Chalon sur Saône

Quatre morts violentes en quelques heures ... et beaucoup de questions

Quatre morts violentes en quelques heures ... et beaucoup de questions
Quatre morts violentes en quelques heures ... et beaucoup de questions
Quatre morts violentes en quelques heures ... et beaucoup de questions
Quatre morts violentes en quelques heures ... et beaucoup de questions

Le Procureur de la République de Chalon-sur-Saône a fait un point sur l'enquête après le terrible drame de ce début de semaine. Les explications d'info-chalon.com

L’histoire de Jonathan Cune, né en 1984 dans les Vosges, et installé à Chalon-sur-Saône comme gérant d’une auto-école, ne s’est pas totalement achevée dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 mai, au bas du pont de la Caille, à Cruseilles en Haute-Savoie. Son corps a été identifié par ses empreintes digitales mais pour le reste l’homme laisse derrière lui des corps sans vie, du sang, et bien des questions aujourd’hui encore sans réponses.

L’émoi qu’ont suscité les découvertes successives dimanche 8 mai en soirée, d’une femme égorgée sur le parking de la zone Californie à Saint-Rémy, puis, sur l’indication de son compagnon qui a dit à la police que c’est son patron qui lui avait donné rendez-vous en cet endroit déserté le dimanche, de deux autres corps au domicile dudit patron à Gergy, cet émoi et les questions pressantes des journalistes ont conduit Patrice Guigon, procureur de la République de la juridiction, à donner une conférence de presse ce mardi 10 mai. Les colonels Guillaume Dard, commandant du groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire, et Olivier Belcourt, commandant de la section de recherches de Dijon, en charge de l’enquête, étaient présents.

Un couteau « plutôt de type poignard »

La première victime perdait la vie lorsque son compagnon et son frère l’ont découverte, sur le siège passager de sa propre voiture. La police a trouvé un couteau « plutôt de type poignard » sous elle, dont les analyses sont en cours. Dans la foulée, des gendarmes du PSIG ont découvert l’ex-compagne de Jonathan Cune et leur fille, 5 ans, mortes, dans le hall d’entrée de la maison à Gergy. 
Une maison dans laquelle elles ne vivaient plus, car le couple, non marié, s’était séparé fin 2021, et madame s’était installée avec sa fille pas loin de Beaune. Le samedi 7 mai elle était venue, accompagnée, à Gergy « récupérer ses dernières affaires » explique Patrice Guigon, et puis le dimanche 8 mai, la petite a passé la journée avec son père. Ce fut sa dernière journée.

Quant à l’auteur présumé, le mandat de recherche était envoyé à Europol, au cas où il aurait cherché à quitter le pays. Son véhicule fut trouvé sur la commune de Cruseilles dans la nuit de dimanche à lundi. A l’aube, le peloton des gendarmes de haute-montagne d’Annecy est parti à la recherche de son corps.

« On ne peut pas, à ce stade, se prononcer »

Les questions ne manquent pas : pourquoi ? Pourquoi la femme et la fille ? Surtout : pourquoi la secrétaire ? Les trois adultes se connaissaient, c’est la seule certitude qu’ont les enquêteurs ce mardi. Sur tout le reste, « les enquêtes vont se poursuivre pendant quelques semaines, pour permettre d’apporter le plus de réponses possibles aux familles, pour lesquelles nous avons une pensée » dit le procureur de la République. Le colonel Belcourt insiste : « Nous travaillons avec des hypothèses, et on ne peut pas, à ce stade, se prononcer. »

Deux autopsies étaient en cours au moment de la conférence de presse, ce 10 mai en fin de matinée, deux autres auront lieu demain mercredi. En tout état de cause Patrice Guigon attendra que les investigations en cours soient bouclées pour communiquer à nouveau sur les informations qu’elles apporteront. La gendarmerie travaille sur les environnements familiaux, personnels, professionnels, des victimes ; exploite la téléphonie ; attend le retour des analyses techniques et les rapports des autopsies.

Quatre morts violentes en moins de 12 heures

L’ex-compagne de Jonathan Cune était technicienne de laboratoire au centre hospitalier William Morey de Chalon, elle avait entre 30 et 35 ans. La secrétaire de l’auto-école devait avoir 2 ou 3 ans de moins qu’elle. Ces faits ne nous racontent rien, si ce n’est l’immense tragédie que ces deux femmes et une fillette qui allait entrer au cours préparatoire soient mortes de mort violente. L’auteur très fortement présumé s’est ensuite donné la mort, c’est du moins l’hypothèse privilégiée (et qui attend confirmation). Ça fait quatre. Quatre morts violentes en moins de 12 heures. Lui, il avait eu un fils d’une première union, ce drame ne manquera pas de le frapper également. Et, bien sûr, il n’y aura pas de procès pour venir tramer ce gouffre. Les gendarmes en sont bien conscients, qui œuvrent pour donner aux familles de quoi le border.

Florence Saint-Arroman