Faits divers
TRIBUNAL DE CHALON - Elle provoque avec perversité, il part au quart de tour, il est sanctionné
Par Florence SAINT-ARROMAN
Publié le 08 Juillet 2022 à 08h11
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Ah l’amour ! L’amour fou entre une femme, éducatrice dans une commune environnante, et cet homme qui porte beau, malgré les 14 ans passés à l’ombre.
Ce qu’on retient de l’instruction, à l’audience de comparution immédiate de ce jeudi 7 juillet, où le prévenu comparaît sous escorte (placé en détention provisoire le 20 juin), c’est d’abord ces messages, par lesquels madame provoquait son homme. Il y est abondamment question de bit**, de t**b, de suc** tout ça, les réponses de monsieur se font virulentes, et sur le même niveau de langage et le même plan. Quand, excédé, il annonce : « J’arrive, sale p**e. », elle, énamourée, séduite, parce qu’il arrive qu’on aime que Johnny se rebelle quand on le provoque, et qu’il nous fasse mal, Johnny, Johnny, Johnny, oh oui - elle envoie ceci : « Je t’aime fort, si tu savais. » Ce salmigondis effare jusqu’au président Madignier, en dépit du ton neutre dont il ne se départit pas.
Madame provoque salement
Le 3 juin dernier, les pompiers interviennent sur la toiture d’une maison voisine de celle de madame, voient une scène violente, appellent les gendarmes. Les faits, reconnus par le prévenu (« et je les regrette fort ») sont simples : il s’est pointé après 22 heures, elle l’avait chauffé avec une photo d’elle en tenue so sexy pour partir en boîte avec des amis, légendée d’un message explicite sur toutes ces « b*tes à s*cer ». Il était alors posé sur un banc avec deux potes, paisible jusque-là, il bouge. Il débarque, balance une canette par une fenêtre puis entre par cette même fenêtre, tire les cheveux de la femme, puis la saisit par la cou. Elle dit « Arrête s’il te plaît ! » Il la fait chuter, une femme s’interpose alors. Fin de la scène. Lors d’une confrontation, les deux sont raccord : ils sont amoureux, ils veulent poursuivre, en coupant toutefois avec les personnes de leurs entourages qui leur sont toxiques. Sérieusement ? Les messages de madame étaient-ils compris dans ce avec quoi il faudrait rompre ?
Un casier qui colle aux basques
De toute façon le prévenu, à l’audience, dit que c’est terminé. « Quand je sors, c’est fini, cette relation. J’ai réfléchi en prison, j’ai passé l’âge de ça. » Il a 43 ans. On comprend que ça soit dur d’être retourné au trou pour ça. Mais il a un casier, un bon gros casier, de ceux qui vous collent aux basques à vie, quoi qu’en dise l’institution judiciaire officiellement. 11 condamnations, pas mal de petites peines et en point d’orgue une cour d’assises, 14 ans de réclusion, de février 2006 à octobre 2015. Depuis, plus rien. Il vit chez ses vieux et fidèles parents, sa mère est à l’audience, dit son consentement à une peine aménagée chez elle.
« Relation toxique », maintien en détention
Le vice-procureur nomme la relation : « C’est une relation toxique, et les conséquences du comportement de monsieur auraient pu être beaucoup plus graves. La victime a joué avec le feu, mais monsieur n’aurait pas dû réagir ainsi, il aurait dû rester chez lui. Sa violence a pris le dessus. Il faut assurer l’avenir et protéger la victime d’elle-même (sic), car elle n’est pas à l’audience, on ne connaît pas sa position, et de monsieur dont le casier démontre amplement la violence. » Charles Prost requiert une peine mixte de 18 mois de prison dont 9 mois assortis d’un sursis probatoire, maintien en détention pour la partie ferme, soit 9 mois.
La défense attaque
« Je vais m’inscrire en opposition totale avec ce qui vient d’être dit », attaque maître Ronfard. L’avocat se lance, il réveille la salle et pose de bonnes questions. La première porte sur l’orientation du dossier. C’est le parquet, autorité de poursuite, qui décide si untel sera convoqué plus tard ou jugé le plus vite possible. Le parquet décide également la procédure choisie : alternatives aux poursuites, tribunal correctionnel, CRPC, ou comparution immédiate, la voie la plus dure, réservée aux récidivistes ou aux faits très graves. Or rien de tout ça dans ce dossier. Pire, depuis sa sortie de prison en 2015, depuis sa longue peine, le casier de monsieur est vide. Pire, pour des faits commis le 3 juin, on le place en garde à vue le 19 juin, et entre ces deux dates, il ne s’est rien passé ! Pire, « la scène du 3 juin dure 10 secondes (un invité chez la dame a filmé la scène, ndla) ! Alors, c’est inexcusable, oui, mais ça peut justifier qu’on apporte des explications car si on en arrive là, c’est parce qu’on a reçu ces messages-là. »
« Il faudrait qu’il reste en prison ? Excusez-moi mais ça ne tient pas la route »
« Il n’est plus celui qu’il a été, mais il faudrait qu’il reste en prison parce qu’on ne peut pas prévoir comment madame va réagir ?!! C’est bien ça qu’on (le procureur) nous a dit. Excusez-moi mais ça ne tient pas la route. » Puis l’avocat évoque la situation personnelle du prévenu, qui, alors qu’il était salarié, s’est blessé au boulot (tendons sectionnés au niveau de la coiffe d’une épaule, ndla), est en arrêt maladie depuis mars et s’en porte mal, se laisse boire… « Cela dit le 22 mai, c’est elle qui l’a mordu jusqu’au sang. » Typiquement le mode de relation qui ne favorise ni l’équilibre ni la stabilité. Thomas Ronfard demande au tribunal d’envisager une peine sans incarcération.
DDSE et sursis probatoire
Le tribunal déclare le prévenu coupable, le condamne à la peine de 10 mois de prison dont 6 mois sont assortis d’un sursis probatoire de 2 ans. Obligations de soins (addicto), de travailler, interdictions de contact avec la victime, interdiction de paraître à son domicile. Le tribunal ordonne l’exécution provisoire parce qu’il aménage la partie ferme de 4 mois en détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE). Peine « dont vous avez déjà effectué une partie en détention provisoire » lui précise le président.
Le grand costaud écrase ses larmes. Si d’aventure la dame ne savait pas tenir ce cadre (qui la concerne aussi, finalement), il devra le dire, tout de suite, pour ne pas qu’une fois encore ça se retourne contre lui (qui a eu tort de céder à son impulsion, c’est bien cela que la justice réprime, mais tout le monde a compris le cirque, « le contexte » disait l’avocat). Ah l’amour ?
FSA



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