Culture

Yves Jamait en passe de captiver les Chalonnais le 16 mars. Tenez-vous-le pour dit !

Yves Jamait en passe de captiver les Chalonnais le 16 mars. Tenez-vous-le pour dit !

Pour qui ne se contente sciemment pas d’à-peu-près, mais se réfère passablement au tréfonds de l’âme humaine, la visite corsée à Chalon-sur-Saône du passeur de vie qu’est le chanteur côte-d’orien Yves Jamait devrait être de nature à combler d’aise Pierre, Paul ou Jacques. Ce le jeudi 16 mars prochain à 20h à Marcel-Sembat où il évoluera selon toute vraisemblance à guichets fermés. Interview.

Un fondu-enchaîné appelé à ne pas épuiser ses ressources naturelles

Yves Jamait ne tournera pas autour du pot, il aura beaucoup mieux à faire. En l’espèce, contextualiser chacun des titres épiques qui ornent son album « L’Autre », porté sur les fonts baptismaux au mois d’octobre 2022. Vaste sujet s’il en est…N’hésitant pas à puiser par ailleurs dans son vivier où frétillent albums studio, compilations et live. Comme à l’accoutumée l’artiste saura sans nul doute faire preuve de générosité, mettra à nu la teneur de ses écrits en incarnant ses valeurs, inondant ses aficionados d’émotions pas spécialement disposées à desserrer leur étreinte…Comme, par exemple dans la région au Zénith de Dijon le samedi 30 septembre 2023 à 20h où le sexagénaire oeuvrera une énième fois pour le bien commun…

En moins d’un an (concert au Port Nord le jeudi 19 mai 2022, puis la sortie de votre album « L’autre » au Centre E. Leclerc le vendredi 28 octobre, enfin votre future prestation du 16 mars), et encore vous fait-on grâce des années précédentes, la ville de Chalon ne serait-elle pas l’un de vos bastions obligés ?

«Un peu, oui (rires). C’est factuel en tout cas. C’est vrai qu’à chaque tournée je vais à Chalon, c’est plein, donc c’est plutôt agréable. Effectivement il y a un rendez-vous qui s’est fait maintenant avec Chalon, et puis bon, je suis quand même même voisin (il est Dijonnais NDLR). » 

 

Dans cette histoire, qui est « L’Autre » ?

«Oh, là, justement, c’est bien là la question ! Je pose plus une question que j’amène une réponse.  L’autre, c’est aussi : est-ce qu’on sait vraiment qui on est nous, quel est l’autre en nous, c’est un petit peu la question de l’album. »

 

Il y aura forcément au cours du concert des bifurcations vers des chansons empruntées à des contextes différents ?

«Oui, je n’ai jamais fait que ça, c’est la première fois par contre que quasiment toutes les chansons de l’album y sont, il n’y en a qu’une qui n’y est pas. D’habitude je mets neuf-dix chansons du nouvel album, et bien sûr je vais revisiter d’autres albums. »

Les publics sont-ils tous plus ou moins sur la même longueur d’onde ?

«J’ai eu la chance d’avoir un public, enfin d’avoir un public, c’est déjà très prétentieux, en tout cas que le public vienne me voir. Les salles sont pleines un peu partout, et il y a, c’est toujours assez compliqué à dire ça, il y a un peu de vantardise dedans, mais c’est plutôt un constat : les salles finissent toujours debout, car au départ c’est toujours assis, et avec un gros enthousiasme. Alors oui, il y a des villes comme Marseille, Lille, ce sont les deux extrémités de la France, où les gens sont déjà chauds à la base. C’est un comportement qui ajoute, mais en général il y a un enthousiasme évident. Je pense que là je suis probablement sur mon plus beau spectacle esthétiquement parlant, même si j’ai toujours fait attention à ce que les précédents soient qualitatifs.»

Le dernier album en date est-il toujours le plus accompli ?

«C’est pareil, c’est toujours compliqué, est-ce que j’ai la possibilité de dire ça, parce que je n’ai pas forcément un regard extérieur. Tel qu’il est reçu en tout cas, il y a pas mal de gens qui parlent de mon meilleur album, alors que le premier a toujours tenu un petit peu la dragée haute aux autres albums, mais c’est vrai que pour celui-là particulièrement j’ai des retours assez étonnants, qui vont plutôt dans ce sens-là. »

Qu’est-ce qu’une bonne chanson ?

« C’est une chanson que le public reçoit, qui trouve, rencontre son public, lequel la plébiscite. Une chanson que je chante tout seul dans ma salle de bain, si elle est bonne elle ne concerne que moi. C’est difficile à qualifier la qualité d’une chanson, d’abord qu’est-ce que quelqu’un attend d’une chanson, est-ce que les gens attendent vraiment quelque chose ?... »

Composer, écrire, qui doit se mettre au service de l’autre ?

«Jamais je n’écris une chanson en me disant : tiens, ça va plaire au public. J’essaie déjà de faire une chanson qui m’intéresse, me bouleverse, me bouscule, en espérant après que la chose sera reçue. Je ne sais pas si la mélodie est plus importante que le texte, je pense que c’est un tout, avec les arrangements et l’interprétation. Ce sont quatre choses dont on cherche constamment l’équilibre, en ce qui me concerne en tout cas. Cette espèce de pépite qu’on cherche, je sais aussi que d’autres chanteurs travaillent ainsi également.»

Quel est le plus beau compliment qu’on puisse vous faire ?

« Les applaudissements ! Ils me ravissent, c’est vraiment une façon d’exprimer sa gratitude, son contentement, qui m’émeut beaucoup. De toute façon je reste assez vierge à chaque fois que j’arrive avec un nouvel album, un nouveau spectacle, en sachant que je vais avoir quand même un auditoire, ce qui n’est pas le cas quand on commence. Je n’arrive jamais en winner, en gagnant, en me disant que ça y est, c’est dans la poche. J’ai toujours à convaincre, toujours à dire, et là, est-ce que c’est bon ? Au vu des réactions des salles je suis plutôt satisfait pour le moment de ce début de tournée.»

 

Crédit photo : Stéphane Kerrad                        Propos recueillis par Michel Poiriault

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