Chalon sur Saône

L’humoriste Pierre-Emmanuel Barré a broyé du noir à Chalon, et pas qu’à moitié

L’humoriste Pierre-Emmanuel Barré a broyé du noir à Chalon, et pas qu’à moitié

Devant les sujets sociétaux qui défilent devant lui en victimes expiatoires, Pierre-Emmanuel Barré n’a d’autre alternative que de s’en saisir puis de leur faire passer un sale quart d’heure. Grincements de dents assurés, envolées lyriques à l’envers de sortie, rires généreux garantis. Comme lors de ce vendredi 2 décembre en la salle Marcel-Sembat de Chalon-sur-Saône remplie à souhait.

Des traits d’esprit parfois sombres et dévastateurs

Le gaillard n’y va jamais par quatre chemins, appelant un chat un chat. Son one-man-show « Pff… » est en réalité une conférence d’un genre très spécial, durant laquelle il mène les spectateurs-spectatrices fatalement consentant(e)s par le bout du nez en les faisant passer par toutes les couleurs. Fervent disciple de l’humour noir, Pierre-Emmanuel Barré s’appuie sur un écran où circulent plan de travail et vidéos qui éclairent d’un jour nouveau les thématiques extirpées. Au centre des attentions s’illustre un certain Emmanuel Macron descendu de son piédestal…mais il n’est pas le seul à s’attirer les foudres de l’orateur, oh que non ! Dans son sillage il y a –énumération non exhaustive- la covid, la journée type de la femme, les enfants, la 6ème extinction de masse, un long laïus sur les chasseurs, des images terrifiantes à l’intérieur d’un abattoir modifiées à sa guise où il se met en scène…

Que l’on ne s’y méprenne pas, les saillies verbales du pince-sans-rire tiennent du message peu ou prou subliminal à interpréter selon son libre arbitre. A chacun de trier le bon grain de l’ivraie, d’exorciser les démons, de discerner si possible que derrière la férocité apparente se manifeste une réalité, hypothétique ou non. Comme quoi rien n’est anodin dans une double lecture, même si le postulat vaut par le bon temps à prendre ensemble sans sourciller, à faire chorus. Et plus si affinités ! Ce qui est sûr, c’est qu’à aucun moment la platitude n’a baigné dans son jus, c’eût carrément été dans le cas contraire une espèce de crime de lèse-majesté. Signalons enfin la volonté de la production de l’artiste d’interdire les photos au cours du spectacle. C’est pourquoi vous n’en verrez aucune…

 

                                                                                                                Michel Poiriault

                                                                                                                [email protected]