Louhans et Les Nuits Bressanes atteints ce vendredi du syndrome de la bruélite aiguë

Louhans et Les Nuits Bressanes atteints ce vendredi du syndrome de la bruélite aiguë

Les aficionados de Bresse, de France et de Navarre ont tenu en haute estime le monstre sacré Patrick Bruel à l’occasion du 10ème anniversaire des Nuits Bressanes, ce vendredi 8 juillet à Louhans. Déjà par leur présence. Ensuite par leur engagement plein et entier, leur indéfectible amour. Que la fête fut belle !

Démarrage de la Bruelmania au quart de tour !

Jamais deux sans trois. Opérationnel in situ en 2013 puis 2019, Patriiiick a été traité avec une renversante révérence, de l’ordre de la dévotion. Veni, vidi, vici : je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu, en quelque sorte. C’était couru d’avance, tant le capital sympathie dont il est attributaire véhicule ses ondes de choc depuis des lustres. Le fringant et souriant sexagénaire aura entrainé ses courtisan(e)s à l’assaut d’un voyage intemporel au moyen de la machine à remonter le temps, sans coup férir. L’auteur-compositeur-interprète, dans son fief louhannais, a assuré un fondu enchaîné, un kaléidoscope propre à satisfaire tout un chacun. L’un des fleurons de la chanson française s’est abreuvé à la source rafraîchissante de son peuple. Celui-ci a effectué un effeuillage bruelien : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie…stop ! Cette joie d’en être s’est traduite par une station debout prolongée, des déhanchements en veux-tu en voilà (il a même réussi le tour de force de transformer à un moment donné l’arène sportive en une immense piste de valse !), une forêt de bras levés s’activant dans tous les sens, des textes restitués à la perfection…Pour sûr, la bête de scène a vu en ses apôtres des partenaires de choix à même de le pousser dans ses retranchements. Des ambianceurs de choix, le bonheur absolu !

 

Leur madeleine de Proust

Même le béotien admettra sans peine qu’il y a du répondant. « Alors regarde », « Place des grands hommes », « Comment ça va pour vous ? », « Marre de cette nana-là », « Stand up », « She’s gone », « Au café des délices », « Casser la voix », « Qui a le droit ? », etc. toutes des chansons à la résonance ô combien usuelle figurant dans l’anthologie ad hoc. Patrick aborde des sujets plus graves, à travers notamment « Tout s’efface », « Le fil », « On se plaît », « « Elle m’regardait comme ça », au sein desquelles l’amour prouve que rien ne s’acquiert définitivement, et surtout que son instabilité s’avère désarmante. Au côté de la reprise de « La java bleue », de « Mon amant de Saint-Jean »,  ou de « La javanaise ». Du pluralisme, un mélange des genres, des sensations fortes revécues. Qu’ajouter ? Tout simplement que le chouchou de ces dames, étincelant d’ardeur, a obtenu gain de cause. Qui en doutait en vérité?

 

                                                                                                    Michel Poiriault

                                                                                                    [email protected]