Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - « Je considère conduire mieux que quelqu’un qui a le permis »
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 16 Juin 2022 à 21h33
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Mais on lui reproche 13 infractions, comme conduite sans permis, prise du nom d’un tiers, refus d’obtempérer, délit de fuite, etc., alors, bon.
Elle a 32 ans, vit chez ses parents, perçoit l’allocation pour adulte handicapé. Y a du souci, c’est sûr, et même si elle a réponse à tout, les questions des juges la mettent facilement en difficulté. Cette jeune femme a donc occupé les forces de police à 4 reprises en 5 mois. « J’étais pas connue pour ça, avant, ça s’est vraiment enchaîné. » C’est le moins qu’on puisse dire.
Une garde à vue rodéo
Le 13 novembre 2021, en soirée, elle prend la fuite en voyant la BAC. Sa conduite est dangereuse. Les policiers ont une fiche de recherche à son nom, ils l’identifient rapidement. Ça ne l’empêchera pas de donner l’identité de sa sœur. Avec ça on a un refus d’obtempérer, la conduite sans permis of course, et le refus de se soumettre aux analyses alcool et stupéfiants.
Le 14 mars 2022, les policiers la cueillent devant le commissariat. Elle semble avoir voulu échapper à deux hommes qui l’avaient suivie jusque-là, mais elle est positive aux stups et elle a 1,36 gramme d’alcool par litre de sang. Elle fait ensuite une garde à vue rodéo, de celles qui, et cela arrive assez souvent, éprouvent les agents qui les encadrent. Elle hurle, vitupère, refuse la fouille (les clés du véhicule sont dans son soutien-gorge).
« C’est un danger public »
Rebelote, en gros, le 13 avril. Elle est placée en garde à vue, ressort, mais le lendemain, elle remet ça, percute une autre voiture en reculant. Un policier est à son bord. De repos, mais quand même. Elle fuit, il la suit. Elle conduit n’importe comment, termine dans une impasse, la police de Chalon l’interpelle de nouveau. Derechef, elle donne l’identité de sa sœur. « Madame est un danger pour la société » dit la substitut du procureur qui relève les comportements inquiétants de la prévenue (« toujours dans l’opposition et la justification », « on a deux accidents matériels sur ces 4 faits, elle conduit ivre, sous stupéfiants, grilles des feux rouge, c’est un danger public »). Elle requiert la peine de 18 mois de prison dont 6 mois seraient assortis d’un sursis probatoire renforcé, des amendes et l’interdiction de conduire pendant 1 an.
Retorse dans ses réponses et justifications
La substitut du procureur s’adresse à la prévenue, lui disant qu’on doit assumer, etc., estime que son délire de persécution a fait long feu et conclut par ces mots : « J’ai pas l’impression que ça imprime vraiment. » Alors, puisqu’on ne parle pas d’une imprimante, mais d’une jeune femme, tout ce qu’on peut dire, c’est que lors de l’audience de renvoi en avril dernier, celle-ci était remontée comme un coucou super énervé et prêt à en découdre, et qu’après deux mois de détention, elle est calme (sous calmants), dépressive, toujours aussi retorse dans ses réponses et justifications plus ou moins bidons (au point que même s’il peut y avoir du vrai parfois, il est quasi impossible de démêler le fatras). En novembre, elle était partie de chez ses parents, elle vivait donc à la rue en quelque sorte, et, en quelque sorte, ses emprunts de véhicules, ses virées en soirée, sans compter les embrouilles qui semblent pousser dans sa vie comme des pâquerettes, l’ont mise en circuit infernal.
Des vols, des TS, y a du souci
Un expert psychiatre a mis ses mots sur des difficultés que tout le monde peut observer à l’audience. « Envahissement émotionnel, troubles anxieux », une personnalité borderline, histrionique, risque de récidive « élevé ». Au casier judiciaire de la jeune femme, 8 mentions, dont 6 pour des vols. Deux tentatives de suicide (une chez ses parents qui refusaient qu’elle sorte, elle est passée par la fenêtre : défenestration puis un séjour au CHS ; une tentative de pendaison récente, en prison : une nuit à l’hôpital psychiatrique de la Chartreuse).
« Elle ne dit pas tout, de ce qui la pousse à des comportements autodestructeurs »
L’expert ne conclut pas à l’altération du discernement, maître Marceau, lui, s’interroge forcément sur l’état mental de la jeune femme. L’avocat dit qu’en effet elle se sent harcelée, persécutée, depuis longtemps, qu’elle subit de surcroît une pression familiale forte parce qu’elle n’est pas mariée, n’a pas d’enfant, etc. « C’est une jeune femme écorchée qui ne dit pas tout de son passé, de ce qui la pousse à des comportements autodestructeurs. » Maître Marceau (qui a fait sourire tout le monde en taclant gentiment le discours du parquet « qui a pris les devants sur les arguments chocs de la défense - mais je vais quand même essayer de travailler un peu ») plaide en faveur d’un suivi renforcé et d’un encadrement « avec des personnes pondérées » et non des jeunes femmes hystériques comme les copines qui ont pu se trouver dans la voiture avec elle, un jour ou un autre. La jeune femme lit un texte, le tribunal l’écoute.
Maintien en détention, « vous avez besoin de faire le point et de vous soigner »
Déclarée coupable, la prévenue est condamnée à la peine de 18 mois de prison dont 9 mois sont assortis d’un sursis probatoire renforcé pendant 2 ans. Obligations de soins, de travailler, de faire un stage de sensibilisation à la route, d’indemniser la partie civile. Pour les 9 mois ferme (moins les 2 mois de détention provisoire), le tribunal ordonne son maintien en détention. « Le tribunal refuse l’aménagement de peine ab initio parce que votre situation est instable. »
Pour l’usurpation d’identité, elle devra accomplir 2 TIG (travail d’intérêt général) de 35 heures chacun. Pour avoir grillé un feu rouge, elle devra payer une amende de 90 euros. Elle a l’interdiction de conduire pendant 6 mois. « Vous avez besoin de faire le point, lui dit la présidente Morlans, et de vous soigner. Mais ensuite il faudra faire l’effort de passer votre permis, pour avoir le droit de conduire. »



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