Faits divers

Jugé deux ans après les faits, alors qu’il est en pleine réinsertion... Il écope de 4 mois ferme

Par Florence SAINT-ARROMAN

Publié le 02 Septembre 2022 à 20h34

Jugé deux ans après les faits, alors qu’il est en pleine réinsertion... Il écope de 4 mois ferme

l n’y a pas que de la violence en prison, on y trouve aussi - c’est de notoriété non seulement publique mais les juges eux-mêmes le disent parfois en audience -, pas mal de drogue(s).

Sauf que tout se paie, et celui-ci qui, alors qu’il purgeait une peine assez longue, a profité d’une permission de sortie pour récupérer un peu plus de 30 grammes de résine de cannabis sur un parking de Chalon, l’a appris une fois encore, ce vendredi 2 septembre à l’audience correctionnelle collégiale.

Jugé deux ans après les faits, alors qu’il est en pleine réinsertion

« Une fois encore » parce que le lascar a non seulement 18 mentions à son casier, mais surtout composé de grosses peines de prison, ce qui fait qu’il était incarcéré depuis 2012. En mars dernier, il bénéficie d’une libération conditionnelle : c’est pas le tout de vivre en milieu clos, il faut bien un jour pouvoir se réadapter à la vie sociale et l’on sait que ce n’est pas évident. C’est bien en ce sens qu’il avait pu, l’année précédente, vivre sous le régime de la semi-liberté, « sans incident » précise le président. Le 2 septembre 2020, il revient le soir dans sa cellule, il est fouillé, on trouve le paquet de drogue, et voilà, si ce n’est qu’on est en septembre 2022, un peu longtemps après les faits.

« Oh, si ça passe, ça passe, et si ça casse, ça casse »

Tout ça pour dire que cet homme, né en 1977, s’il est venu à l’audience, n’est pas franchement disposé à faire le numéro du repentant, il a trop vécu en prison, mais l’institution n’aime pas qu’on lui tienne tête. « Vous ne vous doutiez pas que vous seriez fouillé ? – Oh, si ça passe, ça passe, et si ça casse, ça casse. » Avec pareille philosophie, il s’est pointé sans avocat. Le tribunal estime qu’il avait le temps de s’en occuper, le prévenu lui répond qu’il avait « plein de trucs à faire plus importants, comme trouver un logement ». La représentante du ministère public use d’un argument qui heurte, et pas seulement l’oreille : « Ce sont des faits qui ne nécessitent pas de défense particulière. » … Ah. Sur ce, elle requiert la peine de 4 mois de prison ferme.

4 mois ferme

Le prévenu ne fait toujours pas le dos rond. Il estime que ça fait 2 ans qu’il vit dehors la journée, qu’il n’a aucune procédure en cours, « mon passé est derrière mois ». 
Pas tout à fait derrière, puisque le tribunal le condamne à la peine de 4 mois de prison ferme (« vous ne semblez pas regretter » … en effet, il avait une dette, il a remboursé sa dette en transportant la beuh pour un autre, les priorités « dedans » ne sont pas les mêmes que « dehors », même si, un peu hypocritement, on s’indigne qu’il en soit ainsi, ndla). « Vous pourrez demander un aménagement de cette peine. » Le condamné indique qu’il entend surtout faire appel de cette décision.

FSA