Chalon sur Saône

Lucas à la pancarte, «une petite paillette dans la vie des gens»

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 23 Juin 2022 à 06h00

Lucas à la pancarte, «une petite paillette dans la vie des gens»

«Passe une excellente journée». Reconnaissable entre mille, dans les rues de notre ville, avec sa petite pancarte pleine de bienveillance qui en interpelle plus un, Lucas nous en dit plus sur ses motivations. Plus de détails avec Info Chalon.

Lucas F., 18 ans, étudiant en informatique, est un de ces jeunes sans histoire comme il en existe tant dans le Chalonnais.

À ceci près que ce dernier, plein de bienveillance et d'altruisme, a décidé de répandre un peu de joie autour de lui à sa façon...

Depuis la rentrée scolaire, durant son temps libre, Lucas se promène dans les rues du centre-ville de Chalon-sur-Saône, muni d'une pancarte sur laquelle est écrit : «Passe une excellente journée». 

«La vie de lycéen est tellement monotone. Alors si par mon geste, je peux être une petite paillette dans la vie des gens, ça me fait plaisir», nous explique Lucas.

Si d'aucuns apprécient d'emblée cette initiative avenante — et plutôt bienvenue après les deux ans de Covid qui ont bouleversé nos relations sociales — par un sourire ou des remerciements, elle a parfois suscité des réactions de rejet... y compris chez des proches de Lucas, considérant cela comme «un truc de bolosse»*, à sa grande surprise.

«Certains refusent même de traîner avec moi tant que je continuerais à le faire !», déplore le jeune homme sans s'en laisser conter pour autant.

Bien entendu, nous l'assure cet étudiant plutôt enjoué, la majorité des personnes rencontrées lui répondent de manière positive.

Il ajoute que de nombreuses personnes âgées espèrent qu'il leur rendra visite dans les résidences séniors ou les EHPAD aux alentours.

«Il y a même une petite fille qui m'a fait un bracelet», précise Lucas.

Chaque fois qu'il en a l'occasion, il se promène avec sa pancarte. Vous l'avez peut-être déjà rencontré dans les rues piétonnes ?

Repéré par le photographe studio Laurent Bon (en photo avec Lucas), ce dernier lui a proposé une séance photo (voir ci-dessous).

«Je l'avais déjà croisé une fois. Son personnage m'inspirait, c'est donc tout naturellement que je lui ai proposé de poser», nous explique le photographe.

L'année prochaine, il intégrera le BUT Métiers du multimédia et de l'Internet (MMI) à Dijon. Si vous ne risquez pas de le retrouver de sitôt, l'étudiant continuera à se promener dans la capitale des Ducs avec sa désormais célèbre pancarte.

D'ici la rentrée, il l'arborera dans les rues de notre ville.

* Mot apparu au milieu des années 1990 en région parisienne et tiré du bambara bólokobali pour «jeune homme non circoncis», le terme a d'abord pris le sens de client d'un dealer, donc un acheteur de drogue, avant de désigner dans le langage des adolescents et des jeunes adultes,  une personne qu'on méprise : un bouffon, un gros nul, une victime. Il est parfois orthographié boloss ou bolos.

 


Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati