Politique de gauche

LEGISLATIVES - 4e circonscription de Saône et Loire -"En toute clarté, je ne suis pas devenue LFI et je n’ai pas un chef de file qui s’appelle Mélenchon" lance Cécile Untermaier.

LEGISLATIVES - 4e circonscription de Saône et Loire -"En toute clarté, je ne suis pas devenue LFI et je n’ai pas un chef de file qui s’appelle Mélenchon" lance Cécile Untermaier.

La députée sortante qui se présente à un nouveau mandat sur la 4e circonscription de Saône et Loire se livre à info-chalon.com sans détours. Nupes ou pas Nupes, sollicitation auprès de la macronie.... elle lève le voile.

Quel est votre ressenti sur le terrain dans un contexte électoral toujours plus particulier, élection après élection ? 

Je ressens parfois un désintérêt pour ce scrutin, et plus largement pour la chose publique. Ce sentiment de malaise national est dû à une fracture démocratique, sociale et écologique qui traverse la France et divise ses habitants. Face à cette situation, il nous faut apporter des réponses concrètes et rassembler dans l’apaisement. L’inquiétude est réelle tant pour le présent (salaire, retraite, santé,) que pour l’avenir (éducation, réchauffement climatique et biodiversité).

Tous les citoyens me disent être hostiles à la retraite à 65 ans ; encore un impôt sur les gens qui travaillent ! C’est une véritable injustice sociale, qui ne répond à aucune exigence économique puisque le système est stabilisé pour les 70 ans à venir, selon le Conseil d’Orientation des Retraites. Tous s’accordent sur la nécessité d’une politique nationale de santé publique imposant la répartition des médecins sur le territoire et sauvant l’hôpital public. Également sur l’augmentation des pensions et des salaires, car le travail doit payer et garantir le pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes. 

Le discrédit sur la classe politique est toujours plus pesant. Que répondez-vous à celles et ceux qui n’entendent plus cautionner le fonctionnement actuel ? 

Il faut que les politiques entendent ces critiques et adoptent les comportements et les mesures permettant de renouer ce lien de confiance indispensable à la démocratie. Le non-cumul des mandats, voulu par 85% des citoyens, doit être maintenu. Mon expérience me confirme l’importance d’être une députée à part entière, disponible et dévouée à son territoire comme à l’Assemblée nationale.  

Il faut aussi plus d’impartialité, de transparence et d’éthique en politique. Les élus sont là avant tout pour représenter les citoyens et défendre l’intérêt général. Un parlementaire doit être stable dans ses valeurs, qui agissent comme une boussole dans ses prises de décisions. Il doit aussi être libre dans l’exercice de son mandat, se dégager de l’attitude partisane et prendre ses responsabilités en votant un texte dès lors qu’il sert l’intérêt général. C’est ainsi que l’on parfait la démocratie et renforce le parlement.

Ici aussi, des ralliements multiples ont été constatés dernièrement. Les changements de parti juste avant l’élection (!) sont vécus comme autant de manœuvres pour une investiture ou un strapontin et font beaucoup de mal à la politique. 

Nupes ou pas Nupes finalement ? Votre position est pleine d’ambiguïtés, si vous pouvez lever les interrogations ? 

Pour moi, il n’y a jamais eu d’ambiguïté. J’ai déclaré ma candidature il y a deux mois, sans attendre une quelconque investiture et sans faire la girouette pour en espérer une. En tant qu’élue sortante, de surcroît la seule députée de gauche de Bourgogne Franche-Comté, j’ai été encouragée depuis des mois par le Parti socialiste. C’est donc en tant que députée sortante, sur mon nom, mon expérience et mon bilan que j’ai déclaré ma candidature et que je défends celle-ci aujourd’hui.  

Il a ensuite été réservé 70 circonscriptions au PS, dont la mienne, dans le cadre de l’accord national « Nouvelle union populaire écologique et sociales ».  De fait, je partage un grand nombre des propositions de cet accord, en particulier sur les retraites, la politique de santé, les pensions et salaires, la place du parlement… Elles étaient d’ailleurs dans mon programme de campagne, élaboré bien avant, à partir de mon travail et du ressenti du terrain. 

Je n’ai pas changé. Depuis mon entrée en politique en 2012, je suis toujours la femme de gauche que vous connaissez. Une gauche républicaine, européenne et écologique ; Une femme libre, soucieuse de l’intérêt général. C’est ainsi que je vous représenterai à l’Assemblée nationale, au sein du Parti socialiste.

Cette union, vivement souhaitée par les militants et sympathisants, ne signifie pas la fusion et la fin de nos personnalités politiques. En toute clarté, je ne suis pas devenue LFI et je n’ai pas un chef de file qui s’appelle Mélenchon. Je revendique ma liberté par rapport à des engagements et des expressions qui ne sont pas forcément les miens. 

Cette union implique une seule candidature dans chacune des cinq circonscriptions. C’est très bien. Fort de ce rassemblement, avançons et conservons cette belle circonscription à gauche.

Je suis également soutenue par le Parti radical et le mouvement L’Engagement d’Arnaud Montebourg. Je n’oublie pas non plus mes amis politiques de longue date qui ont toute leur place dans mon document de campagne. 

Certains vous accusent d’avoir sollicité la Macronie sur la 4e circonscription ou pour le moins d’avoir sollicité François PATRIAT afin de ne pas avoir de candidat « LREM » face à vous, que répondez-vous ? 

Ce ne sont que de fausses informations à visée malveillante et un aveu de faiblesse de mes opposants. Je viens de vous relater la réalité de ma démarche, qui a débuté par une déclaration de candidature le 2 avril dernier à Sennecey-le-Grand et l’esprit de liberté dans lequel je m’engage.

 


Guerre en Ukraine, stagflation, inflation, les mois qui viennent s’annoncent particulièrement compliqués pour les Français les plus modestes, comment intervenir en qualité de parlementaire ?

Les chèques du Gouvernement sont des réponses à court terme et ne peuvent suffire. Il faut augmenter les pensions et les salaires, bloquer les prix de l’essence et des produits de première nécessité le temps de cette crise. L’indexation des retraites sur une inflation à près de 6 % qui inquiète tout le monde, doit devenir un dispositif pérenne, même si nous savons que cela ne va pas régler la question du pouvoir d’achat des retraités aux pensions dérisoires. Enfin, des dispositifs législatifs doivent être trouvés, avec les acteurs économiques et sociaux et les grands groupes, pour permettre aux entreprises de valoriser les salaires et développer l’intéressement.