Chalon sur Saône

A F T E R, la fête se termine en fatras, et après ?

A F T E R, la fête se termine en fatras, et après ?

Programmé dans le cadre du focus ‘Dans quel monde vivons-nous ?’, Tatiana Julien, chorégraphe, membre du vivier d’artistes de l’Espace des Arts, Scène nationale Chalon-sur-Saône, a présenté ‘A F T E R’ qui s’intéresse au déclin dans toute sa superbe où les hommes inconscients, s’enivrent et s’ébattent.  La fête termine sur un fatras, un amoncellement de choses brisées, d’êtres aussi certainement qui gagné par leur animalité vont se retrouver dépouillés de tout ; la danse se fait primitive, le geste ‘fonctionnel’. Après, il faut prendre conscience, pas trop tard, apprendre à se réinventer un peu avant que le chaos ne dévore tout.

Ici, c’est déjà l’A F T E R, quand les corps sont sales, échaudés, embrumés de vapeurs alcooliques. On boit, on s’amuse mal - on s’amuse quand même -  l’existence au bord du gouffre. Les corps s’entrechoquent malgré leur solitude, crient leur famine, touchent « un degré zéro de l’être humain. » Décors grandioses, esthétique léchée, il n’y a pas que sur scène où se déroule le spectacle. Les interprètes vont et viennent et la salle est aussi sous le feu des projecteurs, là se joue aussi la fête. Ce bal des insouciances donne lieu à des départs, certains spectateurs quittent cette fête sans attendre l’après, sans voir une brèche qui s’ouvre sur du lumineux, et ensuite ?

Un grand bravo !

SBR