Agglomération chalonnaise
SPECTACLE ANNULÉ – Sandrine Sarroche : « le rire est la seule chose contagieuse et bonne à la santé »
Par Nathalie DUNAND
Publié le 23 Mai 2022 à 18h17 , mise à jour le 25 Mai 2022 à 15h49
« C’est corrosif, c’est bon et ça fait du bien ! » Les médias sont unanimes sur l’effet Sarroche, la « décodeuse décapante de l’actu ». Rire de tout, mais avec talent et tendresse, on en a bien besoin ! Et l’humoriste le réalise brio : chanter, danser, jouer juste et faire rire, elle sait tout faire ! Une artiste complète en fait.
Un spectacle d’humour et musical qui s’annonce à Chalon, le vendredi 3 juin.
Nathalie Dunand : Vous lanciez en 2007 le premier de vos one woman shows. À partir de 2017, vous devenez, en plus, chroniqueuse pour Paris Première puis RTL. Qu’est-ce que cette deuxième expérience vous apporte ?
Sandrine Sarroche : Davantage de visibilité, c’est certain : j’ai commencé dans des toutes petites salles, aujourd’hui, le public vient plus nombreux.
Les chroniques collent de près à l’actu, elles sont essentiellement politiques. Mais même avant d’en faire, je me suis toujours intéressée à la politique, d’où le titre de mon premier spectacle « Je suis Ségolène ».
N. D. : Vous posez un regard acéré sur l’actualité. Ça implique une écriture incessante ?
Sandrine Sarroche : Oui, c’est la raison pour laquelle je n’écris pas seule, mais avec deux coauteurs, François Bernheim et Christian Bouclier. On a créé les chroniques ensemble. François m’accompagne dans le spectacle, j’en parlerai. Aucun des deux ne vient de l’univers de l’humour, mais de la musique.
D’ailleurs, aujourd’hui, c’est jour d’écriture, ils vont arriver. On va travailler sur la chronique de la semaine. Là, on ne sait pas encore sur quoi on va travailler, mais ça devra être prêt.
N. D. : Existe-t-il des sujets sensibles pour vous ?
Sandrine Sarroche : La plupart des sujets peuvent l’être. L’autocensure existe, forcément. Quand j’ai fait ma chronique « Il est grand le mystère de la foi », on m’a traitée de « cathophobe ». Mais la question m’a toujours gênée. : je ne suis pas là pour faire une tribune, je ne suis pas militante et je m’empêche de l’être. À trois, on échappe à cette tentation.
En fait, je suis dans le divertissement. Quand on me dit « ça m’a fait du bien, j’ai oublié tous mes problèmes », c’est ça que je cherche.
N. D. : Vous parlez beaucoup des femmes : quelle féministe êtes-vous ?
Sandrine Sarroche : Je suis une femme, donc féministe ! Il y a autant de façons d’être féministe que d’être femme. Ça fait partie de moi. J’ai grandi dans une famille de femmes, ma mère tenait un salon de coiffure, vous imaginez les femmes de tous les âges ! C’était comme un confessionnal laïque. Je n’ai pas attendu Me Too pour écrire « je suis féministe ».
Dans mon spectacle, je dis qu’on peut être féministe et être un homme, féministe et aimer les hommes ! Je crois que c’est Duras qui a dit que les hommes, il faut les aimer pour les supporter. Dans mon féminisme à moi, il n’y a aucun clivage. J’essaie de jeter des ponts plutôt que des murs. Le féminisme est un humanisme.
N. D. : Enfant, vous pratiquiez la danse, le chant et le théâtre. Il y avait des artistes dans votre famille ?
Sandrine Sarroche : Non, pas du tout. C’est toute la question de l’inné et de l’acquis. Un enfant peut suivre sa pente naturelle. Je n’ai jamais su dessiner, et n’ai pris aucun cours de dessin. En revanche, j’aimais chanter…
N. D. : Quel enfant étiez-vous ?
Sandrine Sarroche : Ah, ça ! il faudrait le demander à mes parents et à ma sœur ! C’est drôle, parce qu’on vient de m’envoyer un film super 8 où l’on me voit enfant. Je fais des grimaces, je fais rire les autres, en un mot je fais le pitre comme on disait.
N. D. : Et si on finissait sur le rire, justement. En quoi est-il nécessaire ?
Sandrine Sarroche : Le rire est nécessaire, salutaire. C’est une véritable soupape qui permet d’éviter d’imploser ou d’exploser. C’est la seule chose qui est à la fois contagieuse et bonne pour la santé !
Propos recueillis par Nathalie DUNAND
[email protected]
Spectacle de Sandrine Sarroche
Vendredi 3 juin 2022 à 20 h
Salle Marcel Sembat – Chalon-sur-Saône
Musiques originales : François Bernheim
Mise en scène : Éric Théobald
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