Givry

La compagnie L'Yerres a joué une soirée chez George Sand à Givry

La compagnie L'Yerres a joué une soirée chez George Sand à Givry

Pour clore le festival Femmes RegARTS, George Sand quasiment en personne a invité ce mercredi soir le public givrotin à voyager vers l'été 1840 pour interpréter à la salle des fêtes une comédie en un acte aux côtés de trois de ses amis.

Après un air d'introduction chanté par Pauline García (Fanny Corbasson) et les dernières compositions de Frédéric Chopin (Raphaël Howson), que George Sand (Laurence Keel) appelle affectueusement « Chip-Chip », la maîtresse du Château de Nohant se mêle au public les yeux bandés pour une partie de colin-maillard interactive. Quelques spectateurs parmi la cinquantaine présents campent divers proches de l'auteure – Balzac, Delacroix, Liszt, et même ses propres enfants Solange et Maurice – dont elle doit deviner l'identité d'après un court texte que lisent d'autres membres de l'auditoire.

Débarque alors Alfred de Musset (Xavier Fahy) un peu bougon, refusant de jouer sa pièce « Un Caprice », écrite trois ans auparavant, et traitant George Sand de mère castratrice et entremetteuse car celle-ci vient d'annoncer le mariage de Pauline García avec le président d'A2C Jean-Claude Dufourd (pardon, Louis Viardot !), avant de se raviser et de permettre à la bande d'amis de jouer.

Une pièce dans la pièce, une mise en abyme
Le comte Henri et la comtesse Mathilde de Chavigny (De Musset et Pauline Viardot) mènent une vie bourgeoise avec leur domestique (Chopin). Fidèle et aimante, la comtesse a cousu une bourse rouge pour son mari. Au moment de la lui donner, ce dernier, libertin notoire, sort une bourse bleue, ce qui suscite la jalousie de l'épouse. Aurait-elle été offerte par cette pimbêche de Madame de Blainville, avec qui le comte semble passer un peu trop de temps ? Les époux finissent par se brouiller et Monsieur s'en va au bal.

L'occasion d'emmener le public, dont la cantatrice Elvira Stratinskaya et le pianiste Claude Duperret qu'Info-Chalon a rencontrés il y a deux semaines, valser sur du Strauss à l'avant de la salle, un masque sur le visage, et partager quelques chouquettes et un verre de crémant. Une fois la fête terminée, l'excentrique Madame de Léry (George Sand) s'invite et trouve la comtesse les yeux rougis d'avoir pleuré toute la soirée.

Elle invente alors un stratagème pour tirer au comte les vers du nez, mais au final, plus de peur que de mal : le comte n'a pas pris Madame de Blainville comme maîtresse, et la bourse bleue, dont le comte se contrefiche éperdument et Madame de Léry juge la couleur « idiote », finit dans l'âtre. Les Chavigny se réconcilient enfin sous les applaudissements des « téléspectateurs », lapsus du metteur en scène qui nous ramène bien au 21e siècle.