Chalon sur Saône

Intronisation du nouveau Sefer Torah de la synagogue de Chalon-sur-Saône

Par Karim BOUAKLINE-VENEGAS AL GHARNATI

Publié le 21 Février 2023 à 22h00

Intronisation du nouveau Sefer Torah de la synagogue de Chalon-sur-Saône

Lundi 20 février, le Grand-rabbin de France, Haïm Korsia, a assisté à la cérémonie d’inauguration du nouveau rouleau de Torah de la synagogue de Chalon-sur-Saône, en présence de nombreux fidèles de notre ville et de la région. Plus de détails avec Info Chalon.

«Evenu Shalom Alekhem !»*

C'est un des chants entonnés ce lundi 20 février dans la synagogue de Chalon-sur-Saône, 10 Rue de Germigny, à l'occasion de la Hakhnassat Sefer Torah (intronisation d'une copie de la Torah), en présence du Grand-rabbin de France, Haïm Korsia.

Avant de revenir sur cet événement historique, quelques explications ne seraient pas de trop pour les lecteurs d'Info Chalon pas forcément familiers avec la liturgie juive.

Le mot Torah fait partie de ces termes peut-être entendus mais pas forcément compris. Il nous paraît donc primordial de dissiper le flou et de faire un éclairage bien net à ce sujet. Dans la tradition juive, les cinq premiers livres de la Bible portent collectivement le titre de Torah, habituellement traduit par «Loi». 

À noter que les cinq premiers livres sont désignés en hébreu par l'un des premiers mots du texte même :
• la Genèse (Bereshit : Au Commencement)
• l'Exode (Shemot : Noms)
• le Lévitique (Vayyiqra : Et il appela)
• les Nombres (Bamidbar : Dans le désert)
• le Deutéronome (Devarim : Paroles)

Pour les Chrétiens, la Torah porte le nom de Pentateuque, terme issu du grec de la Septante qui signifie «cinq étuis» en référence aux cinq livres.

Cela peut paraître surprenant mais pendant longtemps, la synagogue de Chalon-sur-Saône n'avait plus de Sefer Torah kasher, c'est-à-dire conforme aux prescriptions rituelles de la Halakha (loi juive). La communauté qui compte une quarantaine de familles devait emprunter des rouleaux à d'autres communautés pour l'exercice du culte.

Une situation précaire qui poussera le président de la communauté juive de Chalon-sur-Saône, Serge Rosinoff, et le responsable cultuel de la synagogue, Michel Ouaknine, à chercher un nouveau Sefer Torah.

Et croyez-nous, ce n'est pas une mince affaire...

Un samedi soir, Gare de Lyon, Michel Ouaknine tombe nez à nez sur le Grand-rabbin de France de passage dans la capitale des Gaules après s'être rendu à Roanne (Loire) pour shabbat, le jour de repos hebdomadaire des personnes de confession juive.

Le Chalonnais saisit alors cette occasion pour lui faire part du désarroi de la synagogue de Chalon-sut-Saône, laquelle est rattachée au Consistoire régional juif de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Profondément ému par la situation, le Grand-rabbin lui promet de trouver une solution.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Haïm Korsia a convaincu la communauté de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) de faire une mitzvah (bonne action) en cédant un Sefer Torah à leurs coreligionnaires de la Cité de Niépce. Mais la pandémie est passée par là et il a fallu encore un peu de patience pour les Juifs du Chalonnais avant d'accueillir le rouleau sacré.

L'occasion pour le Grand-rabbin de réciter la prière pour la République Française avec Monseigneur Benoît Rivière, l'évêque d'Autun, Chalon-sur-Saône et Mâcon, le pasteur Laurence Tartar-Fouchier de l'Église protestante unie de France de Chalon-sur-Saône et Sornay, le Père Romain Roux de l'église orthodoxe de Chalon-sur-Saône, le Lama Dreulma du Temple aux mille Bouddha, le Rav Chaim Slonim du Beth Habad de Dijon, Olivier Tainturier, le sous-préfet de l'arrondissement de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, le maire de Chalon-sur-Saône, et Sébastien Martin, le président du Grand Chalon.

* «Nous vous apportons la paix !» en hébreu. Air traditionnel chanté lors des mariages, bar-mitsvah et célébrations.

 

Karim Bouakline-Venegas Al Gharnati