Société

Bronchiolite, les bons réflexes

Bronchiolite, les bons réflexes

Alors que l'épidémie de bronchiolite qui touche la France depuis l'automne sature les urgences pédiatriques depuis plusieurs semaines, on fait le point sur les gestes à adopter pour éviter de contaminer nos bambins et les réflexes pour bien agir en cas d'infection.

Avec plus de 6 800 enfants de moins de deux ans admis aux urgences chaque semaine durant le mois de novembre, d'après Santé Publique France, la bronchiolite, une maladie d'origine virale très contagieuse qui affecte le système respiratoire et peut avoir de graves conséquences chez les jeunes sujets, inquiète les autorités sanitaires. Afin de lutter contre cette épidémie, dans un contexte où le personnel médical est déjà débordé par la grippe et une nouvelle vague de Covid-19, les pouvoirs publics dispensent conseils et gestes barrières qui peuvent s'avérer salvateurs. Voici comment reconnaître les symptômes de la maladie, limiter sa transmission et comment se comporter si vous soupçonnez une contamination.


LA BRONCHIOLITE, UNE PATHOLOGIE RESPIRATOIRE COURANTE
La bronchiolite fait partie des affections respiratoires courantes chez le nourrisson de moins de deux ans (environ 35 000 hospitalisations chaque hiver en France) mais, cette année, l'épidémie se révèle massive et précoce. Elle est généralement due (dans 50 à 80 % des cas) à un virus appelé virus respiratoire syncytial, ou VRS, qui se transmet par la salive, les éternuements, les mains ou même les objets (tétines, jouets, téléphone, mobilier, biberons, etc.). Si elle peut également toucher les adultes et les enfants plus âgés, elle est généralement bénigne pour ces derniers et se traduit le plus souvent par un simple rhume, et peut même être asymptomatique. Ils peuvent donc être contagieux sans s'en rendre compte ni présenter le moindre signe. Toutefois, chez les bébés, dont le système respiratoire est encore immature et donc fragile, des formes plus graves peuvent se développer, les exposant à des risques d'infection pulmonaire et nécessitant un apport d'oxygène et des soins de support ventilatoire et nutritionnel.


LES SYMPTÔMES CHEZ LE NOURRISSON
Si la bronchiolite débute le plus souvent par un simple rhume, avec un nez bouché ou qui coule, une fièvre modérée et une légère toux, elle peut ensuite s'aggraver. La toux devient alors sifflante et plus fréquente, l'enfant a du mal à respirer, à s'alimenter (il boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs, ne parvient pas à téter, vomit systématiquement) et à dormir, il est agité ou au contraire manque de tonus. En présence de ces signes cliniques, redoublez de vigilance si votre bébé a moins de 6 semaines, s'il est prématuré et a moins de 3 mois, ou s'il souffre d'une pathologie cardiaque, de troubles respiratoires ou d'un déficit immunitaire.


QUE FAIRE EN CAS D'INFECTION ?
Si votre bébé présente certains des symptômes cités plus haut, appelez immédiatement votre médecin généraliste ou votre pédiatre et, si celui-ci n'est pas disponible, contactez le 15 et rendez-vous aux urgences, afin qu'un professionnel médical puisse confirmer le diagnostic. Ne lui administrez surtout pas d'antibiotiques car ceux-ci sont inefficaces, la bronchiolite étant due à un virus et non à une bactérie. Évitez également les sirops antitussifs et fluidifiants, la toux aidant à dégager les bronches, et ces remèdes étant de toute façon contre-indiqués chez les sujets de moins de 6 ans. Si les signes cliniques peuvent être impressionnants, rassurez-vous : dans la majorité des cas, la maladie guérit spontanément en 5 à 10 jours, même si la toux peut persister jusqu'à 4 semaines. Afin de soulager votre enfant, nettoyez-lui le nez avec du sérum physiologique et gardez son dos droit lorsqu'il est éveillé pour l'aider à mieux respirer, donnez-lui à boire régulièrement, veillez à le faire manger suffisamment (s'il a des difficultés, proposez-lui plus souvent de la nourriture mais en petite quantité), aérez votre logement et couchez-le sur le dos pour dormir. Veillez aussi à suivre scrupuleusement les traitements prescrits et surveillez son état lors des premiers jours de la maladie.


ÉVITER LES CONTAMINATIONS
Puisqu'il vaut mieux prévenir que guérir, mettez en place dès à présent des gestes barrières simples afin de diminuer les risques de transmission. Lavez-vous soigneusement les mains pendant 30 secondes avec de l'eau et du savon ou utilisez une solution hydroalcoolique avant et après un change, ainsi qu'avant chaque tétée, câlin, biberon ou repas. Ne partagez pas ses biberons, sucettes ou couverts non lavés, et nettoyez régulièrement ses jouets, peluches et ses doudous. Autant que possible, évitez de l'emmener dans des endroits publics confinés tels que transports en commun ou centres commerciaux, et aérez la pièce où il dort au moins 10 minutes par jour. Si vous ou votre entourage (grands-parents, frères et sœurs) êtes enrhumé, portez un masque lorsque vous vous occupez du bébé, évitez de l'embrasser et couvrez-vous la bouche avec le coude pour tousser ou éternuer. Enfin, ne fumez pas à proximité des enfants – un conseil que l'on ne saurait que trop vous recommander de suivre en permanence, épidémie ou non.


Lauren Ricard