Saône et Loire

Isabelle Boulay a remis élégamment sur les rails les Nuits Bressanes

Isabelle Boulay a remis élégamment sur les rails les Nuits Bressanes

Elle a eu l’honneur d’être la première artiste majuscule à se livrer corps et âme au public dudit festival depuis l’été 2019, date à partir de laquelle il a dû battre en retraite par la faute de cette inqualifiable covid-19.

Des retrouvailles qualitatives

D’ordinaire le stade de Bram de Louhans est dédié aux jeux de jambes, arabesques ou autres considérations techniques liées au monde footballistique. Quand –à tout le moins- aucun grain de sable ne vient enrayer la mécanique bien huilée, Les Nuits Bressanes coulent des jours heureux, ou plutôt des soirées euphoriques. Ce vendredi 8 juillet 2022 sonnait le glas de ce manque incommensurable pour qui est en phase avec  le grand rassemblement estival, creuset d’ interprètes dont la notoriété n’est plus à démontrer.

 

La plénitude incarnée

En la personne d’Isabelle Boulay les amateurs-amatrices de beau et bon ont été comblés d’aise, tendant délicatement l’oreille, écoutant sagement, respectueusement et religieusement la grande dame aux seize albums pour, elle en prend le chemin, pas loin de cinq millions d’exemplaires de disques écoulés. La chanteuse québécoise à voix, amoureuse des textes travaillés, a réglé ses cordes vocales sur la puissance des sentiments, les bassesses ou souffrances engendrées par la vile existence créant des barrières à l’amour pur. Sans surprise la très connue chanson «Parle-moi » a débuté son tour de chant, qui s’est poursuivi avec des titres qui ont eu une moindre reconnaissance, mais avec toujours un évocatoire vague à l’âme. Ainsi de «Ton histoire », « Voulez-vous l’amour », « Ne me dis pas qu’il faut sourire », « Le garçon triste », Jamais assez loin »….Isabelle n’a par ailleurs que faire de l’unilatéralisme et du quant-à-soi. C’est pourquoi elle puise abondamment dans le vivier du panthéon de la variété française afin d’en prélever la substantifique moelle. « Souffrir par toi n’est pas souffrir » (auteur Etienne Roda-Gil, Julien Clerc aux manettes), « La nuit je mens », « Osez Joséphine » (Alain Bashung), « Ma fille »,« Si tu me payes un verre » (Serge Reggiani), « Seras-tu là ? » (chanson écrite par Michel berger, popularisée par Véronique Sanson), ou « Je t’oublierai, je t’oublierai », rappelant l’époque où Isabelle Boulay se fondait avec bonheur dans le collectif Starmania. Assurément du pain bénit et une grande évasion avec moult signes éloquents, d’autant plus qu’elle les vit à fond.

 

                                                                                                         Michel Poiriault

                                                                                                        [email protected]