… »

 

Que vous interdisez-vous ?

« Je ne m’interdis rien, du moment que ça m’amuse et que ça touche les gens.»

 

Les différents publics rencontrés de-ci de-là se marrent-ils tous des mêmes choses ?

«Il ya des différences quand on va jouer à l’étranger.  J’ai déjà joué aux Etats-Unis, en Tunisie, au Maroc…là il y a une vraie différence. Sinon, en France les gens ont tous les mêmes références. Il y avait une différence quand j’ai démarré il y a une trentaine d’années, parce qu’il y avait une différence entre Paris et la province, mais maintenant avec les réseaux sociaux tout le monde a le même niveau d’information. »

 

La scène, un espace de liberté à nul autre pareil ?

« Ah oui, vraiment, car il n’y a pas de traces, on n’est pas filmé, enregistré. C’est ça l’avantage, la scène est un des endroits où on est le plus libre au monde.»

 

Quelles qualités doit posséder une bonne et un bon humoriste ?

« Déjà, de faire rire les gens, c’est la base. C’est un talent que l’on a ou que l’on n’a pas, après il faut travailler, surtout ne pas copier les autres, chercher à  être original, ç développer son propre style. »

 

Humoriste en 2022, un métier à haut risque ?

« Je ne sais pas si c’est à haut risque. Il ne faut pas dire ça, mais c’est un pouvoir, une liberté que l’on a de pouvoir dire ce que l’on pense, ça ne se fait pas en cinq secondes. Je veux dire que quelque part, ça induit des responsabilités. »

 

Caressez-vous un projet artistique particulier ?

« J’ai un projet de film, « Qu’est-ce qu’on va faire de toi maman ? » (premier long-métrage de cinéma NDLR),  que j’espère tourner cet été ou à l’automne. »

 

De quoi êtes-vous la plus fière ?

« Que ça dure depuis si longtemps, parce que ce n’est pas rien. Me constituer un public qui vient à mes spectacles, c’est génial. Des jeunes aussi viennent me découvrir, c’est vachement bien, ça fait plaisir. »

 

 

 

 

Crédit photo : DR                                                                        Propos recueillis par Michel Poiriault

                                                                                                       [email protected]