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Suite du festival consacré à George Sand : un récital franco-russe spécial Pauline Viardot (Consuelo)

Suite du festival consacré à George Sand : un récital franco-russe spécial Pauline Viardot (Consuelo)

Ce dimanche, la Halle Ronde a accueilli pendant un peu plus d'une heure la cantatrice Elvira Stratinskaya et la pianiste Pauline Schneider pour un récital mettant à l'honneur Pauline Viardot (dont le portrait est situé à gauche en regardant en direction de l'estrade), amie de George Sand (quant à elle à droite) et inspiratrice du personnage éponyme de son plus grand roman Consuelo.

Consuelo, ce sont près de mille pages, suivies d'un second tome aussi conséquent (La Comtesse de Rudolstadt), qui racontent l'ascension vertigineuse d'une jeune gitane de Venise dans le monde de l'opéra. Propulsée sur le devant de la scène par Porpora (compositeur réel), ce dernier l'envoie en Bohême servir comme maître de chant dans la famille Von Rudolstadt. Le comte Albert en tombe amoureux, sentiment qu'elle partagera mais réprimera de par leurs classes sociales inégales. Lorsqu'un ancien amant réapparaît, elle fuit pour Vienne en compagnie du jeune Joseph Haydn, et finit par fréquenter les grandes cours d'Europe, de Marie-Thérèse d'Autriche à Frédéric II de Prusse. Porpora met son grain de sel pour empêcher que les braises de la romance ne repartent et ne privent Consuelo de sa carrière…

Native de Perm, dans l'Oural, et établie en France depuis près de vingt-cinq ans, Elvira Stratinskaya a interprété avec brio diverses chansons tant en français qu'en espagnol et en russe. En effet, Pauline Viardot était originaire de la péninsule ibérique par son père le compositeur Manuel García mais a rencontré un grand succès dans l'empire russe. Sachant parler et écrire la langue locale, chantant en italien et en allemand, Pauline Viardot s'est essayée à tous les styles de son époque, tout en composant et en se posant en protectrice des jeunes talents.

Elvira Stratinskaya, qui a esquissé quelques mouvements de danse un éventail à la main au fil de la « Canción de la Infanta », n'aurait pu rêver meilleure opportunité que d'interpréter ces chansons, certaines datant du 15e siècle, d'autres écrites par le grand Alexandre Pouchkine. Décrivant Pauline Viardot comme « féconde en tout » eu égard à ses nombreuses activités artistiques mais aussi au fait d'avoir mis au monde quatre enfants, Elvira Stratinskaya a rappelé que le bicentenaire de sa naissance a été fêté en 2021.

Elle en a profité pour remercier chaleureusement le président d'A2C Jean-Claude Dufourd, qui a entrecoupé les morceaux musicaux en lisant quelques passages de Consuelo. Quant à la pianiste Pauline Schneider, elle n'a pas démérité pour autant. Passée par les conservatoires de Besançon et de Chalon puis par la Suisse où elle a atteint la finale du concours Lied Gustav Mahler 2016, ell est passionnée de musique de chambre et accompagne des instrumentistes divers (comme le trompettiste Éric Planté), des spectacles de danse et des chœurs.

Guillaume GENETET