Agglomération chalonnaise

De Chalon-sur-Saône à Hong Kong, l'ambre devient or balte

De Chalon-sur-Saône à Hong Kong, l'ambre devient or balte

Quand une pièce exceptionnelle voyage de notre ville à Hong Kong, ce n’est pas rien. Une grande galerie chinoise vient de l’emprunter à l’association chalonnaise Trésors de Ferveur pour une exposition intitulée “Ambre, l’or balte”.

« Votre reliquaire est tout à fait exceptionnel et serait une des œuvres majeures de cette exposition. » Voici en quels termes Thierry Pinette, collectionneur chalonnais et président de l’association Trésors de Ferveur reçoit la demande de la galerie Indra and Harry Banga Gallery de l’Université City U de Hong Kong.

Rappelons qu’un reliquaire est une boite ou un coffret précieux destiné à contenir des reliques, c’est-à-dire une partie du corps d’une personne sainte, ou un objet lié à sa vie ou son martyre, auquel on rend un culte.

Cette demande de prêt, donc, dit clairement la valeur de l’œuvre chalonnaise, un reliquaire datant du XVIIIe siècle (30 x 28 cm, environ 8 kg) et faite majoritairement avec de l’ambre !

L’Ambre, l’or balte

L’exposition de Hong Kong, qui aura lieu du 14 décembre 2022 au 11 avril 2023, évoquera les routes de diffusion de l’ambre de la mer Baltique à la Chine, depuis l’Antiquité. Elle rassemblera environ 250 œuvres, propriété du Musée national de Lettonie, de musées français et italiens, et de collectionneurs.

On sait que l’ambre – une résine fossile sécrétée par des conifères, formée il y a 50 millions d’années – est très utilisée en bijouterie et pour la fabrication d’objets ornementaux précieux.

Le reliquaire de l’association Trésors de Ferveur est, de fait, une pièce exceptionnelle. On ne connait pas, actuellement, d’équivalent dans le monde. Pour Thierry Pinette, elle soulève plusieurs questions qui restent à ce jour sans réponse.

« Ce qui surprend d’abord, c’est que cette pièce magnifiquement travaillée est un cadeau fait par un oncle à son neveu. De cet oncle, on ne connait que l’identité – grâce aux inscriptions latines qui figurent au dos du reliquaire (photo ci-après). Il s’agit de Nicolas Simon, notoriété du diocèse de Châlons-sur-Marne ; il est gardien du Trésor de la Sainte chapelle de Vitry-le-François et abbé commendataire de l’abbaye bénédictine du Huiron. Mais pourquoi faire fabriquer une telle pièce pour un neveu ? »

Description du reliquaire chalonnais

En quelques mots, le collectionneur guide notre regard curieux à discerner les détails, face avant et verso. « Ce reliquaire est en placage d’ambre sur carton. La face avant figure un imposant monument funéraire. Un large entablement présente en son milieu un coffre-reliquaire de forme tombeau, flanqué de deux lampes à huile et, posé à ses pieds le portrait de Nicolas Simon. Ce prélat porte une “mantella” bleue avec col en hermine et la croix pectorale.

De part et d’autre, des éléments pyramidaux servaient d’arrière-fond à des vases mortuaires aujourd’hui disparus.

Le verso laisse voir des reliques par 6 fenêtres. Au dos des éléments pyramidaux, deux textes manuscrits en latin stipulent la provenance et la destination de ce reliquaire ainsi que le nom du prélat qui a apposé son sceau le 4 avril 1772. »

Ci-dessous, détail de la relique centrale : un os de saint Roch, pèlerin français du XIVe siècle.

Reste pour Thierry Pinette la question de la fabrication de ce reliquaire, la provenance de cet ambre. Des questions qui, sait-on jamais, trouveront en partie réponse lors de l’exposition à Hong Kong…

Photos © Trésors de Ferveur

Nathalie DUNAND
[email protected]

Association Trésors de Ferveur
Site : http://www.tresorsdeferveur.fr/ (catalogues en vente)
Tél. : 03 85 44 30 38
Mail : [email protected]

Qui est Saint Roch ? St-Roch-Montpellier